Comme il ne pouvait en être autrement, la France a battu à son rythme l'Autriche (26-33) en ayant utilisé la profondeur de son banc. Nikola Karabatic et Cédric Sorhaindo ont été préservés et mardi, il ne restera plus aux Tricolores qu'à confirmer face à la Biélorussie pour aborder le tour principal avec quatre précieux points.
A Porec, François DASRIAUX
Tout autre résultat qu’une victoire aurait été une vraie faute de gout après le superbe match et la victoire arrachée sur les Norvégiens. Donc il fallait que les Bleus soient le plus concentrés possible dès l’entame du match, juste pour bien montrer aux Autrichiens que l’espoir n’était pas leur ami aujourd’hui. Chose promise, chose due et effectuée. Le départ des Bleus avec un Vincent Gérard intraitable et du tranchant dans toutes les actions, allaient un peu déstabiliser les Autrichiens. A commencer par un Nikola Bilyk dont on pouvait raisonnablement craindre le talent. Mais après un tir facilement capté par le gardien tricolore, 2 ballons envoyés dans les cintres et des défenses style « porte de saloon », la perle de Kiel allait totalement sombrer et lâcher ses coéquipiers très rapidement. Comme pour en rajouter un peu aux malheurs autrichiens, Jelinek, le pivot titulaire prenait un rouge sec pour avoir mis une vraie et belle gifle à Adrien Dipanda. Bref malgré un Thomas Bauer qui piégeait ce même Adrien Dipanda en lui faisant le coup de se cacher derrière les buts pour faire croire qu’il n’y pas de gardien dans les cages, pour mieux jaillir quand l’adversaire tire directement dans les buts qu’il croit vides… Tactique payante contre la Biélorussie et bis repetita contre les Bleus. Mais bon hormis ce bon coup de Jarnac, l’Autriche n’avait plus grand-chose à opposer et tranquillement les Français vont prendre la main solidement au score pour partir dans un match tranquille.
Sauf que qui dit tranquille, peut aussi dire un tantinet mou… Et les Bleus étaient tellement surs de leur supériorité qu’ils partaient dans un match un peu de trainards. Mettant de l’intensité par moment pour aussitôt faire un peu dans l’à peu près. A peu près suffisant pour laisser les Autrichiens à bonne distance, mais pas totalement pour tuer un match avec un bon gros score fleuve. Alors on va chercher fortune ailleurs dans ce match. Pour la volée de bois vert il faudrait attendre, un peu inutile d’ailleurs tant il semble maintenant clair que l’Autriche repartira chez elle à la fin des matches de poules préliminaire. Alors on s’est délecté du renouveau de Timothey N’Guessan en seconde période. L’arrière du Barca va s’offrir un joli show qui lui permettra d’être élu meilleur homme du match mais était aussi lucide sur sa prestation : « C’est sûr que cette récompense individuelle fait plaisir, mais elle n’est rien à coté de la joie collective de la victoire. Et puis, il reste encore tellement de choses à travailler, à mettre au point. Que ce soit en attaque ou en défense, je dois faire mieux. Mais il faut que je continue à jouer sans trop me poser de question, je suis heureux de jouer et je prends beaucoup de plaisir dans cette compétition. On se devait de montrer que même avec les titulaires économisés on était capables de jouer et bien jouer avec un gros temps de jeu. ». On verra aussi un Valentin Porte au four et au moulin. Alors qu’il doit quasiment refaire ses gammes pour se repositionner à l’aile, le gaucher montpelliérain a été utile et percutant à tous les bouts du terrain. Interceptions, passes, défense de fer, buts à l’aile. Avec son compère de droite, Luc Abalo, il a été un des gros artisans de la victoire facile des Bleus ce soir. Il leur reste maintenant à finir parfaitement le travail face à la Biélorussie, ce qui pourrait être un poil plus compliqué. Et dans ce cas-là, le voyage vers Zagreb se ferait en pente douce, puisque les Bleus ne rejoueraient que samedi face aux premiers du groupe A. Et ce devrait sans doute être la Croatie. Dès le premier jour du tour principal, un Croatie – France, ça en jette !
Le diaporama du match par François Dasriaux
A Porec, Žatika Sports Centre - dimanche 14 janvier 2018 à 18h15
Tour préliminaire - Groupe B
Autriche - France : 26 - 33 (Mi-temps : 12-17)
1800 spectateurs
Arbitres : MM Lars GEIPEL & Marcus HELBIG (Allemagne)
Evolution du score : 0-3 (3) 1-4 (5) 2-4 (9) 4-6 (12) 5-8 (15) 7-9 (19) 7-11 (21) 9-13 (22) 10-14 (26) 10-16 (27) 12-17 (MT) 13-19 (34) 15-20 (36) 15-23 (38) 16-25 (42) 19-26 (46) 20-29 (49) 23-30 (53) 26-32 (58) 26-33 (FIN)
Les réactions
Dika Mem (arrière droit et.. demi-centre) : C'était un match important car il y avait deux points en jeu. Après le match de la Norvège, on se devait de montrer des choses, car tous les matchs sont importants. Il est clair que sur ce genre de match là, c'est plus facile de montrer de belles choses. Dès le début, on s'est rendu le match facile même si on a un peu pêché en seconde période.
Nédim Remili (arrière droit): On a été très sérieux et appliqués. On a essayé de construire notre victoire et de creuser l'écart. On a eu quelques petits coups de mou mais tout le monde a fait le travail, c'est donc très positif pour la suite. Personnellement, je sais que je peux mieux faire mais je ne vais pas me plaindre. Je suis assez content. Il y a encore des matchs qui arrivent, des matchs de plus en plus importants, on verra ce que ça donne par la suite.
Luc Abalo (ailier droit): On a pu voir des associations un peu nouvelles, avec un gaucher demi-centre. Il y a beaucoup de polyvalence aujourd'hui, avec beaucoup de joueurs qui peuvent jouer à des postes différents. Ca a bien fonctionné des deux côtés du terrain, on rate certains trucs mais c'est parce qu'à un moment, on se relâche. Dans l'ensemble on a été sérieux. Le premier match, on joue mal en attaque mais on défend bien. C'est le stress de jouer le premier match mais aussi contre la Norvège, un prétendant en titre. Ce soir, on fait un beau début de match, on se relâche parce qu'on mène mais dans l'ensemble, on a été bien.