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EURO M: Arrêtez tout, ce n'est pas ce qui était prevu !

Euro

samedi 27 janvier 2018 - © Yves Michel

 6 min 29 de lecture

Le costume sera assurément mal taillé. Français et Danois se seraient bien vu face à face en début de soirée, en découdre en finale de l'Euro croate. Mais voilà, Espagne et Suède en ont décidé autrement et il va bien falloir s'en contenter. Bien malin qui peut dégager un favori tant ces affiches sont inattendues, surtout au niveau du cadre dans lequel elles vont se dérouler. 

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb


Ils ont assurément pris un coup derrière la nuque et l’erreur d’aiguillage qui les empêche de disputer la finale de l’Euro ce dimanche à Zagreb, a cassé la dynamique qui les animait depuis l’entame de la compétition. Le staff et les joueurs ont commencé à chercher les raisons de cette sortie de route. On l’a entendu, écrit et relu, ce n’est pas tant la défaite face aux Espagnols qui a marqué les esprits mais plutôt, cette faillite collective et la perte des fondamentaux.  Ou alors, est ce que tout simplement, l’Espagne n'avait-elle pas mieux préparé son rendez-vous et mis un peu plus de hargne et d’envie dans le combat ? «  Je crois que paradoxalement, la victoire contre la Croatie ne nous a pas rendu service, avance Raphaël Caucheteux. On était très concentré, très motivé face à une équipe qui jouait chez elle, dans une salle pleine et contre l'Espagne, on n'a peut-être pas abordé le match de la même manière. » Défaut de concentration, les Bleus seraient-ils rassasiés ? Par un trop plein de médailles récoltées depuis 2006 et leur 1er titre européen en Suisse. Sauf que sur l’effectif des 16 (voire 17) présent à Zagreb, quatre n’ont encore rien gagné en France A et que bon nombre n'était pas là pour les titres qui ont marqué l'histoire. « C’est mon cas, insiste le Varois. Et c’est pareil pour Nicolas Claire, Romain Lagarde et Nicolas Tournat. Maintenant, le plus dur est de relever la tête et de se remettre dans le rythme pour ramener cette médaille. Même si elle est en bronze. On dispute un Euro et c’est la compétition la plus difficile qui soit. »

La plus difficile certes mais la plus compliquée à comprendre car une équipe comme la France qui a été d’une régularité exemplaire, s’est pris les pieds dans le tapis au plus mauvais des moments. « Ce qui est sûr, c'est que c'est une grosse déception pour le groupe. On enchaîne les victoires, on se met en confiance et on se retrouve à la fin, quasiment mis à la porte, à disputer la place 3-4. Quand on voit que la Suède est en finale avec trois défaites, c'est très frustrant. » Sauf que quand on s’appelle Nikola  Karabatic ou Mikkel Hansen, qu’on a tout gagné dans sa vie d'étoiles du handball, une médaille de bronze dans la vitrine et une ligne de plus à ajouter en plus petits caractères sur sa carte de visite, ne sont ni gratifiantes, ni essentielles. « Je peux comprendre ce sentiment, poursuit Raphaël Caucheteux, mais il faut relever la tête et j’espère que tout le monde apportera sa contribution, les anciens y compris. » Pour monter sur cette 3ème marche du podium, il faudra écarter le Danemark.



Ce qui ne sera pas une mince affaire puisque dans leur demi-finale, les Nordiques ont poussé leurs voisins suédois jusqu’à la prolongation et puis surtout, ils viennent de battre les Tricolores en Golden League en l’espace de deux mois  « Il va falloir peut-être mettre fin à cette série, s’agace Raphaël Caucheteux. C’est une équipe qui comme nous, pensait accéder à la finale. Il ne faudra rien négliger. » On l’aura compris, la clé de ce match ne se trouve pas sur un tableau noir mais plutôt dans le degré supplémentaire d’envie que mettra l’un ou l’autre. Il faut se rappeler que chez les Bleus dans les 90 et jusqu’en 2008, staff et joueurs étaient bien contents de ramener au pays, le métal le moins précieux. Dès les JO de Pékin, l’état d’esprit a changé, les Suédois et les Danois avaient du mal à exister, les Espagnols eux, ont à plusieurs reprises, mangé leur tortilla froide et mal assaisonnée. Lors de la traditionnelle conférence de presse précédant la finale (petite et grande), Mikkel Hansen a croisé les Français. Le Danois du PSG a retrouvé peu à peu un niveau physique convenable après être arrivé sur la préparation et le début de l’épreuve diminué. Il s’est bien rattrapé depuis puisqu’avec son partenaire Rasmus Lauge Schmidt, il est le meilleur réalisateur de l’équipe (41 buts pour le Parisien, 36 pour le joueur de Flensburg). « C’est difficile pour les deux équipes, c’est tout ! souffle "Mikki". Il ne faut pas commencer à voir quelle équipe va mieux se relever. On est conscient qu’on aurait pu mieux jouer en demie, on ne l’a pas fait et on ne peut pas revenir en arrière.  On peut juste finir bien et décrocher le bronze. Et puis, rencontrer la France, c’est toujours motivant. » Il y a du respect de part et d’autre mais la médaille ne sera pas partagée. L’ambiance était pesante ce samedi du côté de la Zagreb Arena et personne n’aime ces fins en queue de poisson.


Jim Gottfridsson, véritable homme-orchestre de la Suède

Une finale France-Danemark pronostiquée en début de tournoi et même avant les demies, l’Euro croate se retrouve avec une apothéose totalement imprévue. Espagnols et Suédois ont pourtant un légitimité à être à ce niveau. Dans un passé assez récent, les hommes de la "Roja" ont loupé tellement d’occasions qu’ils méritent enfin d’avoir droit au chapitre. Mais en Croatie, leur parcours les unit à leurs adversaires du jour. Un revers en phase préliminaire (contre la France pour les Nordiques, contre le Danemark pour les Ibères) et un 2ème au tour suivant (face à la Norvège pour la Suède, face à la Slovénie pour l’Espagne). Les blessures n’ont également pas épargnées les deux effectifs. Julen Aguinagalde le pivot espagnol a fait des allers-retours du banc aux tribunes, Gonzalo Perez de Vargas, touché au genou droit a été définitivement remplacé par Sterbik avant la demie. Dans le camp suédois, c’est tout aussi désastreux puisque les deux gauchers Jakobsson et Lagergren (le meilleur buteur de l’équipe)  ont été renvoyés dans leur foyer après avoir subi une commotion cérébrale et juste avant la demie, l’autre porte-missile sur le côté opposé, a déclaré forfait, victime d’une angine. Il était temps que la compétition se termine devant cette hécatombe. Si côté espagnol, et c’est le paradoxe, la joie est plutôt contenue, la sélection n’a jamais remporté l’Euro depuis sa création en 1994 mais en a disputé 4 sans pouvoir s’imposer, une véritable folie s’est emparée de l’entourage de l’équipe et au pays, les journaux rivalisent avec les superlatifs. La Suède avait très mal géré l’hégémonie qui a accompagné les années 90 – 2000 avec les Wislander (présent à Zagreb), Olsson, Lövgren, Lindgren  et compagnie. Le marasme était tel que pour la 1ère fois dans l’histoire du handball national, ce n’était pas un Suédois à qui la fédération avait fait confiance, mais à un Islandais très bien implanté dans le pays.

          LE PROGRAMME DE LA DERNIERE JOURNEE / EURO 2018

18h00    Petite Finale (bronze)  FRANCE - DANEMARK (arb. Din/Dinu - Rou)

20h30    Finale                        ESPAGNE - SUEDE (arb. Gubica/Milosevic - Cro)

Les deux rencontres seront retransmises à la fois sur beIN Sports et W9 (en clair).

EURO M: Arrêtez tout, ce n'est pas ce qui était prevu ! 

Euro

samedi 27 janvier 2018 - © Yves Michel

 6 min 29 de lecture

Le costume sera assurément mal taillé. Français et Danois se seraient bien vu face à face en début de soirée, en découdre en finale de l'Euro croate. Mais voilà, Espagne et Suède en ont décidé autrement et il va bien falloir s'en contenter. Bien malin qui peut dégager un favori tant ces affiches sont inattendues, surtout au niveau du cadre dans lequel elles vont se dérouler. 

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb


Ils ont assurément pris un coup derrière la nuque et l’erreur d’aiguillage qui les empêche de disputer la finale de l’Euro ce dimanche à Zagreb, a cassé la dynamique qui les animait depuis l’entame de la compétition. Le staff et les joueurs ont commencé à chercher les raisons de cette sortie de route. On l’a entendu, écrit et relu, ce n’est pas tant la défaite face aux Espagnols qui a marqué les esprits mais plutôt, cette faillite collective et la perte des fondamentaux.  Ou alors, est ce que tout simplement, l’Espagne n'avait-elle pas mieux préparé son rendez-vous et mis un peu plus de hargne et d’envie dans le combat ? «  Je crois que paradoxalement, la victoire contre la Croatie ne nous a pas rendu service, avance Raphaël Caucheteux. On était très concentré, très motivé face à une équipe qui jouait chez elle, dans une salle pleine et contre l'Espagne, on n'a peut-être pas abordé le match de la même manière. » Défaut de concentration, les Bleus seraient-ils rassasiés ? Par un trop plein de médailles récoltées depuis 2006 et leur 1er titre européen en Suisse. Sauf que sur l’effectif des 16 (voire 17) présent à Zagreb, quatre n’ont encore rien gagné en France A et que bon nombre n'était pas là pour les titres qui ont marqué l'histoire. « C’est mon cas, insiste le Varois. Et c’est pareil pour Nicolas Claire, Romain Lagarde et Nicolas Tournat. Maintenant, le plus dur est de relever la tête et de se remettre dans le rythme pour ramener cette médaille. Même si elle est en bronze. On dispute un Euro et c’est la compétition la plus difficile qui soit. »

La plus difficile certes mais la plus compliquée à comprendre car une équipe comme la France qui a été d’une régularité exemplaire, s’est pris les pieds dans le tapis au plus mauvais des moments. « Ce qui est sûr, c'est que c'est une grosse déception pour le groupe. On enchaîne les victoires, on se met en confiance et on se retrouve à la fin, quasiment mis à la porte, à disputer la place 3-4. Quand on voit que la Suède est en finale avec trois défaites, c'est très frustrant. » Sauf que quand on s’appelle Nikola  Karabatic ou Mikkel Hansen, qu’on a tout gagné dans sa vie d'étoiles du handball, une médaille de bronze dans la vitrine et une ligne de plus à ajouter en plus petits caractères sur sa carte de visite, ne sont ni gratifiantes, ni essentielles. « Je peux comprendre ce sentiment, poursuit Raphaël Caucheteux, mais il faut relever la tête et j’espère que tout le monde apportera sa contribution, les anciens y compris. » Pour monter sur cette 3ème marche du podium, il faudra écarter le Danemark.



Ce qui ne sera pas une mince affaire puisque dans leur demi-finale, les Nordiques ont poussé leurs voisins suédois jusqu’à la prolongation et puis surtout, ils viennent de battre les Tricolores en Golden League en l’espace de deux mois  « Il va falloir peut-être mettre fin à cette série, s’agace Raphaël Caucheteux. C’est une équipe qui comme nous, pensait accéder à la finale. Il ne faudra rien négliger. » On l’aura compris, la clé de ce match ne se trouve pas sur un tableau noir mais plutôt dans le degré supplémentaire d’envie que mettra l’un ou l’autre. Il faut se rappeler que chez les Bleus dans les 90 et jusqu’en 2008, staff et joueurs étaient bien contents de ramener au pays, le métal le moins précieux. Dès les JO de Pékin, l’état d’esprit a changé, les Suédois et les Danois avaient du mal à exister, les Espagnols eux, ont à plusieurs reprises, mangé leur tortilla froide et mal assaisonnée. Lors de la traditionnelle conférence de presse précédant la finale (petite et grande), Mikkel Hansen a croisé les Français. Le Danois du PSG a retrouvé peu à peu un niveau physique convenable après être arrivé sur la préparation et le début de l’épreuve diminué. Il s’est bien rattrapé depuis puisqu’avec son partenaire Rasmus Lauge Schmidt, il est le meilleur réalisateur de l’équipe (41 buts pour le Parisien, 36 pour le joueur de Flensburg). « C’est difficile pour les deux équipes, c’est tout ! souffle "Mikki". Il ne faut pas commencer à voir quelle équipe va mieux se relever. On est conscient qu’on aurait pu mieux jouer en demie, on ne l’a pas fait et on ne peut pas revenir en arrière.  On peut juste finir bien et décrocher le bronze. Et puis, rencontrer la France, c’est toujours motivant. » Il y a du respect de part et d’autre mais la médaille ne sera pas partagée. L’ambiance était pesante ce samedi du côté de la Zagreb Arena et personne n’aime ces fins en queue de poisson.


Jim Gottfridsson, véritable homme-orchestre de la Suède

Une finale France-Danemark pronostiquée en début de tournoi et même avant les demies, l’Euro croate se retrouve avec une apothéose totalement imprévue. Espagnols et Suédois ont pourtant un légitimité à être à ce niveau. Dans un passé assez récent, les hommes de la "Roja" ont loupé tellement d’occasions qu’ils méritent enfin d’avoir droit au chapitre. Mais en Croatie, leur parcours les unit à leurs adversaires du jour. Un revers en phase préliminaire (contre la France pour les Nordiques, contre le Danemark pour les Ibères) et un 2ème au tour suivant (face à la Norvège pour la Suède, face à la Slovénie pour l’Espagne). Les blessures n’ont également pas épargnées les deux effectifs. Julen Aguinagalde le pivot espagnol a fait des allers-retours du banc aux tribunes, Gonzalo Perez de Vargas, touché au genou droit a été définitivement remplacé par Sterbik avant la demie. Dans le camp suédois, c’est tout aussi désastreux puisque les deux gauchers Jakobsson et Lagergren (le meilleur buteur de l’équipe)  ont été renvoyés dans leur foyer après avoir subi une commotion cérébrale et juste avant la demie, l’autre porte-missile sur le côté opposé, a déclaré forfait, victime d’une angine. Il était temps que la compétition se termine devant cette hécatombe. Si côté espagnol, et c’est le paradoxe, la joie est plutôt contenue, la sélection n’a jamais remporté l’Euro depuis sa création en 1994 mais en a disputé 4 sans pouvoir s’imposer, une véritable folie s’est emparée de l’entourage de l’équipe et au pays, les journaux rivalisent avec les superlatifs. La Suède avait très mal géré l’hégémonie qui a accompagné les années 90 – 2000 avec les Wislander (présent à Zagreb), Olsson, Lövgren, Lindgren  et compagnie. Le marasme était tel que pour la 1ère fois dans l’histoire du handball national, ce n’était pas un Suédois à qui la fédération avait fait confiance, mais à un Islandais très bien implanté dans le pays.

          LE PROGRAMME DE LA DERNIERE JOURNEE / EURO 2018

18h00    Petite Finale (bronze)  FRANCE - DANEMARK (arb. Din/Dinu - Rou)

20h30    Finale                        ESPAGNE - SUEDE (arb. Gubica/Milosevic - Cro)

Les deux rencontres seront retransmises à la fois sur beIN Sports et W9 (en clair).

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