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Belgique-France: Cauwenberghs "du plaisir avant tout"

Euro

samedi 5 novembre 2016 - © Yves Michel

 4 min 32 de lecture

Après avoir pris une leçon en Norvège mercredi (35-26), la Belgique se frotte ce dimanche à la France. Choc disproportionné tant l'approche du handball est différente dans les deux pays. L'ailier droit liégeois Thomas Cauwenberghs peut en témoigner lui qui évolue à Ivry et dans le championnat français depuis quelques années.  

Par Yves MICHEL


Après avoir écrasé la Lituanie jeudi à Pau (voir ICI), l’équipe de France devrait continuer sa balade de santé en qualifications à l'Euro 2018, ce dimanche à Liège face à la Belgique. Si le dernier succès de nos voisins remonte à novembre 1995 (21-20) et la dernière confrontation entre les deux formations à mai 2000 (34-15 pour les Bleus), les Belges n’ont jamais participé au moindre Euro ni Mondial. La discipline est parmi les moins médiatisées du pays, l’aide publique dont bénéficient les équipes nationales est minime pour ne pas dire inexistante. Pourtant depuis l’arrivée en 2011 de Yérime Sylla à la tête de la sélection, un nouvel état d’esprit, un peu plus conquérant semble émerger. Parmi les 18 joueurs convoqués cette semaine par le technicien cessonnais, trois évoluent en France. Deux parmi l’élite (Thomas Cauwenberghs à Ivry et Jeff Lettens à Cesson), un en Proligue (Thomas Bolaers à Billère).

Il y a encore quatre ans, Thomas Cauwenberghs (notre photo de tête) n’envisageait même pas d’évoluer au plus haut niveau en club. A l’époque, c’est Yérime Sylla qui est parvenu à le convaincre de franchir le pas. Des débuts à Angers en Pro D2 puis à Ivry encore cette saison en passant par Mulhouse, l’ailier droit qui fête cette année, sa décennie en équipe nationale ne regrette pas son choix et est tout à fait motivé pour rencontrer la France ce dimanche à Liège.

Thomas, jouer contre la France dimanche, c’est  évidemment particulier
J’en ai parlé avec Jeff (Lettens) et Thomas Bolaers, on est super contents de pouvoir se mesurer à l’équipe de France et à des joueurs du championnat français. On est voisins mais au niveau sportif, surtout en handball, il y a un monde d’écart. Il faut comparer ce qui peut l’être. En face, on a une équipe professionnelle, la meilleure en sports co de tous les temps et la Belgique est surtout composée d’amateurs. Sur le papier, c’est clair, le rapport de force est démesuré mais pour la sélection c’est vraiment une récompense de pouvoir affronter un tel adversaire.

Il y a une touche française dans cette équipe belge…
Une culture française s’est installée depuis l’arrivée de Yérime (Sylla), il y a 5 ans et les résultats commencent à arriver. Guy (Petitgirard) est là pour essayer de structurer tout ça et apporter son expérience. Avec eux, on sent que les choses avancent.


                                           Yérime Sylla, la touche française de la sélection belge

Qu’est-ce qu’ils ont apporté ?
Il y a eu ce regard extérieur que les coaches belges qui étaient là avant n’avaient pas eu forcément, ils reprenaient les joueurs de leur équipe parce qu’ils les connaissaient mieux. "Yé" est arrivé sans préjugés, ni a priori. Il a aussi apporté sa conception du beau jeu,  des duels, le hand à la française et il a su exploiter les qualités de chacun. Il a même facilité l’arrivée de joueurs belges à l’étranger.

Dont tu fais partie…
J’ai commencé comme n’importe quel jeune dans un club… puis j’ai travaillé comme commercial pour une firme de produits pharmaceutiques. J’étais à l’entraînement, on jouait la Lituanie à la maison le lendemain... je venais de faire ma journée de 8h de boulot et Yérime qui venait d'arriver, m’a incité à franchir le pas. Pas évident de quitter son boulot où tu gagnes bien ta vie pour passer pro. Mais je l'ai fait et je ne regrette pas.

Pourtant en ce début de saison à Ivry, on te voit moins sur le parquet...
Morten (Vium Troelsen) fait de bons matches pour le moment, la décision appartient au coach et à lui seul. J’ai fait une très bonne prépa, le championnat a démarré, je n’ai pas souvent joué, c'est vrai. Je fais mon travail du mieux que je peux en professionnel, la saison est longue et il ne faut préjuger de rien. Je n’ai aucun regret d’être resté à Ivry, je vais avoir un petit garçon au mois de février, mon épouse a un bon boulot ici, ce sont des paramètres à prendre en compte, il n’y a pas que le handball.

Ce rassemblement international coupe un peu cette frustration…
C’est un vrai bol d’air. Je suis vraiment très content de retrouver tous mes partenaires, de rentrer au pays, parce que j’en ai besoin. C'est une réelle motivation de jouer pour l’équipe nationale et peut-être encore plus cette fois, car j’ai moins de temps de jeu en club. 

Face à la France, vous n'avez aucune chance de l’emporter
Ce serait leur manquer de respect de dire qu’on peut les battre. S’il y a autant de billets vendus, c’est tout simplement parce que les spectateurs ont envie de voir la meilleure équipe de sports-co de tous les temps. Je sais qu’on va jouer, qu’on ne va pas être spectateurs, on n’a rien à perdre, il faut qu’on s’éclate et qu’on prenne du plaisir avant tout. Il ne faudra pas regretter ces moments là car ça passe tellement vite et on n’a pas l’occasion de jouer ce genre d’équipe souvent. 

Belgique - France, ce dimanche 6 novembre au Country Hall de Liège à 15h30 à suivre sur beIN Sports 3

Belgique-France: Cauwenberghs "du plaisir avant tout" 

Euro

samedi 5 novembre 2016 - © Yves Michel

 4 min 32 de lecture

Après avoir pris une leçon en Norvège mercredi (35-26), la Belgique se frotte ce dimanche à la France. Choc disproportionné tant l'approche du handball est différente dans les deux pays. L'ailier droit liégeois Thomas Cauwenberghs peut en témoigner lui qui évolue à Ivry et dans le championnat français depuis quelques années.  

Par Yves MICHEL


Après avoir écrasé la Lituanie jeudi à Pau (voir ICI), l’équipe de France devrait continuer sa balade de santé en qualifications à l'Euro 2018, ce dimanche à Liège face à la Belgique. Si le dernier succès de nos voisins remonte à novembre 1995 (21-20) et la dernière confrontation entre les deux formations à mai 2000 (34-15 pour les Bleus), les Belges n’ont jamais participé au moindre Euro ni Mondial. La discipline est parmi les moins médiatisées du pays, l’aide publique dont bénéficient les équipes nationales est minime pour ne pas dire inexistante. Pourtant depuis l’arrivée en 2011 de Yérime Sylla à la tête de la sélection, un nouvel état d’esprit, un peu plus conquérant semble émerger. Parmi les 18 joueurs convoqués cette semaine par le technicien cessonnais, trois évoluent en France. Deux parmi l’élite (Thomas Cauwenberghs à Ivry et Jeff Lettens à Cesson), un en Proligue (Thomas Bolaers à Billère).

Il y a encore quatre ans, Thomas Cauwenberghs (notre photo de tête) n’envisageait même pas d’évoluer au plus haut niveau en club. A l’époque, c’est Yérime Sylla qui est parvenu à le convaincre de franchir le pas. Des débuts à Angers en Pro D2 puis à Ivry encore cette saison en passant par Mulhouse, l’ailier droit qui fête cette année, sa décennie en équipe nationale ne regrette pas son choix et est tout à fait motivé pour rencontrer la France ce dimanche à Liège.

Thomas, jouer contre la France dimanche, c’est  évidemment particulier
J’en ai parlé avec Jeff (Lettens) et Thomas Bolaers, on est super contents de pouvoir se mesurer à l’équipe de France et à des joueurs du championnat français. On est voisins mais au niveau sportif, surtout en handball, il y a un monde d’écart. Il faut comparer ce qui peut l’être. En face, on a une équipe professionnelle, la meilleure en sports co de tous les temps et la Belgique est surtout composée d’amateurs. Sur le papier, c’est clair, le rapport de force est démesuré mais pour la sélection c’est vraiment une récompense de pouvoir affronter un tel adversaire.

Il y a une touche française dans cette équipe belge…
Une culture française s’est installée depuis l’arrivée de Yérime (Sylla), il y a 5 ans et les résultats commencent à arriver. Guy (Petitgirard) est là pour essayer de structurer tout ça et apporter son expérience. Avec eux, on sent que les choses avancent.


                                           Yérime Sylla, la touche française de la sélection belge

Qu’est-ce qu’ils ont apporté ?
Il y a eu ce regard extérieur que les coaches belges qui étaient là avant n’avaient pas eu forcément, ils reprenaient les joueurs de leur équipe parce qu’ils les connaissaient mieux. "Yé" est arrivé sans préjugés, ni a priori. Il a aussi apporté sa conception du beau jeu,  des duels, le hand à la française et il a su exploiter les qualités de chacun. Il a même facilité l’arrivée de joueurs belges à l’étranger.

Dont tu fais partie…
J’ai commencé comme n’importe quel jeune dans un club… puis j’ai travaillé comme commercial pour une firme de produits pharmaceutiques. J’étais à l’entraînement, on jouait la Lituanie à la maison le lendemain... je venais de faire ma journée de 8h de boulot et Yérime qui venait d'arriver, m’a incité à franchir le pas. Pas évident de quitter son boulot où tu gagnes bien ta vie pour passer pro. Mais je l'ai fait et je ne regrette pas.

Pourtant en ce début de saison à Ivry, on te voit moins sur le parquet...
Morten (Vium Troelsen) fait de bons matches pour le moment, la décision appartient au coach et à lui seul. J’ai fait une très bonne prépa, le championnat a démarré, je n’ai pas souvent joué, c'est vrai. Je fais mon travail du mieux que je peux en professionnel, la saison est longue et il ne faut préjuger de rien. Je n’ai aucun regret d’être resté à Ivry, je vais avoir un petit garçon au mois de février, mon épouse a un bon boulot ici, ce sont des paramètres à prendre en compte, il n’y a pas que le handball.

Ce rassemblement international coupe un peu cette frustration…
C’est un vrai bol d’air. Je suis vraiment très content de retrouver tous mes partenaires, de rentrer au pays, parce que j’en ai besoin. C'est une réelle motivation de jouer pour l’équipe nationale et peut-être encore plus cette fois, car j’ai moins de temps de jeu en club. 

Face à la France, vous n'avez aucune chance de l’emporter
Ce serait leur manquer de respect de dire qu’on peut les battre. S’il y a autant de billets vendus, c’est tout simplement parce que les spectateurs ont envie de voir la meilleure équipe de sports-co de tous les temps. Je sais qu’on va jouer, qu’on ne va pas être spectateurs, on n’a rien à perdre, il faut qu’on s’éclate et qu’on prenne du plaisir avant tout. Il ne faudra pas regretter ces moments là car ça passe tellement vite et on n’a pas l’occasion de jouer ce genre d’équipe souvent. 

Belgique - France, ce dimanche 6 novembre au Country Hall de Liège à 15h30 à suivre sur beIN Sports 3

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