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Euro juniors : les Bleuettes en quête d’exploit

International

mercredi 22 juillet 2015 - © Pierre Menjot

 6 min 48 de lecture

Présentation de l'Euro juniors féminin.
L’équipe de France des moins de 20 débute jeudi son Euro, au sein d’une poule très relevée qui laisse peu de marge de manœuvre. Mais les filles d’Éric Baradat partent confiantes, autour d’un collectif qui commence à trouver ses marques.

Sur le papier, le défi est énorme. Onzième de l’Euro il y a deux ans, 16e du Mondial l’an dernier, l’équipe de France génération 96/97 entame les Championnats d’Europe juniors (23 juillet – 2 août), jeudi, à Valence (Espagne), non sans ambition. Le but est clair : progresser dans la hiérarchie internationale. Et pourquoi pas rêver à plus. Mais le challenge semble d’autant plus difficile que les Bleuettes commenceront cette compétition par le plat principal. « La poule de la mort », avait lâché Éric Baradat, le sélectionneur, au moment du tirage au sort. L’expression ne peut être évitée quand on hérite de la Suède, championne d’Europe avec cette génération, de la Roumanie, championne du monde de la catégorie, et de la Hongrie, toujours solide.

Depuis le tirage au sort de mai, pourtant, les choses ont lentement évolué. Comme à son habitude, le groupe France s’est retrouvé dans le Val d’Oise pour travailler, d’abord physiquement, puis handballistiquement. Et si les deux victoires en amical face à la Roumanie (34-30 et 37-28) ne signifient rien (« on aurait dit qu’elles ne voulaient pas défendre », avoue Marie-Hélène Sajka), elles ont permis de renforcer la confiance de ce groupe. « Peut-être que, à partir de ces deux matchs, on s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose, souligne Michèle Takamoud (photo ci-dessus), l’ailière gauche et future Niçoise. On est sans doute meilleures individuellement que les Roumaines, mais dans la tête, elles sont mieux, elles récitent leur jeu quand nous, parfois, ne savions pas quoi faire. Mais désormais, on maîtrise mieux, on s’est imprégné de notre projet de jeu et on s’y tient. »

Reste, néanmoins, un gros hic révélé par l’opposition roumaine : la défense pèche énormément. « Le collectif n’est pas encore organisé dans ce domaine, reconnaît Eric Baradat. On ne peut pas espérer grand-chose dans un Euro en encaissant 28 ou 30 buts. J’espère qu’on va résoudre les problèmes au fur et à mesure. Le souci, c’est que notre poule nous laisse très peu de temps. » Manque d’habitude, de dureté aussi, comme le pense la capitaine Sophia Fehri (voir plus bas), chaînon essentiel dans le secteur défensif et de retour après son absence au Mondial 2014. Mais l’entrée en compétition devrait lever quelques barrières. « On doit monter en agressivité, c’est certain, concède Elsa Deville, l’ailière droite de l’UMBB. Mais si tout le monde s’y met, y’a moyen de bien défendre. On doit aussi se concentrer davantage car on prend trop de buts alors qu’on est à une de plus ou sur des combinaisons adverses que l’on connaît. Quand tout le monde sera au taquet, ça ira mieux. »

Il faudra faire vite. Parmi les trois adversaires, la Suède semble vraiment un niveau au-dessus, tandis que la Hongrie paraît la plus abordable. Se profilerait donc un match à deux avec… la Roumanie pour la dernière place qualificative au tour principal. Et les Roumaines seront les premières à s’opposer aux Bleuettes, jeudi. Un match couperet, d’entrée. « Mais c’est mieux ça que d’affronter la Chine, rétorque Marie-Hélène Sajka, l’arrière droit de Metz (photo ci-dessous). On n’a pas le choix, on est vraiment pressées d’y être. Jouer en équipe de France, c’est déjà un truc de fou, alors en plus face à des équipes aussi fortes, c’est encore mieux. » La gauchère pouvait parfois de stresser auparavant. Forte d’une saison réussie en N1 (7,5 buts par match) et d’une intégration prochaine au groupe pro, elle ne connaît plus la peur, à l’écouter. A l’image d’une équipe confiante comme il faut. « Non, on n’a pas peur, on peut battre n’importe qui ! Il ne faut pas non plus idéaliser nos adversaires. Dans notre équipe, tout le monde a des responsabilités, tout le monde peut s’exprimer. On peut le faire », espère Sajka.

Alors pourquoi pas rêver. « On est en train de rattraper les autres équipes, veut croire Elsa Deville, mais on ne sait pas à quelle vitesse. Là, on va voir où on en est. » Sortir de la poule serait un vrai bon signe. Ensuite, il faudrait affronter les deux meilleures équipes de la poule D (Portugal, Norvège, Espagne, Biélorussie) pour atteindre le dernier carré. Voire mieux. « On peut monter sur la boîte, comme le dit Éric, pétille Takamoud. Si on sort de poule, ça peut créer une bonne dynamique. » Prudent, le sélectionneur voit ça d’un regard plus reculé. « C’est une excellente expérience qui nous est proposée, même si elle pourrait s’avérer douloureuse. Évidemment, on n’est pas favoris, on n’est pas censé se qualifier, L’objectif est d’inverser la tendance. Est-ce qu’on va y arriver ? Je n’en sais rien. Mais quand l’équipe de France entame une compétition internationale, l’objectif est d’aller le plus loin possible. »

« On peut faire chier beaucoup d’équipes »

Quatre questions à… Sophia Fehri, pivot et capitaine de l’équipe de France juniors

L’équipe de France aborde cette compétition sereinement…
On doit surtout rester humbles, prendre les matchs les uns après les autres en donnant tout à chaque fois. Si on reste bien rigoureuses, on peut faire chier beaucoup d’équipes. Ensuite, bien sûr, ce serait mieux si on se qualifiait pour le tour principal mais le plus important, c’est la manière. Si on est battues par meilleures que nous, on l’acceptera.

Qu’est-ce qui a changé par rapport aux deux dernières compétitions manquées (11e et 16e) ?
Ce qui change des années précédentes, c’est que chacune a bien en tête son rôle, et chacune a un rôle et sait quoi apporter. Que ce soit dans le jeu comme dans la vie de tous les jours. On ne gagnera pas à 7. On sait que certaines filles joueront et d’autres non selon le type de défense qu’on a en face. On a toutes des qualités, Eric (Baradat) nous le répète, et on peut passer une heure sur le banc un jour et jouer une heure le lendemain.

Le gros point noir, c’est la défense ?
On peut montrer plus d’efficacité en défense, c’est certain. Pour ça on doit monter en agressivité, on est trop gentilles à l’entraînement mais ce n’est pas évident d’arriver face à des filles qu’on connaît peu et de défendre tout de suite très fort. Mais c’est en bonne voie et j’espère qu’en passant en mode compétition, ça viendra.

Un été réussi, ce serait quoi, une médaille ?
Le top ce serait une médaille, mais je refuse de me projeter trop haut trop tôt. Oui, tout le monde rêve d’entendre la Marseillaise à la fin. Mais on va se battre avec nos moyens. On veut progresser et construire quelque chose de fort. Maintenant, on a deux ans pour progresser.

Le programme des Bleuettes à l’Euro :
Jeudi 23 juillet à 16h30 : Roumanie - France
Vendredi 24 juillet à 15h00 : France - Suède
Dimanche 26 juillet à 15h00 : Hongrie - France

Tous les matchs sont visibles en direct sur ce lien : http://www.eurohandball-valencia2015.com/

Le groupe France (clubs pour la saison 2014/2015) :
Gardiennes : Anaïs ADELIN (Brest), Camille DEPUISET (Dijon), Marie LACHAT (Besançon).
Ailières gauches : Michèle TAKAMOUD (Cergy Pontoise), Dyeneba SYLLA (Aulnay).
Ailières droites : Elsa DEVILLE (Union Mios Biganos Bègles), Tatiana ELISME (Aubervilliers).
Arrières gauches : Diankemba NIANH (Fleury), Ornella DOS REIS (Metz).
Arrières droites : Hillary IKONDO (ASU Lyon), Marie-Hélène SAJKA (Metz), Océane SERCIEN-UGOLIN (Issy-Paris).
Demi-centres : IIona KIEFFER (Achenheim), Nelly PLAZANET (Besançon).
Pivots : Laura DORP (Fleury), Sophia FEHRI (Issy-Paris, cap.).

Le staff
Entraîneurs : Éric BARADAT - Pierre TAILLE - Jonathan MOUTON (vidéo) - Alexandra HECTOR (gardienne).
Médecin : Jean-Yves PLESSIS / Kinésithérapeutes : Brice PICOT - Pauline MIR / Psychologue : Roxane MARES / Chef de délégation : Sylvie PASCAL-LAGARRIGUE.

Euro juniors : les Bleuettes en quête d’exploit 

International

mercredi 22 juillet 2015 - © Pierre Menjot

 6 min 48 de lecture

Présentation de l'Euro juniors féminin.
L’équipe de France des moins de 20 débute jeudi son Euro, au sein d’une poule très relevée qui laisse peu de marge de manœuvre. Mais les filles d’Éric Baradat partent confiantes, autour d’un collectif qui commence à trouver ses marques.

Sur le papier, le défi est énorme. Onzième de l’Euro il y a deux ans, 16e du Mondial l’an dernier, l’équipe de France génération 96/97 entame les Championnats d’Europe juniors (23 juillet – 2 août), jeudi, à Valence (Espagne), non sans ambition. Le but est clair : progresser dans la hiérarchie internationale. Et pourquoi pas rêver à plus. Mais le challenge semble d’autant plus difficile que les Bleuettes commenceront cette compétition par le plat principal. « La poule de la mort », avait lâché Éric Baradat, le sélectionneur, au moment du tirage au sort. L’expression ne peut être évitée quand on hérite de la Suède, championne d’Europe avec cette génération, de la Roumanie, championne du monde de la catégorie, et de la Hongrie, toujours solide.

Depuis le tirage au sort de mai, pourtant, les choses ont lentement évolué. Comme à son habitude, le groupe France s’est retrouvé dans le Val d’Oise pour travailler, d’abord physiquement, puis handballistiquement. Et si les deux victoires en amical face à la Roumanie (34-30 et 37-28) ne signifient rien (« on aurait dit qu’elles ne voulaient pas défendre », avoue Marie-Hélène Sajka), elles ont permis de renforcer la confiance de ce groupe. « Peut-être que, à partir de ces deux matchs, on s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose, souligne Michèle Takamoud (photo ci-dessus), l’ailière gauche et future Niçoise. On est sans doute meilleures individuellement que les Roumaines, mais dans la tête, elles sont mieux, elles récitent leur jeu quand nous, parfois, ne savions pas quoi faire. Mais désormais, on maîtrise mieux, on s’est imprégné de notre projet de jeu et on s’y tient. »

Reste, néanmoins, un gros hic révélé par l’opposition roumaine : la défense pèche énormément. « Le collectif n’est pas encore organisé dans ce domaine, reconnaît Eric Baradat. On ne peut pas espérer grand-chose dans un Euro en encaissant 28 ou 30 buts. J’espère qu’on va résoudre les problèmes au fur et à mesure. Le souci, c’est que notre poule nous laisse très peu de temps. » Manque d’habitude, de dureté aussi, comme le pense la capitaine Sophia Fehri (voir plus bas), chaînon essentiel dans le secteur défensif et de retour après son absence au Mondial 2014. Mais l’entrée en compétition devrait lever quelques barrières. « On doit monter en agressivité, c’est certain, concède Elsa Deville, l’ailière droite de l’UMBB. Mais si tout le monde s’y met, y’a moyen de bien défendre. On doit aussi se concentrer davantage car on prend trop de buts alors qu’on est à une de plus ou sur des combinaisons adverses que l’on connaît. Quand tout le monde sera au taquet, ça ira mieux. »

Il faudra faire vite. Parmi les trois adversaires, la Suède semble vraiment un niveau au-dessus, tandis que la Hongrie paraît la plus abordable. Se profilerait donc un match à deux avec… la Roumanie pour la dernière place qualificative au tour principal. Et les Roumaines seront les premières à s’opposer aux Bleuettes, jeudi. Un match couperet, d’entrée. « Mais c’est mieux ça que d’affronter la Chine, rétorque Marie-Hélène Sajka, l’arrière droit de Metz (photo ci-dessous). On n’a pas le choix, on est vraiment pressées d’y être. Jouer en équipe de France, c’est déjà un truc de fou, alors en plus face à des équipes aussi fortes, c’est encore mieux. » La gauchère pouvait parfois de stresser auparavant. Forte d’une saison réussie en N1 (7,5 buts par match) et d’une intégration prochaine au groupe pro, elle ne connaît plus la peur, à l’écouter. A l’image d’une équipe confiante comme il faut. « Non, on n’a pas peur, on peut battre n’importe qui ! Il ne faut pas non plus idéaliser nos adversaires. Dans notre équipe, tout le monde a des responsabilités, tout le monde peut s’exprimer. On peut le faire », espère Sajka.

Alors pourquoi pas rêver. « On est en train de rattraper les autres équipes, veut croire Elsa Deville, mais on ne sait pas à quelle vitesse. Là, on va voir où on en est. » Sortir de la poule serait un vrai bon signe. Ensuite, il faudrait affronter les deux meilleures équipes de la poule D (Portugal, Norvège, Espagne, Biélorussie) pour atteindre le dernier carré. Voire mieux. « On peut monter sur la boîte, comme le dit Éric, pétille Takamoud. Si on sort de poule, ça peut créer une bonne dynamique. » Prudent, le sélectionneur voit ça d’un regard plus reculé. « C’est une excellente expérience qui nous est proposée, même si elle pourrait s’avérer douloureuse. Évidemment, on n’est pas favoris, on n’est pas censé se qualifier, L’objectif est d’inverser la tendance. Est-ce qu’on va y arriver ? Je n’en sais rien. Mais quand l’équipe de France entame une compétition internationale, l’objectif est d’aller le plus loin possible. »

« On peut faire chier beaucoup d’équipes »

Quatre questions à… Sophia Fehri, pivot et capitaine de l’équipe de France juniors

L’équipe de France aborde cette compétition sereinement…
On doit surtout rester humbles, prendre les matchs les uns après les autres en donnant tout à chaque fois. Si on reste bien rigoureuses, on peut faire chier beaucoup d’équipes. Ensuite, bien sûr, ce serait mieux si on se qualifiait pour le tour principal mais le plus important, c’est la manière. Si on est battues par meilleures que nous, on l’acceptera.

Qu’est-ce qui a changé par rapport aux deux dernières compétitions manquées (11e et 16e) ?
Ce qui change des années précédentes, c’est que chacune a bien en tête son rôle, et chacune a un rôle et sait quoi apporter. Que ce soit dans le jeu comme dans la vie de tous les jours. On ne gagnera pas à 7. On sait que certaines filles joueront et d’autres non selon le type de défense qu’on a en face. On a toutes des qualités, Eric (Baradat) nous le répète, et on peut passer une heure sur le banc un jour et jouer une heure le lendemain.

Le gros point noir, c’est la défense ?
On peut montrer plus d’efficacité en défense, c’est certain. Pour ça on doit monter en agressivité, on est trop gentilles à l’entraînement mais ce n’est pas évident d’arriver face à des filles qu’on connaît peu et de défendre tout de suite très fort. Mais c’est en bonne voie et j’espère qu’en passant en mode compétition, ça viendra.

Un été réussi, ce serait quoi, une médaille ?
Le top ce serait une médaille, mais je refuse de me projeter trop haut trop tôt. Oui, tout le monde rêve d’entendre la Marseillaise à la fin. Mais on va se battre avec nos moyens. On veut progresser et construire quelque chose de fort. Maintenant, on a deux ans pour progresser.

Le programme des Bleuettes à l’Euro :
Jeudi 23 juillet à 16h30 : Roumanie - France
Vendredi 24 juillet à 15h00 : France - Suède
Dimanche 26 juillet à 15h00 : Hongrie - France

Tous les matchs sont visibles en direct sur ce lien : http://www.eurohandball-valencia2015.com/

Le groupe France (clubs pour la saison 2014/2015) :
Gardiennes : Anaïs ADELIN (Brest), Camille DEPUISET (Dijon), Marie LACHAT (Besançon).
Ailières gauches : Michèle TAKAMOUD (Cergy Pontoise), Dyeneba SYLLA (Aulnay).
Ailières droites : Elsa DEVILLE (Union Mios Biganos Bègles), Tatiana ELISME (Aubervilliers).
Arrières gauches : Diankemba NIANH (Fleury), Ornella DOS REIS (Metz).
Arrières droites : Hillary IKONDO (ASU Lyon), Marie-Hélène SAJKA (Metz), Océane SERCIEN-UGOLIN (Issy-Paris).
Demi-centres : IIona KIEFFER (Achenheim), Nelly PLAZANET (Besançon).
Pivots : Laura DORP (Fleury), Sophia FEHRI (Issy-Paris, cap.).

Le staff
Entraîneurs : Éric BARADAT - Pierre TAILLE - Jonathan MOUTON (vidéo) - Alexandra HECTOR (gardienne).
Médecin : Jean-Yves PLESSIS / Kinésithérapeutes : Brice PICOT - Pauline MIR / Psychologue : Roxane MARES / Chef de délégation : Sylvie PASCAL-LAGARRIGUE.

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