Il n’y a pas eu vraiment de match entre la France et la Serbie. Tout juste un petit quart d’heure de « à toi à moi » dans un début de match étonnant, mais après les Bleus ses sont mis à dérouler et ont plié l’affaire pour de bon avec une Serbie absolument pas préoccupée par l’aspect défensif de son jeu. Avec 8 points, la France est dans le wagon pour les demi-finales, et avec à minima un match nul mercredi face à la Croatie, ils seront assurés de la première place. Pour se faire éjecter des demis, il faudrait que la Suède gagne ses deux rencontres et que les Bleus subissent une vraie déroute face à a Croatie.
Par François DASRIAUX, envoyé spécial à Zagreb
Pourtant ce match avait commencé sur le ton de la défense agressive, même un peu trop au goût de la paire arbitrale danoise… Sur la première action, Lukas Karabatic poussait Zelenovic dans le dos et était sorti 2 minutes immédiatement. Et sur la première attaque des Bleus, c’était Marsenic qui prenait un rouge sec après avoir sérieusement sonné Kentin Mahé par une main en plein visage. Comme à l’accoutumée depuis le début de cet Euro, un petit coup de vidéo et rapidement, la sanction était confirmée. On se disait alors que l’on pouvait avoir un match bien ardu, défensif où les envolées allaient être mises à mal par l’engagement et l’agressivité. Cela va durer en fait moins de 10 minutes. 10 minutes pendant lesquelles les Nenadic, Beljanski et compagnie vont rester dans le sillage des Français. Après, ce fût une grande galopade jusqu’à la mi-temps. Avec quelques erreurs de mains ou de sérieux dans les shoots pour les Bleus mais finalement, un écart qui ne cessait de grandir et de rassurer le clan tricolore. Seule ombre au tableau, le pouce retourné de Vincent Gérard sur un arrêt de l’aile. A voir comment tout cela évoluera, mais le staff n’était pas inquiet pour la suite de la compétition pour le gardien N°1 des Bleus.
+7 à la pause, et logiquement, Didier Dinart en profitait pour ouvrir largement le banc et place était faite au Caucheteux, Lagarde, Tournat et Dumoulin pour 30 minutes de jeu qui allaient plus ressembler à une jolie partie de Sandball ou de All Star Game avant l’heure, qu’un match pour la qualification en demi-finale. Les Serbes avaient baissé pavillon défensif et les Français s’engouffraient dans les trous béants de leur défense sans rencontrer la moindre opposition. Seul petit bémol à cette gabegie offensive, les Bleus étaient eux aussi rattrapés par la fièvre serbe et se mettaient eux aussi à défendre en mode porte de saloon… Alors le très maigre public de la Zagreb Arena a pu s’enflammer sur le jeu rapide des deux côtés. Des 30 minutes presque impeccables de Raphaël Caucheteux, du sérieux mis par Nicolas Claire dans la gestion du jeu. De la percussion d’un Adrien Dipanda en montée de balle qui sans jouer une action sur attaque placée va quand même être le 5° buteur français ou encore par la démonstration de Nicolas Tournat qui, avec 2 buts et 2 7 mètres obtenus, aura bien martyrisé les Serbes. Pour le moment, le grand Nantais n’a toujours pas raté un seul tir dans cette compétition… Bref, on a vu un joli match au parfum très festif. Surtout que la fête suivante est presque programmable ! La Suède doit d’abord gagner ses deux matches et mêle dans ce cas-là, il faudrait que la France s’écroule face à la Croatie mercredi en perdant de 8 buts ou plus pour ne pas faire partie du dernier carré de cette Euro 2018 !
Les réactions d'après-match...
Luka Karabatic (pivot de l'EDF, exclu définitivement lors du dernier match contre la Suède et sanctionné de 2' ce lundi dès 25" de jeu ): Oui le match avait encore mal commencé pour moi. Un petit fait de jeu assez inhabituel lorsque l’on domine ainsi rapidement. Je ne suis plus à cela près. J’ai vécu des choses un peu compliqué jusqu’à présent. Il fallait que je reste concentré sur ce que j’avais à faire et ne pas paniquer. Bien sûr que j’étais frustré après le match de samedi et mon exclusion directe. Mon dernier carton rouge devait remonter à trois ans en équipe de France déjà. C’est dur de regarder les copains, surtout lorsque l’on revient de blessure et que l’on a manqué le début. Mais il y a une telle ambiance dans ce groupe. C’était un plaisir d’être avec eux même sans jouer. J’ai pris mon mal en patience, j’ai travaillé sur le côté et je suis content aujourd’hui en effet d’avoir pu courir et me dépenser. J’ai fait le nécessaire pour être prêt à rentrer et tout donner sur le terrain. Le plus important est de prendre du rythme et de sentir l’équipe, car nous allons avoir des moments difficiles à venir. Le titre de meilleur joueur aujourd’hui est anecdotique. J’ai surtout pu prendre mes marques autant en attaque qu’en défense. Et maintenant j’ai hâte d’enchaîner sur ces bonnes sensations.
Cyril Dumoulin (gardien de buts): Je n’ai pas forcément touché assez de ballons à mon goût ce soir. J’ai été surpris de rentrer sur le coup après la blessure de Vincent. Heureusement, à priori, il n’y a rien de grave. Puis je me suis retrouvé dans un match un peu bizarre, disputé sur un faux rythme, avec des Serbes qui sont loin d’avoir mis l’intensité qu’ils peuvent savoir y mettre. Nous sommes rentrés dans leur jeu dans un premier temps. Mais nous avons accéléré à bon escient avant de rejoindre les vestiaires. Du coup encore une fois, le coach a pu utiliser toutes nos forces. C’est important. Les organismes commencent à être sérieusement sollicités et nous avons un gros match qui arrive vite derrière. Une soirée positive et intéressante, à défaut d’être totalement parfaite.
Le diaporama du match par Yves Michel
A Zagreb, Arena Zagreb
Le lundi 22 janvier 2018 à 18h15
Serbie - France : 30 - 39 (Mi-temps : 12-19)
800 spectateurs
Arbitres : MM GJEDING Martin et HANSEN Mads (Danemark)
Evolution du score : 2-3 5°, 6-5 10°, 7-9 15°, 10-12 20°, 10-16 25°, 12-19 MT - 15-22 35°, 18-27 40°, 22-30 45°, 26-34 50°, 27-38 55°, 30-39 FT.