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Juniors masc.: Nikola Portner, dernier rempart de la Suisse

International

mardi 10 juillet 2012 - © Yves Michel

 9 min 50 de lecture

Début ce mardi à Ankara (Turquie) du tour principal de l'Euro juniors 2012. La France n'en sera pas et devra disputer des matches de classement entre la 9ème et la 16ème place. Dans ce Top 8 des meilleures équipes européennes, la Suisse fait figure, peut-être à tort, de petit poucet. Rencontre avec le leader de la formation helvète, le gardien de buts bernois Nikola Portner. 

Du haut de ses 18 ans (il aura 19 ans en novembre) et de son mètre 94, Nikola Portner fait déjà figure d'ancien au milieu de cette génération suisse des 92-93. Une génération très prometteuse qui s'est classée 6ème du dernier Euro des moins de 18, il y a deux ans au Monténégro et du dernier Mondial en Argentine, l'été dernier. Meilleur gardien de buts de ces championnats du Monde (90 arrêts à 39,5%), le fils de l'ancien international yougoslave Zlatko Portner nourrit de sérieuses ambitions pour sa propre carrière et pour le destin de la sélection nationale. Le jeune homme a confiance en soi et sait parfaitement ce qu'il veut. Il faut dire qu'il a déjà un modèle parfait sur lequel il peut s'appuyer. 

La Suisse est dans le Top 8. Le 1er objectif est-il atteint ? 
Oui, c’est sûr mais il faut remarquer que nous avions un groupe difficile avec la Suède et de Danemark qui étaient sur le podium du Mondial U18 l’an dernier et personne n’attendait un exploit de notre part. Pour passer, on a du battre le Danemark, on connaissait leurs faiblesses et on s’est entrainé très dur. Maintenant, on est au prochain tour et on attaque l’Allemagne et la Slovénie. 

Tout est donc permis….
On part avec zéro point au compteur mais on y croit, ce sont deux nations que l’on connait très bien. Notre bilan est meilleur vis-à-vis des Slovènes, les Allemands, on les a battus en 2010 à l’Euro, donc il faut y croire. Sur un seul match, ça peut basculer du mauvais comme du bon côté. 

Tu es le joueur charismatique de cette équipe, tu en es conscient ? 
(Apparemment gêné…) Je sais en effet que de par ma fonction de 1er gardien, j’ai une grosse responsabilité. Je dois montrer encore plus qu’un autre pour mériter la confiance de tous les joueurs. Je ne suis jamais sûr de mon poste, je donne tout le temps tout ce que j’ai pour plaire au coach et à mes équipiers. Je sais de quoi je suis capable mais j’estime que rien n’est acquis. Il ne faut par exemple, jamais sous-estimer un adversaire. J'ai été éduqué de cette manière. 

Parlons-en de cette éducation, avec la famille que tu as, tu ne pouvais qu’avoir ce type de vie ? 
Ma sœur a fait du volley-ball et elle a arrêté à cause de ses études, moi j’ai choisi le handball, je suis parallèlement à l’université de Fribourg en sociologie. Pour la suite, on verra…


Ton père a été un immense handballeur qui est passé par la France entre 92 et 94 à Vénissieux, son palmarès est éloquent*. Vos relations sont de quel type ? 
Il était demi-centre et c’est de ce poste-là que j’ai appris à toujours vouloir plus. Le demi-centre au handball, c’est l’homme qui pense et qui pour moi, peut remporter un match à lui tout seul. Le gardien c’est l’homme qui peut aussi remporter un match à lui tout seul. Mon père m’a entraîné lorsque j’étais plus jeune, vers 15 ans, pendant deux saisons. 

C’était quel type d’entraîneur ? plus rigoureux envers son fils ? 
C’est étonnant mais non. Il sait que s’il laisse libre cours à mon imagination, je ne le décevrai pas. C’est une confiance que j’ai réussie à gagner. Notre rapport était celui d’un joueur et de son coach mais dans un espèce d’inconscient, il y avait un rapport père et fils. 

Comment as-tu fait le lien avec son passé ? 
Je n’avais pas trop le choix (rires) ! Mon père faisait du hand, mon oncle aussi, j’ai grandi avec ça et quand j’ai commencé à m’y intéresser vraiment, j’ai demandé à mon père de me montrer des vidéos, des grands matches qu’il a joués et ça m’a emballé. Tous ses titres sans exception me font rêver. 

Le premier objectif pour toi, c’est d'aller jouer dans un des championnats européens majeurs ?
J’ai dix-neuf ans, je pense aller à l’étranger bientôt. Je maîtrise plusieurs langues donc de ce côté-là, il n’y a pas de problème. L’Allemagne m’intéresse, mais aussi la France et éventuellement l’Espagne. Je mets un bémol sur l’Espagne car la conjoncture économique n’est pas florissante. Beaucoup de joueurs de la Liga Asobal commencent à partir pour aller jouer en France ou en Allemagne. 

La France, c’est une référence pour toi ? 
Oui ! la Ligue française est je pense, sous-estimée par les Allemands. C’est un championnat qui progresse d’année en année avec de plus en plus de bons joueurs et de nombreux spectateurs. Si ça continue de cette façon, je pense qu’un jour, la France pourrait pourquoi pas, surpasser l’Allemagne. 


Tu es sélectionné aussi en Suisse A et ton dernier match, c’était contre la France début avril, à Chambéry… (sur la photo face à Guillaume Joli)
C’était mon 1er match contre les Experts, j’étais un peu plus nerveux que d’habitude, on a perdu mais je reviendrai ! J’ai toujours en tête certains tirs que j’aurais pu stopper. A l’entraînement, je retravaille ces tirs et j’oblige le joueur à shooter comme dans un match, pour voir comment c’est. 

En tant que gardien, as-tu des modèles ? 
Je n’ai pas un modèle précis sur lequel je me base tout le temps. Chaque gardien doit garder son propre style. Je regarde beaucoup de vidéos des meilleurs gardiens du monde et je pique ça et là, ce qui pourrait m’aider à progresser. 

Tu dois être convoité déjà par de nombreux clubs, te sens-tu épier ? 
Non, je ne sens aucune pression de ce côté-là. Le handball et tout ce que je fais, je l’accomplis pour moi, pas pour les autres. Le plus important est de rester concentré et de profiter à fond du handball. 

Et à part le handball ? 
Rien de bien extravagant. Je passe du temps sur internet et j’aime sortir avec mes amis. Je n’ai pas de hobby particulier. 

Et en bon Suisse, une passion pour le chocolat ? 
Oui, un peu mais pas trop ! il faut être raisonnable !



*  Zlatko Portner - 50 ans (Metaloplastika Sabac/ Serbie - FC Barcelone - Vénissieux - Berne)

Médaille de bronze aux Jeux de Séoul avec la Yougoslavie (1988)
Champion du Monde en 1986 (Suisse) avec la Yougoslavie
Trois fois vainqueur de la Ligue des Champions (Barcelone), champion d’Espagne et de Yougoslavie 
98 fois international yougoslave avec un total de 355 buts inscrits 


La Suisse décimée

La Suisse, et c'est ce qui préoccupe Nikola Portner risque de manquer de profondeur de banc puisqu'après l'absence sur blessure de Stefan Huwyler très précieux en défense (vendredi contre le Danemark, déchirure du ligament interne du mollet gauche), elle perd trois autres éléments nés en 94-95 et qui dès ce jeudi, participent à l'Euro autrichien des moins de 18 ans. 



Et puis, pour vivre dans les coulisses de cet Euro, le blog juniors 2012 est également dédié à la compétition.


Le programme de la journée

Tour principal
(à Ankara)
17h: Suisse-Allemagne 19h: Suède-Slovénie
(à Eskisehir)
17h: Norvège-Croatie 19h: Espagne-Portugal

Tour intermédiaire
(à Ankara)
13h: Islande-Serbie 15h: France-Danemark
(à Eskisehir)
13h: Pologne-Turquie 15h: Russie-République Tchèque

Juniors masc.: Nikola Portner, dernier rempart de la Suisse 

International

mardi 10 juillet 2012 - © Yves Michel

 9 min 50 de lecture

Début ce mardi à Ankara (Turquie) du tour principal de l'Euro juniors 2012. La France n'en sera pas et devra disputer des matches de classement entre la 9ème et la 16ème place. Dans ce Top 8 des meilleures équipes européennes, la Suisse fait figure, peut-être à tort, de petit poucet. Rencontre avec le leader de la formation helvète, le gardien de buts bernois Nikola Portner. 

Du haut de ses 18 ans (il aura 19 ans en novembre) et de son mètre 94, Nikola Portner fait déjà figure d'ancien au milieu de cette génération suisse des 92-93. Une génération très prometteuse qui s'est classée 6ème du dernier Euro des moins de 18, il y a deux ans au Monténégro et du dernier Mondial en Argentine, l'été dernier. Meilleur gardien de buts de ces championnats du Monde (90 arrêts à 39,5%), le fils de l'ancien international yougoslave Zlatko Portner nourrit de sérieuses ambitions pour sa propre carrière et pour le destin de la sélection nationale. Le jeune homme a confiance en soi et sait parfaitement ce qu'il veut. Il faut dire qu'il a déjà un modèle parfait sur lequel il peut s'appuyer. 

La Suisse est dans le Top 8. Le 1er objectif est-il atteint ? 
Oui, c’est sûr mais il faut remarquer que nous avions un groupe difficile avec la Suède et de Danemark qui étaient sur le podium du Mondial U18 l’an dernier et personne n’attendait un exploit de notre part. Pour passer, on a du battre le Danemark, on connaissait leurs faiblesses et on s’est entrainé très dur. Maintenant, on est au prochain tour et on attaque l’Allemagne et la Slovénie. 

Tout est donc permis….
On part avec zéro point au compteur mais on y croit, ce sont deux nations que l’on connait très bien. Notre bilan est meilleur vis-à-vis des Slovènes, les Allemands, on les a battus en 2010 à l’Euro, donc il faut y croire. Sur un seul match, ça peut basculer du mauvais comme du bon côté. 

Tu es le joueur charismatique de cette équipe, tu en es conscient ? 
(Apparemment gêné…) Je sais en effet que de par ma fonction de 1er gardien, j’ai une grosse responsabilité. Je dois montrer encore plus qu’un autre pour mériter la confiance de tous les joueurs. Je ne suis jamais sûr de mon poste, je donne tout le temps tout ce que j’ai pour plaire au coach et à mes équipiers. Je sais de quoi je suis capable mais j’estime que rien n’est acquis. Il ne faut par exemple, jamais sous-estimer un adversaire. J'ai été éduqué de cette manière. 

Parlons-en de cette éducation, avec la famille que tu as, tu ne pouvais qu’avoir ce type de vie ? 
Ma sœur a fait du volley-ball et elle a arrêté à cause de ses études, moi j’ai choisi le handball, je suis parallèlement à l’université de Fribourg en sociologie. Pour la suite, on verra…


Ton père a été un immense handballeur qui est passé par la France entre 92 et 94 à Vénissieux, son palmarès est éloquent*. Vos relations sont de quel type ? 
Il était demi-centre et c’est de ce poste-là que j’ai appris à toujours vouloir plus. Le demi-centre au handball, c’est l’homme qui pense et qui pour moi, peut remporter un match à lui tout seul. Le gardien c’est l’homme qui peut aussi remporter un match à lui tout seul. Mon père m’a entraîné lorsque j’étais plus jeune, vers 15 ans, pendant deux saisons. 

C’était quel type d’entraîneur ? plus rigoureux envers son fils ? 
C’est étonnant mais non. Il sait que s’il laisse libre cours à mon imagination, je ne le décevrai pas. C’est une confiance que j’ai réussie à gagner. Notre rapport était celui d’un joueur et de son coach mais dans un espèce d’inconscient, il y avait un rapport père et fils. 

Comment as-tu fait le lien avec son passé ? 
Je n’avais pas trop le choix (rires) ! Mon père faisait du hand, mon oncle aussi, j’ai grandi avec ça et quand j’ai commencé à m’y intéresser vraiment, j’ai demandé à mon père de me montrer des vidéos, des grands matches qu’il a joués et ça m’a emballé. Tous ses titres sans exception me font rêver. 

Le premier objectif pour toi, c’est d'aller jouer dans un des championnats européens majeurs ?
J’ai dix-neuf ans, je pense aller à l’étranger bientôt. Je maîtrise plusieurs langues donc de ce côté-là, il n’y a pas de problème. L’Allemagne m’intéresse, mais aussi la France et éventuellement l’Espagne. Je mets un bémol sur l’Espagne car la conjoncture économique n’est pas florissante. Beaucoup de joueurs de la Liga Asobal commencent à partir pour aller jouer en France ou en Allemagne. 

La France, c’est une référence pour toi ? 
Oui ! la Ligue française est je pense, sous-estimée par les Allemands. C’est un championnat qui progresse d’année en année avec de plus en plus de bons joueurs et de nombreux spectateurs. Si ça continue de cette façon, je pense qu’un jour, la France pourrait pourquoi pas, surpasser l’Allemagne. 


Tu es sélectionné aussi en Suisse A et ton dernier match, c’était contre la France début avril, à Chambéry… (sur la photo face à Guillaume Joli)
C’était mon 1er match contre les Experts, j’étais un peu plus nerveux que d’habitude, on a perdu mais je reviendrai ! J’ai toujours en tête certains tirs que j’aurais pu stopper. A l’entraînement, je retravaille ces tirs et j’oblige le joueur à shooter comme dans un match, pour voir comment c’est. 

En tant que gardien, as-tu des modèles ? 
Je n’ai pas un modèle précis sur lequel je me base tout le temps. Chaque gardien doit garder son propre style. Je regarde beaucoup de vidéos des meilleurs gardiens du monde et je pique ça et là, ce qui pourrait m’aider à progresser. 

Tu dois être convoité déjà par de nombreux clubs, te sens-tu épier ? 
Non, je ne sens aucune pression de ce côté-là. Le handball et tout ce que je fais, je l’accomplis pour moi, pas pour les autres. Le plus important est de rester concentré et de profiter à fond du handball. 

Et à part le handball ? 
Rien de bien extravagant. Je passe du temps sur internet et j’aime sortir avec mes amis. Je n’ai pas de hobby particulier. 

Et en bon Suisse, une passion pour le chocolat ? 
Oui, un peu mais pas trop ! il faut être raisonnable !



*  Zlatko Portner - 50 ans (Metaloplastika Sabac/ Serbie - FC Barcelone - Vénissieux - Berne)

Médaille de bronze aux Jeux de Séoul avec la Yougoslavie (1988)
Champion du Monde en 1986 (Suisse) avec la Yougoslavie
Trois fois vainqueur de la Ligue des Champions (Barcelone), champion d’Espagne et de Yougoslavie 
98 fois international yougoslave avec un total de 355 buts inscrits 


La Suisse décimée

La Suisse, et c'est ce qui préoccupe Nikola Portner risque de manquer de profondeur de banc puisqu'après l'absence sur blessure de Stefan Huwyler très précieux en défense (vendredi contre le Danemark, déchirure du ligament interne du mollet gauche), elle perd trois autres éléments nés en 94-95 et qui dès ce jeudi, participent à l'Euro autrichien des moins de 18 ans. 



Et puis, pour vivre dans les coulisses de cet Euro, le blog juniors 2012 est également dédié à la compétition.


Le programme de la journée

Tour principal
(à Ankara)
17h: Suisse-Allemagne 19h: Suède-Slovénie
(à Eskisehir)
17h: Norvège-Croatie 19h: Espagne-Portugal

Tour intermédiaire
(à Ankara)
13h: Islande-Serbie 15h: France-Danemark
(à Eskisehir)
13h: Pologne-Turquie 15h: Russie-République Tchèque

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