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EURO M: La Croatie trébuche, la Suède et la Serbie en profitent

Euro

mercredi 17 janvier 2018 - © Yves Michel

 27 min 17 de lecture

Contre toute attente, la Croatie n'a pas tenu le choc face à une surprenante et jeune équipe de Suède (31-35). Ce résultat fait l'affaire des Serbes qui ont battu l'Islande (29-26) mais qui n'étaient pas maîtres de leur avenir. Ce mercredi, suite et fin à Zagreb et Varazdin du tour préliminaire avec des matches des groupes C et D qui ne manqueront pas de piquant.

par Yves MICHEL


Quand Nemanja Ilic a quitté le parquet du Spaladium de Split, l‘ailier serbe de Toulouse était à l’image de ses partenaires : satisfaits d’avoir battu l’Islande (29-26) mais déçus de ne pas avoir inscrit ce petit but supplémentaire qui leur aurait permis d’être maîtres de leur destin et ne compter sur personne pour accrocher la qualification en vue du tour principal. Mais pouvaient-ils espérer mieux ?



Dans une rencontre très serrée où l’écart en 1ère période n’est jamais allé au-delà de deux buts, ce sont les joueurs du grand nord qui ont fait la différence au retour des vestiaires. Grâce notamment à l’arrière de Kristianstad, Olafur Gudmundsson (16-20 à la 42ème) et au gardien Gustavsson qui a contribué allègrement à la faillite des attaquants serbes. A ce moment-là du match, l’Islande était dans une très bonne posture et pouvait espérer goûter dès jeudi à l’ambiance de l’Aréna de Zagreb. Alors en face, un joueur a sonné la révolte, un des plus emblématiques de cette équipe de Serbie. Petar Nénadic a décidé de mettre le feu et surtout son équipe sur les rails. Et cela va plutôt bien fonctionner puisque les Sesum et Radivojevic vont lui emboiter le pas. Il leur faudra un quart d’heure pour faire basculer une tendance qui leur était nettement défavorable (27-26 à la 56ème). Mais il leur manquait encore trois buts pour remplir le contrat qu’ils s’étaient fixés. En moins de 4 minutes… ce qui était faisable à condition de museler les Islandais. Les Nordiques n’arrivaient plus à construire et s’empalaient sur la défense serbe. Il n’y avait plus qu’une équipe sur le parquet. +2, +3, Nemanja Ilic (photo ci-dessus) venait d’inscrire ce dernier but et il restait 60 secondes au chrono. Obradovic bloquait Karason, et sur une dernière attaque placée, le tir de Nenadic à 9 mètres n’était pas assez puissant pour tromper Gustavsson. 26-29… Il n’y avait plus qu’à patienter et assister à un Croatie – Suède lourd de conséquences. Les Islandais étaient devenus d’inconditionnels supporters des hommes au maillot à damiers, les Serbes eux allaient intérieurement, encourager les Nordiques sans trop avoir l’air d’y croire.



Et pourtant…

La Croatie a perdu mais ce qui détonne, c’est qu’elle a été dominée pendant presque tout le match et on ne tiendra pas compte du légitime relâchement de la Suède sur la fin alors que la victoire ne pouvait plus lui échapper. Sept minutes ! C’est ce qu’il a fallu aux Nordiques pour se mettre en ordre de marche et six de plus pour tuer le match, Niclas Ekberg (avant de se blesser) s’étant chargé de jouer les dynamiteurs (4-9 à la 13ème). Une Croatie qu’il n’y a pas si longtemps aurait réagi, mis de l’agressivité, de la roublardise pour colmater les nombreuses brèches. Même à ce niveau, elle n’a pas existé. Et Lino Cervar dans tout ça ? Aux abonnés absents. Incapable de trouver la bonne solution pour endiguer la vague jaune et bleue. Le jeu rapide des Nordiques, leur changement de rythme, leur volonté à se jeter sur tous les ballons, à aller en permanence vers l’avant, tout cela a contribué à leur réussite. Cette équipe qui avait pris la foudre lors de son match inaugural face à l’Islande, s’est complètement métamorphosée. La jeune garde issue de deux générations (94-97) avec les Tollbring, Jeppson, Henningsson, Lukas Nilsson a réussi à faire l’amalgame avec des partenaires qui ne sont pas plus âgés. Seuls les gardiens Palicka et Appelgren, Niklas Ekberg ou Jesper Nielsen apparaissent comme des ancêtres. Des ancêtres aux ressources inépuisables à l’image du pivot parisien auteur d’un exemplaire 5/5. Dans cette formation suédoise, le danger peut venir de partout, sans oublier de citer Jim Gottfridsson et la petite merveille de Kristianstad Albin Lagergren (photo ci-dessus). Celui-là sait tout faire ou presque avec son bras gauche dévastateur. Et même si ce mardi, ce n’est pas de loin qu’il s’est mis le plus en évidence, il a été un véritable poison pour la défense adverse.


                            A 25 ans, Jim Gottfridsson est presque un vétéran dans l'équipe suédoise

Chez les Croates, dans la faillite collective, seuls Ivan Cupic, toujours efficace à 7m et Marko Kopljar ont surnagé. On aura entre-aperçu Luka Stepancic, un peu au début, un peu à la fin mais il aura passé le reste du temps à cirer le banc. Mihic, Mandalinic et Mamic en ont fait de même. Cette équipe a-t-elle une âme  et surtout n'est-elle pas surévaluée par rapport à tout le battage qu'on a bien voulu faire autour d'elle ? Nikola Karabatic fait souvent référence à la pression encore plus forte qui s'exerce sur les épaules d'un joueur lorsque le championnat auquel il participe se déroule dans son pays. Soit les Croates cachent leur jeu, soit ils sont en train de s'apercevoir que le fardeau est trop lourd à porter. D’accord pour mettre la Serbie à dix buts, d'accord pour renvoyer l'Islande sur ses volcans mais quand il y a en face, une vraie résistance, de la créativité et une volonté plus marquée, la plupart des concernés rasent les murs. Ce mercredi la Suède a éteint l’ambiance de Split. Elle a su conserver une avance qui a même atteint un écart de 9 buts. L’addition s’est réduite sur la fin mais Kristjan Andresson en a profité pour s’offrir une revue d’effectif. Celui qui en 2016, a pris la suite du tandem Lindgren-Olsson peut se frotter les mains. Mal partie, son équipe de 26 ans de moyenne d’âge aborde le tour principal avec un carton plein de 4 points. Tout comme la France qu’elle rencontrera samedi à Zagreb.

La Croatie n’ a plus qu’à espérer. Que l’air et le climat plus vif de la capitale aient l’effet d’un coup de fouet. Car l’absence de Duvnjak pèse plus qu’on aurait pu le penser.

Le tableau des matches du groupe I du tour préliminaire

jeudi 18/01

SERBIE

NORVEGE

18h15

 

CROATIE

BIELORUSSIE

20h30

 

 

 

 

samedi 20/01

SUEDE

FRANCE

18h15

 

CROATIE

NORVEGE

20h30

 

 

 

 

lundi 22/01

SERBIE

FRANCE

18h15

 

SUEDE

BIELORUSSIE

20h30

 

 

 

 

mercredi 24/01

SERBIE

BIELORUSSIE

16h00

 

SUEDE

NORVEGE

18h15

 

CROATIE

FRANCE

20h30

Et en face ?

Ce mercredi, la fin du tour préliminaire devrait réserver quelques surprises sinon des sensations. On est impatient de voir comment la Slovénie va réagir face au Monténégro après l'issue fatale du match de lundi contre l'Allemagne (le vainqueur gagnera son billet pour l'étape suivante). La Mannschaft revenue de nulle part devra se méfier de la Macédoine (en cas de victoire combinée à une défaite des Slovènes, l'Allemagne peut basculer avec 4 points au compteur). Le face à face Lazarov (HBC Nantes) Gensheimer (PSG) sera intéressant à décortiquer. Qui des deux marquera le plus ? Dans l'autre groupe, le D, la tension et l'enjeu seront tout aussi présents. L'Espagne et le Danemark qui se retrouvent face à face sont assurés de poursuivre l'aventure mais avec quelle avance de points ? Le succès des Tchèques face aux Danois est venu compliquer l'équation. Les deux outsiders peuvent encore espérer se qualifier. Mais leur sort n'est pas exclusivement entre leurs mains. A noter que la rencontre République Tchèque - Hongrie sera dirigée par la paire française Stevann Pichon - Laurent Reveret.

EURO M: La Croatie trébuche, la Suède et la Serbie en profitent 

Euro

mercredi 17 janvier 2018 - © Yves Michel

 27 min 17 de lecture

Contre toute attente, la Croatie n'a pas tenu le choc face à une surprenante et jeune équipe de Suède (31-35). Ce résultat fait l'affaire des Serbes qui ont battu l'Islande (29-26) mais qui n'étaient pas maîtres de leur avenir. Ce mercredi, suite et fin à Zagreb et Varazdin du tour préliminaire avec des matches des groupes C et D qui ne manqueront pas de piquant.

par Yves MICHEL


Quand Nemanja Ilic a quitté le parquet du Spaladium de Split, l‘ailier serbe de Toulouse était à l’image de ses partenaires : satisfaits d’avoir battu l’Islande (29-26) mais déçus de ne pas avoir inscrit ce petit but supplémentaire qui leur aurait permis d’être maîtres de leur destin et ne compter sur personne pour accrocher la qualification en vue du tour principal. Mais pouvaient-ils espérer mieux ?



Dans une rencontre très serrée où l’écart en 1ère période n’est jamais allé au-delà de deux buts, ce sont les joueurs du grand nord qui ont fait la différence au retour des vestiaires. Grâce notamment à l’arrière de Kristianstad, Olafur Gudmundsson (16-20 à la 42ème) et au gardien Gustavsson qui a contribué allègrement à la faillite des attaquants serbes. A ce moment-là du match, l’Islande était dans une très bonne posture et pouvait espérer goûter dès jeudi à l’ambiance de l’Aréna de Zagreb. Alors en face, un joueur a sonné la révolte, un des plus emblématiques de cette équipe de Serbie. Petar Nénadic a décidé de mettre le feu et surtout son équipe sur les rails. Et cela va plutôt bien fonctionner puisque les Sesum et Radivojevic vont lui emboiter le pas. Il leur faudra un quart d’heure pour faire basculer une tendance qui leur était nettement défavorable (27-26 à la 56ème). Mais il leur manquait encore trois buts pour remplir le contrat qu’ils s’étaient fixés. En moins de 4 minutes… ce qui était faisable à condition de museler les Islandais. Les Nordiques n’arrivaient plus à construire et s’empalaient sur la défense serbe. Il n’y avait plus qu’une équipe sur le parquet. +2, +3, Nemanja Ilic (photo ci-dessus) venait d’inscrire ce dernier but et il restait 60 secondes au chrono. Obradovic bloquait Karason, et sur une dernière attaque placée, le tir de Nenadic à 9 mètres n’était pas assez puissant pour tromper Gustavsson. 26-29… Il n’y avait plus qu’à patienter et assister à un Croatie – Suède lourd de conséquences. Les Islandais étaient devenus d’inconditionnels supporters des hommes au maillot à damiers, les Serbes eux allaient intérieurement, encourager les Nordiques sans trop avoir l’air d’y croire.



Et pourtant…

La Croatie a perdu mais ce qui détonne, c’est qu’elle a été dominée pendant presque tout le match et on ne tiendra pas compte du légitime relâchement de la Suède sur la fin alors que la victoire ne pouvait plus lui échapper. Sept minutes ! C’est ce qu’il a fallu aux Nordiques pour se mettre en ordre de marche et six de plus pour tuer le match, Niclas Ekberg (avant de se blesser) s’étant chargé de jouer les dynamiteurs (4-9 à la 13ème). Une Croatie qu’il n’y a pas si longtemps aurait réagi, mis de l’agressivité, de la roublardise pour colmater les nombreuses brèches. Même à ce niveau, elle n’a pas existé. Et Lino Cervar dans tout ça ? Aux abonnés absents. Incapable de trouver la bonne solution pour endiguer la vague jaune et bleue. Le jeu rapide des Nordiques, leur changement de rythme, leur volonté à se jeter sur tous les ballons, à aller en permanence vers l’avant, tout cela a contribué à leur réussite. Cette équipe qui avait pris la foudre lors de son match inaugural face à l’Islande, s’est complètement métamorphosée. La jeune garde issue de deux générations (94-97) avec les Tollbring, Jeppson, Henningsson, Lukas Nilsson a réussi à faire l’amalgame avec des partenaires qui ne sont pas plus âgés. Seuls les gardiens Palicka et Appelgren, Niklas Ekberg ou Jesper Nielsen apparaissent comme des ancêtres. Des ancêtres aux ressources inépuisables à l’image du pivot parisien auteur d’un exemplaire 5/5. Dans cette formation suédoise, le danger peut venir de partout, sans oublier de citer Jim Gottfridsson et la petite merveille de Kristianstad Albin Lagergren (photo ci-dessus). Celui-là sait tout faire ou presque avec son bras gauche dévastateur. Et même si ce mardi, ce n’est pas de loin qu’il s’est mis le plus en évidence, il a été un véritable poison pour la défense adverse.


                            A 25 ans, Jim Gottfridsson est presque un vétéran dans l'équipe suédoise

Chez les Croates, dans la faillite collective, seuls Ivan Cupic, toujours efficace à 7m et Marko Kopljar ont surnagé. On aura entre-aperçu Luka Stepancic, un peu au début, un peu à la fin mais il aura passé le reste du temps à cirer le banc. Mihic, Mandalinic et Mamic en ont fait de même. Cette équipe a-t-elle une âme  et surtout n'est-elle pas surévaluée par rapport à tout le battage qu'on a bien voulu faire autour d'elle ? Nikola Karabatic fait souvent référence à la pression encore plus forte qui s'exerce sur les épaules d'un joueur lorsque le championnat auquel il participe se déroule dans son pays. Soit les Croates cachent leur jeu, soit ils sont en train de s'apercevoir que le fardeau est trop lourd à porter. D’accord pour mettre la Serbie à dix buts, d'accord pour renvoyer l'Islande sur ses volcans mais quand il y a en face, une vraie résistance, de la créativité et une volonté plus marquée, la plupart des concernés rasent les murs. Ce mercredi la Suède a éteint l’ambiance de Split. Elle a su conserver une avance qui a même atteint un écart de 9 buts. L’addition s’est réduite sur la fin mais Kristjan Andresson en a profité pour s’offrir une revue d’effectif. Celui qui en 2016, a pris la suite du tandem Lindgren-Olsson peut se frotter les mains. Mal partie, son équipe de 26 ans de moyenne d’âge aborde le tour principal avec un carton plein de 4 points. Tout comme la France qu’elle rencontrera samedi à Zagreb.

La Croatie n’ a plus qu’à espérer. Que l’air et le climat plus vif de la capitale aient l’effet d’un coup de fouet. Car l’absence de Duvnjak pèse plus qu’on aurait pu le penser.

Le tableau des matches du groupe I du tour préliminaire

jeudi 18/01

SERBIE

NORVEGE

18h15

 

CROATIE

BIELORUSSIE

20h30

 

 

 

 

samedi 20/01

SUEDE

FRANCE

18h15

 

CROATIE

NORVEGE

20h30

 

 

 

 

lundi 22/01

SERBIE

FRANCE

18h15

 

SUEDE

BIELORUSSIE

20h30

 

 

 

 

mercredi 24/01

SERBIE

BIELORUSSIE

16h00

 

SUEDE

NORVEGE

18h15

 

CROATIE

FRANCE

20h30

Et en face ?

Ce mercredi, la fin du tour préliminaire devrait réserver quelques surprises sinon des sensations. On est impatient de voir comment la Slovénie va réagir face au Monténégro après l'issue fatale du match de lundi contre l'Allemagne (le vainqueur gagnera son billet pour l'étape suivante). La Mannschaft revenue de nulle part devra se méfier de la Macédoine (en cas de victoire combinée à une défaite des Slovènes, l'Allemagne peut basculer avec 4 points au compteur). Le face à face Lazarov (HBC Nantes) Gensheimer (PSG) sera intéressant à décortiquer. Qui des deux marquera le plus ? Dans l'autre groupe, le D, la tension et l'enjeu seront tout aussi présents. L'Espagne et le Danemark qui se retrouvent face à face sont assurés de poursuivre l'aventure mais avec quelle avance de points ? Le succès des Tchèques face aux Danois est venu compliquer l'équation. Les deux outsiders peuvent encore espérer se qualifier. Mais leur sort n'est pas exclusivement entre leurs mains. A noter que la rencontre République Tchèque - Hongrie sera dirigée par la paire française Stevann Pichon - Laurent Reveret.

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