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Alexandra Lacrabère s'est affranchie

International

dimanche 18 décembre 2011 - © Davy Bodiguel

 5 min 9 de lecture

Au lendemain du mondial Brésilien, on retiendra évidemment la performance de cette belle équipe de France, vice-championne du monde, au terme d'un brillant parcours. On retiendra aussi l'avènement d'une joueuse, jusque là discrète, au sein de la sélection d'Olivier Krumbholz : Alexandra Lacrabère, l'arrière droite, s'est révélée comme le fer de lance de l'attaque Française. Zoom sur cette joueuse de 24 ans pétrie de talent et promise à un bel avenir.

30 buts et pas moins de 23 passes décisives enregistrées sur ce mondial 2011 : les statistiques d'Alexandra Lacrabère parlent évidemment d'elles mêmes. A tel point que certains observateurs ont évoqué au cours de la compétition un "phénomène Lacrabère". Aucune flatterie dispendieuse dans ce propos, juste le constat d'une joueuse en plein boom. Et pourtant, après un itinéraire peu banal, la Paloise âgée de 24 ans a longtemps attendu son heure.

Sa première expérience internationale remonte à 2006, elle entrouvre les portes de l'équipe de France avec qui elle termine médaillée de bronze à l'Euro. Et puis, patatras... scoumoune sur sa carrière en bleue, la Béarnaise originaire de Gan rate les deux dernières compétitions mondiales pour cause de blessures. Loin de s'apesantir sur son sort, Alexandra Lacrabère remet le bleu de chauffe en club. Après l'aventure Espagnole de Bera Bera, elle reprend rapidement ses aises avec Toulouse au sein du championnat Français. Et puis, vient cette irésistible ascension au sein d'Arvor 29 avec qui elle accumule les bonnes performances depuis près d'un an et demi, et figure parmi les meilleures buteuses de LFH.

Une fulgurante progression que le sélectionneur national suit d'un oeil attentif. Au vu de ses dernières prestations en qualifications ou au TIPIFF, Olivier Krumbholz sait désormais qu'il peut compter sur la meneuse d'Arvor. La suite est logique et même au-delà des espérances... Au cours de ce mondial Brésilien, Alexandra Lacrabère se révèle indispensable dans le schéma offensif Tricolore : si le début de compétition est correct mais sans plus, la deuxième semaine révèle littéralement le rôle influent de la Brestoise au sein de l'attaque des Bleues.

En 8èmes face à la Suède, la n°64 inscrit 4 buts et délivre 5 passes décisives. Le match suivant, replacée en demi-centre, elle participe pleinement à l'exploit face aux Russes. Mais le summum survient en demi-finale où la Béarnaise est innarêtable : le Danemark ne peut rien face aux 10 buts inscrits dont 4/4 aux jets de 7 mètres. On oubliera cette finale manquée (0/4 aux tirs) où Alexandra Lacrabère n'avait plus, à l'image de l'équipe de France, les armes physiques et mentales pour répondre à l'impact Norvégien.

Un rôle majeur dans cette aventure Bleue. A tel point que ceux qui l'entourent ne tarissent pas d'éloges sur ses performances à l'image d'Olivier Krumbholz : "Alex est en train de devenir le patron de l'attaque" ou de sa coéquipière Nina Kanto : "j’ai de l’admiration pour elle, je pense qu’elle n’a pas toujours été appréciée à sa juste valeur. Elle a toujours été bonne. Dans notre équipe, c’est elle qui joue le mieux au handball". Consciente de ses capacités, la Brestoise se dit fier mais voit déjà plus loin : "il ne faut pas rester sur ça non plus. Je continue de travailler parce que je veux être la meilleure. Si ça marche aujourd'hui, c'est parce qu'il y a une bonne base arrière autour de moi qui me fait briller. C'est le travail que j'ai fait depuis deux, trois ans qui paie mais je ne m'arrêterai pas là, c'est sûr".

Pour expliquer ces performances à répétition, Alexandra Lacrabère s'appuie sur une excellente vision du jeu : "je ne force pas les tirs. Je suis patiente et j’attends mon heure". Capable d'utiliser à bon escient la puissance de son bras gauche comme face au Danemark quand elle marque 7 fois consécutivement en l'espace de 10 minutes, soulageant ainsi à maintes reprises une équipe de France en manque de solutions offensives. Une découverte aussi lors de ce mondial, c'est la polyvalence de la demoiselle, capable d'évoluer au poste de demi-centre et de mener le jeu quand le besoin s'en fait ressentir.

"Elle a du bras, du débordement, de l’agressivité bien canalisée. Et en plus depuis le début du Mondial au Brésil, elle l’ouvre" comme l'indique son sélectionneur. Car c'est nouveau, Alexandra Lacrabère prend la parole pour peser sur les choix tactiques. Une émancipation qui doit évidemment à une meilleure confiance en soi et envers les autres : "j'ai une grande confiance en cette équipe, que je n'avais pas forcément l'année dernière ou il y a deux ans".

Pas étonnant dans ce cas-là que la Paloise s'épanouit pleinement au sein de ce collectif. "Je kiffe mon rôle. C’est super excitant d’être décisive, d’apporter à l’équipe". Un succès qui la rendrait même bavarde : "je suis tellement contente qu’on soit en finale que je saoule Raphaëlle Tervel (sa camarade de chambre). Je parle tout le temps"... disait-elle avant le dernier match face à la Norvège. Certes, "Crabouille" n'a pas été élue la meilleure à son poste, devancée par la Danoise Line Jorgensen lors de la désignation du Top 7 mondial. Elle n'en prend cependant pas ombrage, l'aventure collective reste évidemment la priorité des priorités.

KARABATIC AU FEMININ

Un épanouissement personnel qui force l'admiration des meilleurs, comme Daniel Costantini qui n'hésite pas à la comparer à Nikola Karabatic. "C'est la phrase qui m’a fait le plus plaisir, il a dit que j’étais la Karabatic au féminin. C’est énorme". Souhaitons que la Béarnaise, qui a encore de longues années internationales devant elle, puisse s'offrir le même palmarès que celui du champion Montpelliérain. En débutant par les Jeux Olympiques qu'il faudra atteindre au travers d'un tournoi qualificatif. L'Or Olympique, un rêve totalement fou... qu'une certaine Alexandra Lacrabère, femme de défi, se verrait bien avoir autour du cou un certain soir d'août 2012 du côté de Londres.

Alexandra Lacrabère s'est affranchie 

International

dimanche 18 décembre 2011 - © Davy Bodiguel

 5 min 9 de lecture

Au lendemain du mondial Brésilien, on retiendra évidemment la performance de cette belle équipe de France, vice-championne du monde, au terme d'un brillant parcours. On retiendra aussi l'avènement d'une joueuse, jusque là discrète, au sein de la sélection d'Olivier Krumbholz : Alexandra Lacrabère, l'arrière droite, s'est révélée comme le fer de lance de l'attaque Française. Zoom sur cette joueuse de 24 ans pétrie de talent et promise à un bel avenir.

30 buts et pas moins de 23 passes décisives enregistrées sur ce mondial 2011 : les statistiques d'Alexandra Lacrabère parlent évidemment d'elles mêmes. A tel point que certains observateurs ont évoqué au cours de la compétition un "phénomène Lacrabère". Aucune flatterie dispendieuse dans ce propos, juste le constat d'une joueuse en plein boom. Et pourtant, après un itinéraire peu banal, la Paloise âgée de 24 ans a longtemps attendu son heure.

Sa première expérience internationale remonte à 2006, elle entrouvre les portes de l'équipe de France avec qui elle termine médaillée de bronze à l'Euro. Et puis, patatras... scoumoune sur sa carrière en bleue, la Béarnaise originaire de Gan rate les deux dernières compétitions mondiales pour cause de blessures. Loin de s'apesantir sur son sort, Alexandra Lacrabère remet le bleu de chauffe en club. Après l'aventure Espagnole de Bera Bera, elle reprend rapidement ses aises avec Toulouse au sein du championnat Français. Et puis, vient cette irésistible ascension au sein d'Arvor 29 avec qui elle accumule les bonnes performances depuis près d'un an et demi, et figure parmi les meilleures buteuses de LFH.

Une fulgurante progression que le sélectionneur national suit d'un oeil attentif. Au vu de ses dernières prestations en qualifications ou au TIPIFF, Olivier Krumbholz sait désormais qu'il peut compter sur la meneuse d'Arvor. La suite est logique et même au-delà des espérances... Au cours de ce mondial Brésilien, Alexandra Lacrabère se révèle indispensable dans le schéma offensif Tricolore : si le début de compétition est correct mais sans plus, la deuxième semaine révèle littéralement le rôle influent de la Brestoise au sein de l'attaque des Bleues.

En 8èmes face à la Suède, la n°64 inscrit 4 buts et délivre 5 passes décisives. Le match suivant, replacée en demi-centre, elle participe pleinement à l'exploit face aux Russes. Mais le summum survient en demi-finale où la Béarnaise est innarêtable : le Danemark ne peut rien face aux 10 buts inscrits dont 4/4 aux jets de 7 mètres. On oubliera cette finale manquée (0/4 aux tirs) où Alexandra Lacrabère n'avait plus, à l'image de l'équipe de France, les armes physiques et mentales pour répondre à l'impact Norvégien.

Un rôle majeur dans cette aventure Bleue. A tel point que ceux qui l'entourent ne tarissent pas d'éloges sur ses performances à l'image d'Olivier Krumbholz : "Alex est en train de devenir le patron de l'attaque" ou de sa coéquipière Nina Kanto : "j’ai de l’admiration pour elle, je pense qu’elle n’a pas toujours été appréciée à sa juste valeur. Elle a toujours été bonne. Dans notre équipe, c’est elle qui joue le mieux au handball". Consciente de ses capacités, la Brestoise se dit fier mais voit déjà plus loin : "il ne faut pas rester sur ça non plus. Je continue de travailler parce que je veux être la meilleure. Si ça marche aujourd'hui, c'est parce qu'il y a une bonne base arrière autour de moi qui me fait briller. C'est le travail que j'ai fait depuis deux, trois ans qui paie mais je ne m'arrêterai pas là, c'est sûr".

Pour expliquer ces performances à répétition, Alexandra Lacrabère s'appuie sur une excellente vision du jeu : "je ne force pas les tirs. Je suis patiente et j’attends mon heure". Capable d'utiliser à bon escient la puissance de son bras gauche comme face au Danemark quand elle marque 7 fois consécutivement en l'espace de 10 minutes, soulageant ainsi à maintes reprises une équipe de France en manque de solutions offensives. Une découverte aussi lors de ce mondial, c'est la polyvalence de la demoiselle, capable d'évoluer au poste de demi-centre et de mener le jeu quand le besoin s'en fait ressentir.

"Elle a du bras, du débordement, de l’agressivité bien canalisée. Et en plus depuis le début du Mondial au Brésil, elle l’ouvre" comme l'indique son sélectionneur. Car c'est nouveau, Alexandra Lacrabère prend la parole pour peser sur les choix tactiques. Une émancipation qui doit évidemment à une meilleure confiance en soi et envers les autres : "j'ai une grande confiance en cette équipe, que je n'avais pas forcément l'année dernière ou il y a deux ans".

Pas étonnant dans ce cas-là que la Paloise s'épanouit pleinement au sein de ce collectif. "Je kiffe mon rôle. C’est super excitant d’être décisive, d’apporter à l’équipe". Un succès qui la rendrait même bavarde : "je suis tellement contente qu’on soit en finale que je saoule Raphaëlle Tervel (sa camarade de chambre). Je parle tout le temps"... disait-elle avant le dernier match face à la Norvège. Certes, "Crabouille" n'a pas été élue la meilleure à son poste, devancée par la Danoise Line Jorgensen lors de la désignation du Top 7 mondial. Elle n'en prend cependant pas ombrage, l'aventure collective reste évidemment la priorité des priorités.

KARABATIC AU FEMININ

Un épanouissement personnel qui force l'admiration des meilleurs, comme Daniel Costantini qui n'hésite pas à la comparer à Nikola Karabatic. "C'est la phrase qui m’a fait le plus plaisir, il a dit que j’étais la Karabatic au féminin. C’est énorme". Souhaitons que la Béarnaise, qui a encore de longues années internationales devant elle, puisse s'offrir le même palmarès que celui du champion Montpelliérain. En débutant par les Jeux Olympiques qu'il faudra atteindre au travers d'un tournoi qualificatif. L'Or Olympique, un rêve totalement fou... qu'une certaine Alexandra Lacrabère, femme de défi, se verrait bien avoir autour du cou un certain soir d'août 2012 du côté de Londres.

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