Si jeudi, la 1ère rencontre contre la Slovénie n'avait posé aucun souci aux Français (37-26), la confrontation face au Danemark avait une toute autre signification. Parce que l'an passé, les Nordiques ont terminé 2èmes du Mondial de leur catégorie (U19) et que l'été prochain, les partenaires du Cessonais Michal Baran (photo de tête) vont disputer en Slovénie, l'Euro dans une poule très relevée où ils croiseront notamment le champion du Monde espagnol.        

Mal partis, les petits Bleus ont su relever la tête, tenir les Danois en respect et ne s'incliner qu'après une séance des tirs au but où l'infortuné Enzo Geslan s'est heurté au gardien nordique August Lihn. 

Ils sont passés tellement près de l'exploit qu'on ne peut rien leur reprocher. Ils ont tout essayé, fait preuve d'une solidarité et d'une abnégation sans limite mais l'expérience et surtout la profondeur du banc danois ont pris le dessus. Avant cette finale, Yohann Delattre avait du faire des choix. Mettre légitimement au repos l'arrière gauche Kylian Prat qui évolue désormais en équipe 1ère à Montpellier et sur lequel Patrice Canayer va compter mercredi face au PSG en demi-finale de la coupe de France. Ensuite, le technicien tricolore a du se passer des services de Reyhan Zuzo. Le Nîmois s'est blessé face à la Slovénie (entorse à la cheville) et il a déclaré forfait. Avec deux cadres en moins sur la base arrière, la tâche se compliquait. 

Ce déséquilibre va être flagrant dans les toutes 1ères minutes. Les automatismes ont tardé à se mettre en place, de nombreux ballons ont été perdus et le repli s'est avéré aléatoire. Face à un adversaire comme la Slovénie, cela peut passer, pas contre les Danois. Les Bleuets ont payé au prix fort, la vitesse de l'attaque nordique mais également leur apathie et leur imprécision. Conséquence immédiate au tableau d'affichage, un déficit de 4 longueurs après seulement 6 minutes (1-5), obligeant Yohann Delattre à poser son 1er temps mort. Un pause salvatrice où le Nordiste a eu le temps et la lucidité de procéder aux aménagements nécessaires. L'entrée d'Eliott Desblancs sera décisive. L'Aixois va apporter toute sa hargne et ses changements de rythme. Sa parfaite entente avec Baran va produire ses effets. Ajoutez à cela, les arrêts de Niels Martin-Cussat-Blanc (photo ci-dessous) et l'autorité en défense du duo Traoré-Sidibé, la tendance va rapidement s'inverser. Les Nordiques étaient moins fringants et un peu plus en échec. Le travail de harcèlement des Tricolores allait porter ses fruits jusqu'à la pause (12-11). 



Piqués dans leur orgueil, les Danois vont mettre un peu plus de percussion en attaque et surtout un peu plus d'agressivité en défense. Ils vont se montrer plus vigilants qu'ils ne l'avaient été en fin de 1er acte et profiter des erreurs adverses pour récupérer des ballons. Ils vont aussi bénéficier d'un fait de jeu. A la 41ème minute, Eliott Desblancs, coupable d'une main sur le visage de l'arrière droit Hjalte Lykke, était sanctionné d'une exclusion définitive. Les Nordiques n'étaient pas des modèles de vertu, témoin cette cravate de Jonas Nielsen sur Baran, justement punie d'un rouge. La sortie du pivot n'allait pas être si pénalisante que celle du maître à jouer aixois. Malgré l'activité de Michal Baran et la puissance du gaucher Henri Kirtz, les Bleus manquaient de solutions sur jeu placé. En réaction aux Danois (21-24 à 8' du terme), ils ne vont pas s'affoler. Un 7 mètres de Tighouart et deux gourmandises de Rémi Peyre (une course de 30 mètres puis un décalage sur l'aile droite) vont permettre l'égalisation (24-24). Après la réponse de Wilhelmsen qui s'était faufilé pour redonner l'avantage aux siens, Rémi Peyre encore lui, va remettre les deux formations dos à dos. Comme il fallait un vainqueur à cette finale du Tiby U20, une séance de tirs au but était nécessaire. On connaît l'épilogue. 

Il y a certainement de l'amertume dans le camp français d'avoir chuté si près de l'objectif mais quand on se rappelle qu'il y a deux ans, ce même groupe avait été pitoyablement sorti de l'Euro U18 et que du coup, l'été dernier, il n'avait pas été qualifié pour le Mondial, ce résultat est prometteur en vue des prochaines échéances. « Bien entendu qu’il y a un peu de frustration mais il n’empêche qu’au bout du temps règlementaire, il y a match nul, fait remarquer Yohann Delattre au micro de BeIn Sport. Entre guillemets, les pénaltys sont anecdotiques. Je veux retenir la prestation dans son ensemble. On a eu un démarrage difficile, un peu tendu mais je pense que l’énergie dégagée avec des ressources amoindries, en plus du carton rouge même si ce n’est pas une excuse, la semaine a été très riche et ce dernier match est signe de progrès, il montre que cette génération a des vertus, notamment sur l’aspect psychologique donc c’est de bon augure. Nous… tous… avons pris beaucoup de plaisir à regarder et moi à manager cette équipe. »  Les retrouvailles en sélection U20 sont programmées sur deux stages au cours du mois de juin, puis il y aura le traditionnel Airport Trophy avec la Suisse (pays hôte), l'Allemagne et l'Espagne, avant de partir pour la Slovénie pour y disputer l'Euro (entre le 10 et le 21 juillet) où ces mêmes Bleus retrouveront en tour préliminaire, l'Espagne (championne du Monde U19 et d'Europe U18 en titre), la Suisse et les Iles Féroé. 

Finale Tiby U20 à Serris (Val de Marne), samedi 16 mars 2024
France - Danemark  28 - 30 t.a.b (mi-temps: 12-11 / 25-25)