Deux matches… Deux ambiances. Si la victoire de l’Egypte (37-30) sur le Japon en lever de rideau de cette 1ère journée du Trophée des Continents s’est dessinée au fil des minutes dans une Arena au départ déserte qui s’est progressivement remplie, les fans de l’Equipe de France eux, étaient bien au rendez-vous. Les Bleus sont l’attraction de cette réunion à quatre. A très exactement 134 jours de leur 1er rendez-vous olympique. Et ils n’ont pas galvaudé leur statut de champions d’Europe en titre. Au cours de la 1ère période, tout a été construit à partir de la défense avec le travail sans relâche de l’insatiable Karl Konan. Alors qu’ils étaient parvenus à faire jeu égal grâce notamment aux arrêts de Juan Manuel Bar (auquel Rémi Desbonnet ne s’est pas privé de répondre), les Argentins ont payé cash les erreurs qu’ils ont accumulées. Sans pour autant se laisser distancer. Ils utiliseront l’arme du jeu à 7. Cela va leur sourire dans un 1er temps mais les Tricolores vont parfaitement s’adapter à la situation. L’entrée de Thibaud Briet, très percutant en attaque et très mobile à l’autre extrémité du terrain dans un rôle de ‘’gratteur’’ de ballon, sera déterminante. Les Bleus vont concrétiser leur mainmise. Sans oublier de produire du spectacle à l’image de ce kung-fu d’une aile à l’autre, enclenché par Hugo Descat et victorieusement conclu par Yanis Lenne. Sans forcer, l’écart va augmenter (14-8 à la 22ème). Entré à dix minutes de la pause, Benoit Kounkoud qui depuis l’Euro a plutôt vu son nom figurer dans la rubrique des faits divers, s’est particulièrement illustré. Un 1er un contre un où son tir va trouver la transversale avant de bénéficier d’un ballon perdu par les joueurs albiceleste. L’ailier de Kielce sera plutôt inspiré en inscrivant deux buts consécutifs dans une cage déserte. Pour porter l’avance à sept longueurs à la mi-temps (17-10). 



Vincent Gérard en forme... olympique

A la reprise, grand brassage de la part de Guillaume Gille qui va faire le choix de lancer tous ceux qui jusque-là, étaient restés sur le banc. Parmi lesquels, un certain Vincent Gérard. Le grand absent de la dernière aventure. 11 mars 2023 – 14 mars 2024… Voilà plus d’un an que le maillot tricolore avait quitté ses épaules. Un an qu'il ruminait son impatience après une opération, une longue rééducation et un passage furtif par Kiel. Dans l’incertitude d’un retour à un niveau convenable, suffisant pour briguer une participation aux Jeux Olympiques. «J’étais très content de retrouver le groupe et de reprendre le travail en vue des six mois qui nous attendent, confie-t-il au micro de beInSport. Je suis content d’être de retour, de ne plus avoir de douleurs, de me concentrer sur le handball et beaucoup moins sur mon physique, c’est toujours un plaisir de jouer en France avec l’équipe de France et de se faire applaudir. » Le portier tricolore n’a pas mis trop de temps à se manifester. Un premier ballon dévié, 1’30 après avoir effectué son entrée en piste. Et comme d'ailleurs son vis-à-vis Leonel Maciel, il sera déterminant en ce début de second acte (sept arrêts en 12'). « L’important, c’était de reprendre le goût du terrain, c’était mon 5ème match (les quatre 1ers avec Istres en Proligue), important de retrouver des sensations et de continuer à progresser. Je joue en m’échauffant bien et en travaillant de façon sérieuse les abdos et les adducteurs pour ne pas ressentir de douleur. C’est bien de ne pas se dire que je risque d’avoir mal. J’avais besoin de retrouver du rythme, autant dans les entraînements qu’en matches. Et vraiment, le club d’Istres a tout mis en œuvre pour que je me retrouve dans de bonnes conditions. J’avais aussi envie de reprendre mes repères en équipe de France, et de la même façon que je n’avais pas envie de m’enterrer et de dire que je n’allais pas y arriver, ça serait une erreur que de croire que c’est fait. Il faut que je prenne encore de l’expérience, que je continue sur ses bases-là pour voir jusqu’où cela peut aller. » En caressant l'espoir d'entendre son nom lorsque le 5 juillet prochain, Guillaume Gille dévoilera la liste des 14 joueurs (+ un remplaçant) qu'il décidera d'amener sur les J.O. Chacun le sait, les places seront chères. Ce jeudi soir, au cours de ce second acte, ceux qui ont pu s'exprimer, ont mis du temps à trouver le bon timing et la réussite. A l'exception de Dylan Nahi, irréprochable avec un sans faute sur ses cinq tentatives. Profitant de la débauche d'énergie consentie par les Argentins, les Français ont parfaitement conclu dans le dernier quart d'heure, accentuant la pression sur un adversaire dont le jeu s'est progressivement délité. Large succès (32-23) avant de retrouver l'Egypte, ce samedi à 16h00. 

En marge de cette rencontre, Valentin Porte (189 sélections) a annoncé qu'il mettrait un terme à sa carrière internationale cet été. Joueur en exercice le plus capé après Nikola Karabatic, l'ailier droit âgé de 33 ans avait fait son apparition chez les Bleus, le 7 janvier 2013 en amical contre... l'Argentine. Son ambition est de clôturer l'aventure par un titre olympique en août prochain en France. Le natif de Versailles ne disparaîtra pas pour autant des terrains puisqu'il est encore sous contrat avec Montpellier jusqu'en 2027.