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Mondial Juniors: Denis Serdarevic, le Toulousain de la Bosnie

International

mardi 16 juillet 2013 - © Yves Michel

 4 min 44 de lecture

Le portier du Fénix qui a connu l'équipe de France jeunes dispute ce Mondial sous les couleurs de la Bosnie. Et cela lui réussit plutôt bien puisque la sélection nationale a fait une excellente entrée dans la compétition.  

Denis Serdarevic n’était pas peu fier ce mardi. Lorsque le buzzer a retenti, le gardien toulousain venait de stopper un jet de 7 mètres du Hongrois Szollosi. Le tableau d’affichage était en faveur de la Bosnie et ses camarades se sont tous précipités sur lui pour le féliciter. Onze arrêts sur l’ensemble du match, neuf lors des 26 dernières  minutes et une relance décisive. De quoi rassurer toute une équipe et surtout des supporters venus en masse au stade olympique pour l'encourager. Après deux  rencontres, la Bosnie est invaincue et avant de retrouver la Slovénie ce mercredi pour très certainement disputer la 1ère place de la poule, Denis Serdarevic vit un rêve éveillé.

Avec son accent qui chante l’Occitanie, il n’a pas son pareil pour s’enthousiasmer sur l’accueil réservé par le pays de ses parents. Un pays qui lui a aussi donné une seconde chance de revêtir un maillot national. Oublié par la DTN française alors qu’il débutait en équipe de France jeunes, Denis Serdarevic rattrape en Bosnie, le temps perdu.

Alors Denis, ces débuts dans ce Mondial ?
Ça se passe super bien. Un match nul contre d'imprévisibles Coréens, d'ailleurs on aurait très bien pu perdre et ce lundi, la victoire sur la Hongrie, une équipe qu'on connaissait mieux. Un très grand moment, des sensations que je n’avais jamais connues. C’était tout simplement énorme avec ce public très chaud qui nous a soutenu jusqu’à la fin. Avant le début de la compétition, on sentait déjà cet engouement derrière nous.

Ton parcours est assez atypique. Tu as également porté le maillot de l’équipe de France.
J’ai fait tout mon apprentissage à Nousty dans les Pyrénées-Atlantiques, ensuite je suis passé par le pôle de Talence. J’arrive au centre de formation de Toulouse en 2009 juste après avoir participé aux Jeux européens de la Jeunesse (à Tampere Finlande). J’étais en équipe de France avec Descat, Gutfreund, Nyateu, Bonilauri, Caussé, Derot et on a gagné en finale contre le Danemark. L’équipe s’est même qualifiée pour participer l’année suivante aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Singapour (août 2010).

Et là, tu n’as plus eu de nouvelles…
Après la Finlande, je n’ai plus été appelé. Les coaches n’ont peut-être pas trouvé que j’avais le niveau (sourires). Pourtant, je n’ai jamais baissé les bras. J’ai toujours eu envie d’évoluer au plus haut niveau. C’est une petite déception, la France est le pays dans lequel je suis né et où j’ai grandi. La Bosnie, je n’y étais allé que pour les vacances.  

 

Et pourtant tu es désormais le gardien de la Bosnie…
Mon  père qui est un ancien handballeur de bon niveau, recrutait des joueuses en Bosnie pour le club de Bordes (près de Pau). Il a découvert que la Fédération cherchait des gardiens. Le challenge était intéressant à relever et même si ce n’est pas l’équipe de France, cela apporte un énorme plus dans une carrière. Tu disputes des matches internationaux et cela t’amène une autre expérience. C’est le pays de mes parents et l’immersion est aussi profitable sur le plan culturel. La façon d’aborder le hand ici, est différente et c’est très enrichissant.

Ton intégration au sein de cette équipe a été rapide
Cela a été un peu compliqué au début car il y avait la barrière de la langue même si j’arrivais à m’exprimer. Le plus difficile, c’est de retenir les noms et les prénoms (sourires). J’ai déjà du mal à les mémoriser en France, je ne te dis pas en Bosnie. Mais dès le 1er stage, j'ai trouvé mes marques. Pour me chambrer, au début, ils m’appelaient "le Français" mais vraiment, l’ambiance au sein du groupe est super.

Quel type de gardien es-tu ?
J’ai un caractère de battant. Sur le terrain, j’essaie d’être derrière les joueurs, de les encourager, de gueuler sur la défense lorsqu’il y a des problèmes. J’ai toujours envie d’être devant, de gagner. A moins qu’en face, l’adversaire soit vraiment supérieur, j’ai beaucoup de mal à accepter la défaite. Je suis assez agressif à 6 mètres, j’ai une bonne relance mais je sais que mon point faible, ce sont les tirs de loin.  

En même temps, tu as rempilé un an avec Toulouse…
J’ai terminé mes quatre années de centre de formation et j’ai prolongé jusqu'en 2014.. Je vais encore me retrouver 3ème gardien et j’espère montrer ce dont je suis capable. Jusque là, il y avait Daouda Karaboué qui n’était pas avare en conseils et était très proche des jeunes. Là on est de deux générations très proches (Pardin et Perez de Vargas sont de 90-91), chacun va vouloir gagner sa place et la concurrence va être forte. Gonzalo connait déjà l’équipe d’Espagne A mais cela ne me fait pas peur d’avoir en face de moi un gardien très talentueux et très prometteur. C’est une motivation supplémentaire, un défi.

Le match décisif sur ce Mondial, c’est ce mercredi contre la Slovénie…
C’est le favori du groupe. On les a joués au Qatar, on a été largement battu (27-16) en ayant le sentiment que c’était abordable. On sortait de deux semaines de prépa physique sans avoir vraiment touché le ballon et sans avoir fait de mise en place tactique et technique. Il faut qu'on les batte et qu'on termine 1er pour avoir un 8ème à notre portée.

Quel peut être l’objectif de la Bosnie ?
(D’une voix très sérieuse) Pour ma part, c’est être champion ! Celui de la Fédération et du staff, c’est décrocher une médaille. Le niveau est quand même élevé.

Mondial Juniors: Denis Serdarevic, le Toulousain de la Bosnie  

International

mardi 16 juillet 2013 - © Yves Michel

 4 min 44 de lecture

Le portier du Fénix qui a connu l'équipe de France jeunes dispute ce Mondial sous les couleurs de la Bosnie. Et cela lui réussit plutôt bien puisque la sélection nationale a fait une excellente entrée dans la compétition.  

Denis Serdarevic n’était pas peu fier ce mardi. Lorsque le buzzer a retenti, le gardien toulousain venait de stopper un jet de 7 mètres du Hongrois Szollosi. Le tableau d’affichage était en faveur de la Bosnie et ses camarades se sont tous précipités sur lui pour le féliciter. Onze arrêts sur l’ensemble du match, neuf lors des 26 dernières  minutes et une relance décisive. De quoi rassurer toute une équipe et surtout des supporters venus en masse au stade olympique pour l'encourager. Après deux  rencontres, la Bosnie est invaincue et avant de retrouver la Slovénie ce mercredi pour très certainement disputer la 1ère place de la poule, Denis Serdarevic vit un rêve éveillé.

Avec son accent qui chante l’Occitanie, il n’a pas son pareil pour s’enthousiasmer sur l’accueil réservé par le pays de ses parents. Un pays qui lui a aussi donné une seconde chance de revêtir un maillot national. Oublié par la DTN française alors qu’il débutait en équipe de France jeunes, Denis Serdarevic rattrape en Bosnie, le temps perdu.

Alors Denis, ces débuts dans ce Mondial ?
Ça se passe super bien. Un match nul contre d'imprévisibles Coréens, d'ailleurs on aurait très bien pu perdre et ce lundi, la victoire sur la Hongrie, une équipe qu'on connaissait mieux. Un très grand moment, des sensations que je n’avais jamais connues. C’était tout simplement énorme avec ce public très chaud qui nous a soutenu jusqu’à la fin. Avant le début de la compétition, on sentait déjà cet engouement derrière nous.

Ton parcours est assez atypique. Tu as également porté le maillot de l’équipe de France.
J’ai fait tout mon apprentissage à Nousty dans les Pyrénées-Atlantiques, ensuite je suis passé par le pôle de Talence. J’arrive au centre de formation de Toulouse en 2009 juste après avoir participé aux Jeux européens de la Jeunesse (à Tampere Finlande). J’étais en équipe de France avec Descat, Gutfreund, Nyateu, Bonilauri, Caussé, Derot et on a gagné en finale contre le Danemark. L’équipe s’est même qualifiée pour participer l’année suivante aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Singapour (août 2010).

Et là, tu n’as plus eu de nouvelles…
Après la Finlande, je n’ai plus été appelé. Les coaches n’ont peut-être pas trouvé que j’avais le niveau (sourires). Pourtant, je n’ai jamais baissé les bras. J’ai toujours eu envie d’évoluer au plus haut niveau. C’est une petite déception, la France est le pays dans lequel je suis né et où j’ai grandi. La Bosnie, je n’y étais allé que pour les vacances.  

 

Et pourtant tu es désormais le gardien de la Bosnie…
Mon  père qui est un ancien handballeur de bon niveau, recrutait des joueuses en Bosnie pour le club de Bordes (près de Pau). Il a découvert que la Fédération cherchait des gardiens. Le challenge était intéressant à relever et même si ce n’est pas l’équipe de France, cela apporte un énorme plus dans une carrière. Tu disputes des matches internationaux et cela t’amène une autre expérience. C’est le pays de mes parents et l’immersion est aussi profitable sur le plan culturel. La façon d’aborder le hand ici, est différente et c’est très enrichissant.

Ton intégration au sein de cette équipe a été rapide
Cela a été un peu compliqué au début car il y avait la barrière de la langue même si j’arrivais à m’exprimer. Le plus difficile, c’est de retenir les noms et les prénoms (sourires). J’ai déjà du mal à les mémoriser en France, je ne te dis pas en Bosnie. Mais dès le 1er stage, j'ai trouvé mes marques. Pour me chambrer, au début, ils m’appelaient "le Français" mais vraiment, l’ambiance au sein du groupe est super.

Quel type de gardien es-tu ?
J’ai un caractère de battant. Sur le terrain, j’essaie d’être derrière les joueurs, de les encourager, de gueuler sur la défense lorsqu’il y a des problèmes. J’ai toujours envie d’être devant, de gagner. A moins qu’en face, l’adversaire soit vraiment supérieur, j’ai beaucoup de mal à accepter la défaite. Je suis assez agressif à 6 mètres, j’ai une bonne relance mais je sais que mon point faible, ce sont les tirs de loin.  

En même temps, tu as rempilé un an avec Toulouse…
J’ai terminé mes quatre années de centre de formation et j’ai prolongé jusqu'en 2014.. Je vais encore me retrouver 3ème gardien et j’espère montrer ce dont je suis capable. Jusque là, il y avait Daouda Karaboué qui n’était pas avare en conseils et était très proche des jeunes. Là on est de deux générations très proches (Pardin et Perez de Vargas sont de 90-91), chacun va vouloir gagner sa place et la concurrence va être forte. Gonzalo connait déjà l’équipe d’Espagne A mais cela ne me fait pas peur d’avoir en face de moi un gardien très talentueux et très prometteur. C’est une motivation supplémentaire, un défi.

Le match décisif sur ce Mondial, c’est ce mercredi contre la Slovénie…
C’est le favori du groupe. On les a joués au Qatar, on a été largement battu (27-16) en ayant le sentiment que c’était abordable. On sortait de deux semaines de prépa physique sans avoir vraiment touché le ballon et sans avoir fait de mise en place tactique et technique. Il faut qu'on les batte et qu'on termine 1er pour avoir un 8ème à notre portée.

Quel peut être l’objectif de la Bosnie ?
(D’une voix très sérieuse) Pour ma part, c’est être champion ! Celui de la Fédération et du staff, c’est décrocher une médaille. Le niveau est quand même élevé.

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