Après 5 journées de poules, le verdict du terrain est tombé ! Si les Tricolores ont fait un superbe parcours et se classent 2° de la poule B, tout le monde le sait, aux JO la compétition pure et dure commence en quarts de finale et c’est face à l’Espagne que les Françaises joueront leur place dans le dernier carré et une médaille.
Dès demain, tout ce beau monde va jouer un match couperet ! La victoire et tous les rêves les plus fous seront autorisés. La défaite et direction les obscurs matches de classement de 5 à 8 où tout le monde sait qu’il a laissé la chance d’une carrière. Autant dire que dès 15h00 (heure française) à l’Arena du Futur, la tension et le stress seront démultipliés, changeant peut-être du tout au tout les bonnes ou moins bonnes impressions laissées pendant ces 5 premiers matches.
Les quarts en détails
France Espagne : Si on a vu des Bleues monter en régime tout au long des 5 matches de poule, on ne sait trop quoi penser de l’Espagne… Royales face au Brésil avec un jeu offensif chatoyant et très varié, avec une défense qui a su bloquer Ana Belo Rodrigues, l’arme fatale carioca. Elles ont en Silvia Navarro, une gardienne d’expérience et totalement atypique avec son mètre 67 et ses sauts de cabri dans tous les sens mais un sens de la trajectoire fabuleux. Mais elles ont été capables aussi d’imploser face à la Roumanie, ce qui lui vaut la 3° place finale de sa poule. Mais aussi bonne peut-être l’Espagne, on a le sentiment que les clefs sont chez les Bleues… Si la défense tient le choc, que les gardiennes restent les meilleures gardiennes du tournoi avec respectivement 44.6% d’arrêts pour Amandine Leynaud et 41% pour Laura Glauser. Si Alexandra Lacrabère reste sur son nuage et ses plus de 6 buts par match et que tout le monde se hisse vers son niveau au shoot comme elles ont pu le faire lors du match face à la Suède, alors oui, les Bleues peuvent être la surprise de ces JO, car la place dans le dernier carré n’était pas gravée dans le marbre avant le tournoi. Au fil des matches, il semble que cela soit de plus en plus logique.
Brésil – Pays-Bas : A domicile, les Brésiliennes sont habitées par une rage de vaincre impressionnante et la salle qui vibre entièrement pour elle est un atout majeur supplémentaire. Reste à savoir quel sera le visage des Pays-Bas sur ce match. Si on s’en réfère au match de poule, les Oranje peuvent s’apprêter à souffrir et leur place en demi-finale semble bien compromise. Mais il ne faudrait pas oublier le dernier Mondial et la démonstration de jeu qu’ont apportée les Bataves jusqu’à la finale. Si Tess Wester retrouve son niveau de décembre, que Cornelia Groot retrouve les clefs du camion orange et que le jeu rapide si efficace au Mondial réapparait, alors le Brésil est évidemment en danger. Mais cela fait beaucoup de si, et surtout le Brésil possède en Ana Belo Rodrigues un joueuse d’une puissance et d’une explosivité inégalée sur ces JO. La défense est certes rugueuse, mais sur un quart de finale à la maison devant une salle entière dédiée à la ferveur carioca, on peut penser que les arbitres vont être un peu plus coulants que dans un match plus anodin. Ce ne serait pas une première, le fameux coup de pouce dans les quarts de finale fait au pays organisateur a existé de nombreuses fois…
Suède – Norvège : Duel de Nordiques, et sans doute le match qui semble le plus déséquilibré sur le papier. Car si la Suède est une nation forte du Handball depuis de longues saisons, ses victoires sur le voisin norvégiens ne sont pas légion. En fait, la Norvège fait à peu près la même chose que la Suède mais toujours en mieux. Stine Oftedal, beaucoup moins buteuse qu’à Issy, est le métronome de cette équipe, avec des talents comme Nora Mork et Veronica Kristiansen, son rôle est beaucoup plus de mettre sur orbite ces deux-là que de faire la différence toute seule. Mais elle est capable de le faire sans souci, comme dans le dernier match face à la Roumanie où elle a renvoyé les bronzées du Mondial à la maison mère en étant royale dans tous les compartiments du jeu. Mais la Norvège ce n’est pas qu’une attaque, c’est aussi une défense et une Kari Grimsbo impressionnante depuis le début de la compétition. Il faut y aller dans cette 6-0, les Alstad, Loke et autre Frafjord vous y attendent de pied ferme. C’est tout cela que la Suède va devoir surpasser, et ce n’est pas une mince affaire.
Russie – Angola : En fait le quart de finale surprise. Tout le monde pensait que l’Angola serait dans le wagon des départs après les poules et que la Roumanie serait de la fête. Mais en trouvant une gardienne enfin de niveau international, en passant ce qui prouve que le Handball laisse la place à tout type de morphologie…, en produisant un jeu offensif de très belle qualité avec Guialo, Bernardo et consort, les multiples championnes d’Afrique se sont offert une place dans le bal des grandes. Et attention pour les Russes. Car si la troupe d’Evgueni Trefilov déborde de talents hors normes, les Vyakhereva, Ilina, Yartseva, Bliznova et d’autres encore sont toutes des joueuses d’exception, il n’en reste pas moins que tout est parfois très fragile et que la maîtrise de leurs nerfs n’est pas la qualité première de ce groupe. Si tout se déroule normalement, la Russie devrait un peu se balader dans ce quart de finale. Mais si l’Angola a le talent (et il est là) et la réussite de mettre tout ce beau monde un peu en échec, alors la Russie peut partir en dans tous les sens et toutes les options tactiques mises en place par le tonitruant mentor du groupe n’y feront rien à l’affaire. Une équipe africaine en demi-finale des JO, ce n’est jamais arrivé, mais c’est une possibilité réelle dans ces JO si incertains.
