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EURO M: La France est finalement à sa place

Euro

lundi 29 janvier 2018 - © Yves Michel

 5 min 57 de lecture

Des trois équipes récompensées au plus haut niveau depuis 2016 dans les trois compétitions majeures (Euro, J.O, Mondial), seule la France a réussi à accéder au podium du championnat d'Europe en Croatie. Si elle a raté sa demi-finale face à l'Espagne, elle remporte une médaille de bronze qui prend au final, beaucoup de valeur. 

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb
 

On eut aimé les voir tout en haut de la 1ère marche, entamer une danse improvisée et vibrer sur le plancher croate au son de la Marseillaise. Il a suffi d’un match raté, une panne de secteur contre l’Espagne pour que le rêve ne soit pas possible. Mais là où les Français n’ont pas déçu, c’est qu’en 48 heures, ils ont su relever la tête. Et on se dit qu’après toutes les péripéties qu’ils avaient traversées avant d’en arriver là, le bronze, ne leur va pas si mal. C'est d'ailleurs un meilleur résultat qu'il y a deux ans en Pologne avec un groupe certainement moins bien charpenté.

Car l’équipe de France ne s’est pas présentée sur cet Euro en fourbissant toutes ses armes. L’hécatombe sur le poste d’arrière gauche avant la préparation (Grébille, Accambray, Garain, Nyokas) et pendant la compétition (N’Guessan), l’absence de Ludovic Fabregas, la blessure à la cheville droite de Luka Karabatic à la Golden League et utilisé en Croatie à l’entame du tour principal face à la Suède, un après Narcisse et Omeyer à assumer, ont été des paramètres handicapants qu’il a fallu gérer. Et dans l’ensemble, ils l’ont été. La maîtrise d'Adrien Dipanda en défense, l'investissement du trentenaire varois Raphaël Caucheteux, invité de la dernière minute par Didier Dinart, le culot de Romain Lagarde (notre photo de tête), parti comme 17ème homme et qui dès ses 1ères apparitions malgré une certaine inexpérience, a démontré de réelles qualités, figurent parmi les gros points positifs. « On repart avec une médaille et c’est très bien, se satisfait l’arrière nantais, surtout après le non-match qu’on avait réalisé deux jours avant face à l’Espagne. On a eu cette capacité à se remobiliser et a vouloir perturber le Danemark. 1ère compétition et 1ère médaille, même si elle est en bronze et qu’on était venu chercher l’or, je suis vraiment content. La demi-finale contre l’Espagne va forcément laisser une cicatrice à vie mais c’était important de réagir notamment pour Raph’ (Caucheteux) ou Mika (Guigou) pour lesquels c’était peut-être le dernier Euro. Pour ma part, je ne pensais pas jouer autant sur cette compétition, je pense avoir apporté ma fraîcheur à l’équipe et maintenant que j’ai mis un pied dedans, je compte bien y rester. » L’avenir, l’équipe de France y pense déjà. Dans un an, il y aura le Mondial conjointement organisé au Danemark et en Allemagne pour les finalités. La Golden League avec les deux Nordiques (Danemark et Norvège) et une nation invitée, servira de préparation d’autant que les Tricolores, tenant du trophée mondial, n’ont pas à passer par les barrages de qualification. Tous ceux qui ont participé à la campagne croate frapperont encore à la porte de la maison bleue et des jeunes comme pourquoi pas, Aymeric Minne voire les leaders de la génération 98-99, Elohim Prandi, Dylan Nahi et Kyllian Villeminot pourront être incorporés à discrétion. Sans oublier ceux qui ont raté leur tour sur blessure. « Cet Euro est je pense un moment fondateur pour cette jeune équipe, pour cette nouvelle équipe qui est renouvelée et où les rôles ont été redistribués, souligne Cyril Dumoulin. A ce moment-là, on se rappelle où on était en novembre, où on était après la défaite contre l’Espagne et sortir avec cette médaille, cela représente beaucoup. Ce groupe a grandi ensemble et ne demande qu’à être étoffé et je crois que c’est très prometteur pour l’avenir. » La France et c’est un paradoxe sur lequel la Fédération Européenne devra réfléchir, est l’équipe qui a le plus gagné de matches sur la compétition croate. Son seul tort est de n’avoir pas été au rendez-vous lors de la demie face aux futurs champions d’Europe.

En état de grâce lors des confrontations face à la Biélorussie (15 arrêts) et la Suède (19), Vincent Gérard a connu des hauts et quelques bas durant toute la compétition. Il n’a pas résisté au naufrage général lors de la demi-finale face à l’Espagne, ne réalisant que trois parades sur les 28 minutes passées sur le parquet. Il est pourtant le seul joueur tricolore à figurer dans la All Star Team du tournoi.

Vincent, ce titre de meilleur gardien ?
Je dois dire que pour moi, c’est purement anecdotique. C’est sympa mais j’aurais préféré réussir ma demi-finale et cela aurait été beaucoup mieux. Ça fait toujours plaisir mais on ne fait pas ce sport pour décrocher des récompenses individuelles mais pour gagner ensemble. C’est un Suédois (Jim Gottfridsson) qui termine MVP du tournoi, tu regardes sa tête après la finale, il n’avait pas l’air très joyeux.

Ce qui est intéressant, c’est qu’après l’Espagne, vous êtes sortis du trou…
Après ce match, on a passé une mauvaise nuit, en se demandant ce qui n’avait pas fonctionné, en se disant mais pourquoi je n’ai pas fait cet arrêt ou pour les autres, comment j’ai pu rater ce but, et puis, tu ne peux pas rester dans cette situation, donc tu parles à tes proches et tu cherches des raisons pour bien finir le boulot. On est dans cette aventure depuis le 26 décembre, c’eut été dommage de tout gâcher.

Qu’est-ce qui fait que cette fois, le contexte était peut-être différent ?
C’est une équipe qui est arrivée dans une compétition en ayant perdu deux joueurs majeurs et c’est vrai qu’on a travaillé de manière plus intense car le jeu était à construire, les relations étaient encore plus à affiner. On était conscient qu’on ne pouvait plus se reposer sur un Daniel Narcisse qui allait nous "péter" deux duels à la fin pour gagner le match. On a vraiment travaillé d’arrache-pied. Et quand c’est long, on ne peut qu’être satisfait d’avoir couronné ça. 

La France n’était plus habituée à la médaille de bronze depuis 2008…
C’est une médaille qui peut compter et il ne fallait pas la louper. Les occasions de remporter une médaille ne sont pas si nombreuses et on ne sait pas quand sera la prochaine. Ça n’a pas bien entendu la même saveur que l’or mais ça récompense comme je l’ai dit, plus d’un mois de travail. Quand on repensera à tout ça, on se souviendra d’un match raté… d’accord, mais surtout qu’au bout, on a obtenu quelque chose.

Maintenant, il y a le dur retour à la réalité. Avec la coupe de France dans un 1er temps et le championnat tout de suite après…
Ça, c’est notre métier. On a fêté la médaille, on va rentrer et on va s’y remettre. D’autant qu’avec le club, entre le championnat et la Ligue des Champions, il y a de belles choses à disputer, le challenge est très excitant.

Le diaporama photos des différents podiums de l'Euro par Yves MICHEL

EURO M: La France est finalement à sa place  

Euro

lundi 29 janvier 2018 - © Yves Michel

 5 min 57 de lecture

Des trois équipes récompensées au plus haut niveau depuis 2016 dans les trois compétitions majeures (Euro, J.O, Mondial), seule la France a réussi à accéder au podium du championnat d'Europe en Croatie. Si elle a raté sa demi-finale face à l'Espagne, elle remporte une médaille de bronze qui prend au final, beaucoup de valeur. 

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb
 

On eut aimé les voir tout en haut de la 1ère marche, entamer une danse improvisée et vibrer sur le plancher croate au son de la Marseillaise. Il a suffi d’un match raté, une panne de secteur contre l’Espagne pour que le rêve ne soit pas possible. Mais là où les Français n’ont pas déçu, c’est qu’en 48 heures, ils ont su relever la tête. Et on se dit qu’après toutes les péripéties qu’ils avaient traversées avant d’en arriver là, le bronze, ne leur va pas si mal. C'est d'ailleurs un meilleur résultat qu'il y a deux ans en Pologne avec un groupe certainement moins bien charpenté.

Car l’équipe de France ne s’est pas présentée sur cet Euro en fourbissant toutes ses armes. L’hécatombe sur le poste d’arrière gauche avant la préparation (Grébille, Accambray, Garain, Nyokas) et pendant la compétition (N’Guessan), l’absence de Ludovic Fabregas, la blessure à la cheville droite de Luka Karabatic à la Golden League et utilisé en Croatie à l’entame du tour principal face à la Suède, un après Narcisse et Omeyer à assumer, ont été des paramètres handicapants qu’il a fallu gérer. Et dans l’ensemble, ils l’ont été. La maîtrise d'Adrien Dipanda en défense, l'investissement du trentenaire varois Raphaël Caucheteux, invité de la dernière minute par Didier Dinart, le culot de Romain Lagarde (notre photo de tête), parti comme 17ème homme et qui dès ses 1ères apparitions malgré une certaine inexpérience, a démontré de réelles qualités, figurent parmi les gros points positifs. « On repart avec une médaille et c’est très bien, se satisfait l’arrière nantais, surtout après le non-match qu’on avait réalisé deux jours avant face à l’Espagne. On a eu cette capacité à se remobiliser et a vouloir perturber le Danemark. 1ère compétition et 1ère médaille, même si elle est en bronze et qu’on était venu chercher l’or, je suis vraiment content. La demi-finale contre l’Espagne va forcément laisser une cicatrice à vie mais c’était important de réagir notamment pour Raph’ (Caucheteux) ou Mika (Guigou) pour lesquels c’était peut-être le dernier Euro. Pour ma part, je ne pensais pas jouer autant sur cette compétition, je pense avoir apporté ma fraîcheur à l’équipe et maintenant que j’ai mis un pied dedans, je compte bien y rester. » L’avenir, l’équipe de France y pense déjà. Dans un an, il y aura le Mondial conjointement organisé au Danemark et en Allemagne pour les finalités. La Golden League avec les deux Nordiques (Danemark et Norvège) et une nation invitée, servira de préparation d’autant que les Tricolores, tenant du trophée mondial, n’ont pas à passer par les barrages de qualification. Tous ceux qui ont participé à la campagne croate frapperont encore à la porte de la maison bleue et des jeunes comme pourquoi pas, Aymeric Minne voire les leaders de la génération 98-99, Elohim Prandi, Dylan Nahi et Kyllian Villeminot pourront être incorporés à discrétion. Sans oublier ceux qui ont raté leur tour sur blessure. « Cet Euro est je pense un moment fondateur pour cette jeune équipe, pour cette nouvelle équipe qui est renouvelée et où les rôles ont été redistribués, souligne Cyril Dumoulin. A ce moment-là, on se rappelle où on était en novembre, où on était après la défaite contre l’Espagne et sortir avec cette médaille, cela représente beaucoup. Ce groupe a grandi ensemble et ne demande qu’à être étoffé et je crois que c’est très prometteur pour l’avenir. » La France et c’est un paradoxe sur lequel la Fédération Européenne devra réfléchir, est l’équipe qui a le plus gagné de matches sur la compétition croate. Son seul tort est de n’avoir pas été au rendez-vous lors de la demie face aux futurs champions d’Europe.

En état de grâce lors des confrontations face à la Biélorussie (15 arrêts) et la Suède (19), Vincent Gérard a connu des hauts et quelques bas durant toute la compétition. Il n’a pas résisté au naufrage général lors de la demi-finale face à l’Espagne, ne réalisant que trois parades sur les 28 minutes passées sur le parquet. Il est pourtant le seul joueur tricolore à figurer dans la All Star Team du tournoi.

Vincent, ce titre de meilleur gardien ?
Je dois dire que pour moi, c’est purement anecdotique. C’est sympa mais j’aurais préféré réussir ma demi-finale et cela aurait été beaucoup mieux. Ça fait toujours plaisir mais on ne fait pas ce sport pour décrocher des récompenses individuelles mais pour gagner ensemble. C’est un Suédois (Jim Gottfridsson) qui termine MVP du tournoi, tu regardes sa tête après la finale, il n’avait pas l’air très joyeux.

Ce qui est intéressant, c’est qu’après l’Espagne, vous êtes sortis du trou…
Après ce match, on a passé une mauvaise nuit, en se demandant ce qui n’avait pas fonctionné, en se disant mais pourquoi je n’ai pas fait cet arrêt ou pour les autres, comment j’ai pu rater ce but, et puis, tu ne peux pas rester dans cette situation, donc tu parles à tes proches et tu cherches des raisons pour bien finir le boulot. On est dans cette aventure depuis le 26 décembre, c’eut été dommage de tout gâcher.

Qu’est-ce qui fait que cette fois, le contexte était peut-être différent ?
C’est une équipe qui est arrivée dans une compétition en ayant perdu deux joueurs majeurs et c’est vrai qu’on a travaillé de manière plus intense car le jeu était à construire, les relations étaient encore plus à affiner. On était conscient qu’on ne pouvait plus se reposer sur un Daniel Narcisse qui allait nous "péter" deux duels à la fin pour gagner le match. On a vraiment travaillé d’arrache-pied. Et quand c’est long, on ne peut qu’être satisfait d’avoir couronné ça. 

La France n’était plus habituée à la médaille de bronze depuis 2008…
C’est une médaille qui peut compter et il ne fallait pas la louper. Les occasions de remporter une médaille ne sont pas si nombreuses et on ne sait pas quand sera la prochaine. Ça n’a pas bien entendu la même saveur que l’or mais ça récompense comme je l’ai dit, plus d’un mois de travail. Quand on repensera à tout ça, on se souviendra d’un match raté… d’accord, mais surtout qu’au bout, on a obtenu quelque chose.

Maintenant, il y a le dur retour à la réalité. Avec la coupe de France dans un 1er temps et le championnat tout de suite après…
Ça, c’est notre métier. On a fêté la médaille, on va rentrer et on va s’y remettre. D’autant qu’avec le club, entre le championnat et la Ligue des Champions, il y a de belles choses à disputer, le challenge est très excitant.

Le diaporama photos des différents podiums de l'Euro par Yves MICHEL

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