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Euro F : ces Bleues ont de la fierté

Euro

mercredi 17 décembre 2014 - © Pierre Menjot

 7 min 11 de lecture

Après trente minutes de désastre offensif, l’équipe de France a fait parler son orgueil pour livrer une bien meilleure seconde période et battre les Pays-Bas (20-18). Les Françaises joueront face à la Hongrie la 5e place, décisive pour participer à un tournoi de qualification olympique.

De notre envoyé spécial à Zagreb (Croatie)

Un grand souffle de soulagement. A la fin du match, Alain Portes et son staff se sont retrouvés sur la touche. Tous ensembles, le directeur technique national Philippe Bana étant descendu des tribunes pour glisser une petite tape amicale au sélectionneur. Heureux. Heureux que l’équipe de France ait battu les Pays-Bas (20-18). Qu’elle ait surmonté sa frustration de l’élimination, officielle quelques heures plus tôt après la victoire du Monténégro (voir par ailleurs). « Il y a eu du stress pendant l’attente du résultat », avoue Grâce Zaadi, qui n’a pas pu regarder le match jusqu’en entier. « Après la défaite face à l’Allemagne, on s’est forcé à ne pas y croire pour ne pas avoir d’ascenseur émotionnel, mais forcément on y a pensé un peu, reprend la Messine. Et quand on est arrivé dans l’Arena, qu’on savait qu’on jouait pour la 5e place, ce n’était pas pareil. »

Cela explique en partie ces balbutiements de départ, ces sept minutes attendues avant que Nina Kanto ne marque le premier but tricolore (1-1, 7e). Ces ballons perdus, 10 en trente minutes, période durant laquelle les Bleues n’ont scoré que sept fois. Mais certaines valeurs perdurent et la défense a tenu bon autour du quatuor central, et Amandine Leynaud a été déterminante dans ses cages, par sa performance, d’abord (7 arrêts à la pause, 11 au total), mais surtout par sa présence auprès de son équipe. « J’avais vraiment envie de répondre présente pour les filles, explique Amandine Leynaud. Dans ces moments elles ont besoin d’une bonne gardienne derrière elles, il fallait les rassurer. »

Grâce à leur dernier rempart, les filles d’Alain Portes sont restées dans le match alors qu’elles péchaient énormément aux tirs, leur gros point noir sur les trois matches disputés à Zagreb (15 arrêts pour Jankovic), et que les Néerlandaises s’en remettaient à leur arrière gauche Groot (9-7 à la pause). Puis Ayglon, excellente mercredi, mettait fin à 12 minutes sans but dès la reprise (9-8, 31e) et Dembélé concluait un 4-0 qui plaçait les siennes en tête (9-11, 35e). « A la pause, on s’est dit que c’était dommage d’avoir été aussi frileuses sur les montées de balle, alors que les Hollandaises étaient sans doute moins fraiches que nous physiquement, raconte Camille AyglonDonc on a essayé de pousser les ballons pour les faire craquer. »

Les Oranje, toujours portées par une brillante Groot (10 buts) et une bonne Jankovic dans les cages, s’accrochaient (13-13, 39e), bien qu’une Polman amoindrie (1/4 aux tirs) enlève une bonne dose de leur génie en attaque. Puis Lacrabère a dégainé et, surtout, les Françaises ont saisi l’occasion de mettre les Pays-Bas à trois longueurs dès la première opportunité grâce à Kanto (14-17, 45e). « Chaque fois, lors des matches précédents, on a eu les ballons pour gagner et on ne l’a pas fait, souffle Alexandra Lacrabère. Aujourd’hui, on a réussi. »

Malgré un retour néerlandais à dix minutes du terme (17-18) à cause, encore, de huit minutes stériles en attaque expliquées en grande partie par une base arrière en difficulté, la défense tenait toujours bon. Assez pour qu’un doublé de Zaadi et un but d’Ayglon suffisent au bonheur tricolore (17-20, 57e). A la fin du match, les larmes d’Yvette Broch et consorts tranchaient avec les sourires retrouvés des Françaises (à quelques exceptions près). « Car l’aventure continue », positive Zaadi. « C’est bien pour le moral, pour l’ensemble de notre Euro, poursuit Siraba Dembélé. Ca fait plaisir de gagner, on aurait pu s’effondrer et on ne l’a pas fait. On reste dans nos objectifs et maintenant, on va aller chercher cette 5e place. » Il faudra pour cela battre la Hongrie, chez elle à Budapest (vendredi à 15h30), pour espérer organiser un tournoi de qualification olympique avant Rio. Pas un cadeau. Mais l’occasion, aussi, de terminer cet Euro aussi bien qu’il avait commencé.

*******************
A Zagreb, Zagreb Arena
Mercredi 17 décembre 2014, 20h15
Pays-Bas – France : 18-20 (Mi-temps : 9-7)
Arbitres : MM. Opava et Valek (RTC)

Evolution du score : 1-1 7e, 2-3 10e, 5-4 14e, 6-7 19e, 9-7 MT, 9-11 35e, 11-11 37e, 13-15 41e, 14-17 45e, 17-18 49e, 17-20 57e, 18-20 FT.

Cinq questions à Alain Portes : « Ça a été difficile de trouver les mots »

Comment avez-vous abordé ce match, vous sachant éliminé ?
Quand on est tributaires des autres dans le sport de haut-niveau, à moins d’être très très très chanceux, ça tourne rarement dans notre sens. Donc je ne me faisais pas trop d’illusions. Sur la forme en revanche, je suis un peu surpris qu’on refuse un but à la Suède à la dernière seconde alors qu’il paraît valable pour tout le monde. D’autant que ça nous aurait envoyé en demi-finale…

Comment expliquez-vous ce début de match difficile ?
Ce soir ça a été difficile de trouver les mots pour les mobiliser. Les filles étaient plus ambitieuses que ça, voulaient mieux faire, pour plein de raisons. Elles ont espéré jusqu’au bout une place dans le dernier carré pour effacer le traumatisme de l’an dernier à Belgrade.

Heureusement, il y a eu une réaction …
Il y a eu beaucoup d’orgueil de certaines anciennes qui ont été super, comme Camille Ayglon ou Alex (Lacrabère). Mais c’est le collectif en général qui a été solidaire malgré beaucoup de fatigue physique et malgré un bel adversaire. On a été malmené, on a été la chercher. Il faut que ça leur donne un peu le sourire car les filles le méritent.

Quel est le bilan après ce tour principal ?
C’est mitigé. Les filles sont déçues. On finit à 7 points, en ayant perdu un match sur six. Il y a quelques décisions qui ont été parfois un peu incompréhensibles comme hier (mardi) contre l’Allemagne, même si on n’était pas dans un grand jour. Tout cela ajouté, on est un peu déçu oui.

Vous pouvez néanmoins atteindre votre objectif initial, la 5e place
On va affronter la Hongrie à Budapest, je ne sais pas trop quoi penser. On les a jouées en amical avant l’Euro, on avait match nul mais j’avais un petit peu caché mon jeu. Ça va être difficile c’est évident. Mais on n’a plus grand-chose à perdre, moins que la Hongrie en tout cas. Et on va tout donner, ça c’est sûr.

Les réactions sonores

Camille Ayglon

Grâce Zaadi



L’Allemagne finit bien
Après avoir tenu en échec les Bleues la veille, l’Allemagne a terminé sa compétition par une victoire tranquille contre une Slovaquie fatiguée par un enchaînement de matches à laquelle elle n'est pas habituée (36-22). Après un début de match à l’avantage des Slovaques (4-6, 11e), la Mannschaft a fait la différence grâce à sa défense et à Katja Schülke, toujours brillante dans les poteaux (21 arrêts à 49%). Un 7-1 en onze minutes a fait exploser les coéquipières de Sukennikova (11-7, 22e). L’écart fait à la pause (17-10) a ensuite permis aux Germaniques de dérouler pour terminer à la 5e place du groupe. Ce qui devrait permettre à l’Allemagne d’avoir le statut de tête de série lors du tirage au sort des barrages du Mondial, samedi.

Dernière Journée | Journée 6
Equipe Receveuse Equipe Visiteuse Score Date Stats
Suède F Monténégro F 29 30 17/12 >>
Allemagne F Slovaquie F 36 22 17/12 >>
Pays Bas F France F 18 20 17/12 >>
Pl Equipe Pts MJ Vic Def Nul But + But - Sér GAP
1 Monténégro F 8 5 4 1 0 136 124 3  
2 Suède F 7 5 3 1 1 158 140 -1 3
3 France F 7 5 3 1 1 115 109 1 -3
4 Pays Bas F 5 5 2 2 1 134 127 -2  
5 Allemagne F 3 5 1 3 1 138 141 1  
6 Slovaquie F 0 5 0 5 0 106 146 -5  

Euro F : ces Bleues ont de la fierté 

Euro

mercredi 17 décembre 2014 - © Pierre Menjot

 7 min 11 de lecture

Après trente minutes de désastre offensif, l’équipe de France a fait parler son orgueil pour livrer une bien meilleure seconde période et battre les Pays-Bas (20-18). Les Françaises joueront face à la Hongrie la 5e place, décisive pour participer à un tournoi de qualification olympique.

De notre envoyé spécial à Zagreb (Croatie)

Un grand souffle de soulagement. A la fin du match, Alain Portes et son staff se sont retrouvés sur la touche. Tous ensembles, le directeur technique national Philippe Bana étant descendu des tribunes pour glisser une petite tape amicale au sélectionneur. Heureux. Heureux que l’équipe de France ait battu les Pays-Bas (20-18). Qu’elle ait surmonté sa frustration de l’élimination, officielle quelques heures plus tôt après la victoire du Monténégro (voir par ailleurs). « Il y a eu du stress pendant l’attente du résultat », avoue Grâce Zaadi, qui n’a pas pu regarder le match jusqu’en entier. « Après la défaite face à l’Allemagne, on s’est forcé à ne pas y croire pour ne pas avoir d’ascenseur émotionnel, mais forcément on y a pensé un peu, reprend la Messine. Et quand on est arrivé dans l’Arena, qu’on savait qu’on jouait pour la 5e place, ce n’était pas pareil. »

Cela explique en partie ces balbutiements de départ, ces sept minutes attendues avant que Nina Kanto ne marque le premier but tricolore (1-1, 7e). Ces ballons perdus, 10 en trente minutes, période durant laquelle les Bleues n’ont scoré que sept fois. Mais certaines valeurs perdurent et la défense a tenu bon autour du quatuor central, et Amandine Leynaud a été déterminante dans ses cages, par sa performance, d’abord (7 arrêts à la pause, 11 au total), mais surtout par sa présence auprès de son équipe. « J’avais vraiment envie de répondre présente pour les filles, explique Amandine Leynaud. Dans ces moments elles ont besoin d’une bonne gardienne derrière elles, il fallait les rassurer. »

Grâce à leur dernier rempart, les filles d’Alain Portes sont restées dans le match alors qu’elles péchaient énormément aux tirs, leur gros point noir sur les trois matches disputés à Zagreb (15 arrêts pour Jankovic), et que les Néerlandaises s’en remettaient à leur arrière gauche Groot (9-7 à la pause). Puis Ayglon, excellente mercredi, mettait fin à 12 minutes sans but dès la reprise (9-8, 31e) et Dembélé concluait un 4-0 qui plaçait les siennes en tête (9-11, 35e). « A la pause, on s’est dit que c’était dommage d’avoir été aussi frileuses sur les montées de balle, alors que les Hollandaises étaient sans doute moins fraiches que nous physiquement, raconte Camille AyglonDonc on a essayé de pousser les ballons pour les faire craquer. »

Les Oranje, toujours portées par une brillante Groot (10 buts) et une bonne Jankovic dans les cages, s’accrochaient (13-13, 39e), bien qu’une Polman amoindrie (1/4 aux tirs) enlève une bonne dose de leur génie en attaque. Puis Lacrabère a dégainé et, surtout, les Françaises ont saisi l’occasion de mettre les Pays-Bas à trois longueurs dès la première opportunité grâce à Kanto (14-17, 45e). « Chaque fois, lors des matches précédents, on a eu les ballons pour gagner et on ne l’a pas fait, souffle Alexandra Lacrabère. Aujourd’hui, on a réussi. »

Malgré un retour néerlandais à dix minutes du terme (17-18) à cause, encore, de huit minutes stériles en attaque expliquées en grande partie par une base arrière en difficulté, la défense tenait toujours bon. Assez pour qu’un doublé de Zaadi et un but d’Ayglon suffisent au bonheur tricolore (17-20, 57e). A la fin du match, les larmes d’Yvette Broch et consorts tranchaient avec les sourires retrouvés des Françaises (à quelques exceptions près). « Car l’aventure continue », positive Zaadi. « C’est bien pour le moral, pour l’ensemble de notre Euro, poursuit Siraba Dembélé. Ca fait plaisir de gagner, on aurait pu s’effondrer et on ne l’a pas fait. On reste dans nos objectifs et maintenant, on va aller chercher cette 5e place. » Il faudra pour cela battre la Hongrie, chez elle à Budapest (vendredi à 15h30), pour espérer organiser un tournoi de qualification olympique avant Rio. Pas un cadeau. Mais l’occasion, aussi, de terminer cet Euro aussi bien qu’il avait commencé.

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A Zagreb, Zagreb Arena
Mercredi 17 décembre 2014, 20h15
Pays-Bas – France : 18-20 (Mi-temps : 9-7)
Arbitres : MM. Opava et Valek (RTC)

Evolution du score : 1-1 7e, 2-3 10e, 5-4 14e, 6-7 19e, 9-7 MT, 9-11 35e, 11-11 37e, 13-15 41e, 14-17 45e, 17-18 49e, 17-20 57e, 18-20 FT.

Cinq questions à Alain Portes : « Ça a été difficile de trouver les mots »

Comment avez-vous abordé ce match, vous sachant éliminé ?
Quand on est tributaires des autres dans le sport de haut-niveau, à moins d’être très très très chanceux, ça tourne rarement dans notre sens. Donc je ne me faisais pas trop d’illusions. Sur la forme en revanche, je suis un peu surpris qu’on refuse un but à la Suède à la dernière seconde alors qu’il paraît valable pour tout le monde. D’autant que ça nous aurait envoyé en demi-finale…

Comment expliquez-vous ce début de match difficile ?
Ce soir ça a été difficile de trouver les mots pour les mobiliser. Les filles étaient plus ambitieuses que ça, voulaient mieux faire, pour plein de raisons. Elles ont espéré jusqu’au bout une place dans le dernier carré pour effacer le traumatisme de l’an dernier à Belgrade.

Heureusement, il y a eu une réaction …
Il y a eu beaucoup d’orgueil de certaines anciennes qui ont été super, comme Camille Ayglon ou Alex (Lacrabère). Mais c’est le collectif en général qui a été solidaire malgré beaucoup de fatigue physique et malgré un bel adversaire. On a été malmené, on a été la chercher. Il faut que ça leur donne un peu le sourire car les filles le méritent.

Quel est le bilan après ce tour principal ?
C’est mitigé. Les filles sont déçues. On finit à 7 points, en ayant perdu un match sur six. Il y a quelques décisions qui ont été parfois un peu incompréhensibles comme hier (mardi) contre l’Allemagne, même si on n’était pas dans un grand jour. Tout cela ajouté, on est un peu déçu oui.

Vous pouvez néanmoins atteindre votre objectif initial, la 5e place
On va affronter la Hongrie à Budapest, je ne sais pas trop quoi penser. On les a jouées en amical avant l’Euro, on avait match nul mais j’avais un petit peu caché mon jeu. Ça va être difficile c’est évident. Mais on n’a plus grand-chose à perdre, moins que la Hongrie en tout cas. Et on va tout donner, ça c’est sûr.

Les réactions sonores

Camille Ayglon

Grâce Zaadi



L’Allemagne finit bien
Après avoir tenu en échec les Bleues la veille, l’Allemagne a terminé sa compétition par une victoire tranquille contre une Slovaquie fatiguée par un enchaînement de matches à laquelle elle n'est pas habituée (36-22). Après un début de match à l’avantage des Slovaques (4-6, 11e), la Mannschaft a fait la différence grâce à sa défense et à Katja Schülke, toujours brillante dans les poteaux (21 arrêts à 49%). Un 7-1 en onze minutes a fait exploser les coéquipières de Sukennikova (11-7, 22e). L’écart fait à la pause (17-10) a ensuite permis aux Germaniques de dérouler pour terminer à la 5e place du groupe. Ce qui devrait permettre à l’Allemagne d’avoir le statut de tête de série lors du tirage au sort des barrages du Mondial, samedi.

Dernière Journée | Journée 6
Equipe Receveuse Equipe Visiteuse Score Date Stats
Suède F Monténégro F 29 30 17/12 >>
Allemagne F Slovaquie F 36 22 17/12 >>
Pays Bas F France F 18 20 17/12 >>
Pl Equipe Pts MJ Vic Def Nul But + But - Sér GAP
1 Monténégro F 8 5 4 1 0 136 124 3  
2 Suède F 7 5 3 1 1 158 140 -1 3
3 France F 7 5 3 1 1 115 109 1 -3
4 Pays Bas F 5 5 2 2 1 134 127 -2  
5 Allemagne F 3 5 1 3 1 138 141 1  
6 Slovaquie F 0 5 0 5 0 106 146 -5  

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