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EDF F : Marion Limal revient de si loin

International

mercredi 5 octobre 2016 - © Pierre Menjot

 7 min 12 de lecture

Cinq ans après sa dernière sélection, l’arrière de Brest, 29 ans, fait son retour en équipe de France à l’occasion de la Golden League. « J’ai beaucoup galéré dans ma carrière », reconnaît Marion Limal, qui s’est reconstruite à Nîmes et a repris totalement confiance en Bretagne.

Le Bleu lui allait si bien. Il fut un temps où l’équipe de France n’était pas en recherche quasi désespérée d’arrière gauche, comme à l’heure actuelle. Un temps où Marion Limal et Mariama Signaté se partageaient le poste. La première venait d’enchaîner deux titres de vice-championne du monde (2009 avec une moyenne de 3 buts par match, et 2011) et, à 24 ans, comptait déjà 48 sélections pour 79 buts. Plus qu’une promesse donc. Pourtant, cinq ans plus tard, le compteur n’a pas bougé pour la Bourguignonne. Jusqu’à ce week-end et la Golden League, qui devrait lui offrir une nouvelle Marseillaise à la suite de la blessure d’Allison Pineau (cheville droite). « Cela fait longtemps », reconnaît la Brestoise, sourire indéfectible mais voix posée pour dire sa « surprise » d’être là.

Il faut dire que Marion Limal est revenue de loin pour sortir de la case « talents trop vite cramés ». Partie à 22 ans chez les grand Hypo, en Autriche, la joueuse formée à La Motte-Servolex voit son ascension plombée par les blessures. En 2011, elle revient en France, à Metz. « Une année cauchemardesque, j’étais très loin de mon meilleur niveau, souffle-t-elle. C’était tout à fait logique de ne plus être appelée en équipe de France », ses dernières convocations en stage datant de début 2012. A 25 ans, nouveau pas en arrière : elle s’engage avec Nîmes, où elle sert surtout en défense et avec qui elle jouera le maintien la seconde saison. « Je voulais rebondir, j’ai travaillé, ç’a été difficile car j’avais perdu toute ma confiance. Je me suis un peu reconstruite au fur et à mesure. Puis il y a l’opportunité de Brest. »

Krumbholz : « Elle a traversé le désert et s’en est sortie »

On parle alors d’un club qui vient de monter en D2, certes avec le beau projet de retrouver le très haut niveau à court terme. « J’avais déjà eu des contacts avec Laurent Bezeau, je savais qu’il était un bon entraîneur, qu’il allait m’apprendre beaucoup, justifie l’arrière gauche. Ses façons de travailler me conviennent. Et pour prendre de la confiance, il me fallait du temps de jeu, ce que je n’aurai peut-être pas eu dans un club de LFH. Au final, je ne regrette pas du tout de m’être "enterrée" en D2 (sourire). Ç’a redonné un fil conducteur à mon jeu. » Mieux, cela a refait d’elle une buteuse, ce que confirme son retour en élite (4,8 buts de moyenne à 58%, avec une place dans le Top 10 des buteuses du Championnat).

Il n’en fallait pas plus pour qu’Olivier Krumbholz décide de la rappeler la semaine dernière. « Elle a traversé le désert et elle s’en sortie, sourit le sélectionneur. Elle correspond au profil de joueuse que l’on recherche, une pure arrière gauche (elle mesure 1,83 m) qui a du bras, peut tirer. Elle a toujours donné satisfaction en équipe de France et va apporter au groupe. » Seulement sur ce tournoi de quatre jours, ou un peu plus ? Le technicien a réaffirmé son envie de « compléter intelligemment le groupe » présent aux Jeux, « et celles qui mettent le pied en équipe de France sont susceptibles de continuer ». L’intéressée tempère aussitôt : « Evidemment, si je peux avoir une place pur l’Euro, je serai très heureuse. Mais je vais déjà voir comment je m’inscris dans le projet de l’équipe, face aux championnes olympiques (Russie), aux médaillées de bronze (Norvège) ou au Danemark. Si c’est positif et que je peux faire partie longtemps de cette équipe, ça sera avec plaisir. Mais j’ai beaucoup galéré dans ma carrière, alors je vais déjà tirer du positif de cette semaine. Et je vais reprendre ma chance. » A 29 ans, l’occasion lui est donnée de retrouver un niveau qu’elle aurait dû ne jamais quitter.


Cléopâtre Darleux en juin 2015, lors du barrage aller du Mondial face à la Slovénie.
Son avant-dernier match en sélection.

Darleux et Gnabouyou aussi !

Comme Marion Limal, Cléopatre Darleux (27 ans, 129 sélections) et Marie-Paule Gnabouyou (28 ans, 75 sélections) font leur retour en équipe de France, après une assez longue absence (juin 2015 pour la gardienne, décembre 2014 pour l’arrière droite). « On avait peut-être d’autres solutions chez les jeunes, mais pour stabiliser les choses, je préfère voir d’abord les filles à maturité, s’est justifié Olivier Krumbholz. Si elles apparaissent en difficulté, alors on verra les jeunes. »  Pour l’instant, c’est un sourire inaltérable que « Cléo » et « MP » trimballent pendant le stage.

Cléopatre Darleux : « Ç’a été difficile »

« Que ressentez-vous au moment de revenir en équipe de France ?
Cela fait plaisir bien sûr. J’arrive après plus d’un an donc j’ai l’impression d’être une nouvelle au final, le groupe a changé, avec un nouvel entraîneur, ç’a tout chamboulé même si je connais Olivier de l’époque précédente. C’est bien de découvrir ça et d’être ici surtout.

Comment avez-vous vécu ces seize moi loin des Bleues ?
Au départ, il y a eu mes blessures, ç’a été difficile car je n’avais jamais eu l’habitude d’être blessée. J’ai dû apprendre à faire attention, à travailler plus dans la prévention : avant, j’étais à 200% à tous les entraînements ; aujourd’hui, j’essaie de progresser mais je ne peux plus tout faire comme je veux et ç’a été dur à accepter. Quand je suis bien revenue, j’étais déçue de ne pas être appelée en équipe de France. Mais d’autres filles sont arrivées et ont fait leurs preuves, Laura (Glauser) a été bien pendant les Jeux et en club, Julie (Foggea) a découvert la Ligue des champions. C’est le jeu. Et j’étais contente pour elles de leur médaille.

Le sélectionneur a expliqué qu’il ne vous avait pas convoqué avant les Jeux car il souhaitait installer le binôme Leynaud-Glauser. Votre retour signifie-t-il que la concurrence est relancée, selon vous ?
Je sais que j’arrive parce qu’Amandine (Leyanud) est blessée. Donc je suis là pour continuer à apprendre. On me dit que je suis vieille, mais pas tant que ça (sourire). En tant que sportive de haut niveau, on a toujours de l’ambition et tout est ouvert. Je sais qu’Olivier a ses deux gardiennes établies, mais chacune peut avoir sa place. Les plus performantes en club sont appelées, donc ce sera la récompense du travail réussi avec Brest. En attendant, je profite de ces moments pour prendre de l’expérience. »

Gnabouyou « avait un peu mis ça de côté »

Sa dernière expérience, à l’Euro 2014, avait été difficile. Un rôle de remplaçante, trois buts pour son entrée en jeu face à la Serbie, puis quatre rencontres passées sur le banc. En fin de saison, la Toulonnaise prenait la direction de Viborg, au Danemark, sans que ses bonnes performances lui permettent un retour. Alors cette convocation, « c’est inattendu, oui, assure Marie-Paule Gnabouyou. Sincèrement, j’avais un peu mis ça de côté. Je m’étais dit que si je devais retourner en équipe de France, la seule manière serait de performer avec mon club, donc je me focalisais sur ça. » Cela fonctionne puisque Viborg, malgré de nombreux changements cet été, mène le Championnat du Danemark (4 victoire et 1 nul en 5 matchs, dont un succès sur Midtjylland notamment), avec 15 buts pour l'arrière. « Cette convocation récompense mon choix de Viborg, mais surtout les heures, les jours d’entraînement, sourit la gauchère, qui remplace numériquement Alexandra Lacrabère, blessée, dans le groupe. C’est une belle preuve de confiance, je le prends comme une chance, sans me poser de questions. De toute façon, je n’ai rien à perdre. J’arrive dans un groupe sain, plein d’enthousiasme, et le plus dur maintenant est d’y rester. Alors je vais me donner à fond, à 100% dans les matchs que je vais pouvoir jouer. »

Le programme de la Golden League (première étape) :
A Kolding, Danemark.
Jeudi 6 octobre
18h15: France – Norvège. 20h30 : Danemark – Russie.
Samedi 8 octobre
14 h : Norvège – Russie. 16h10 : Danemark – France.
Dimanche 9 octobre
14h : France – Russie. 16h10 : Danemark – Norvège.

EDF F : Marion Limal revient de si loin 

International

mercredi 5 octobre 2016 - © Pierre Menjot

 7 min 12 de lecture

Cinq ans après sa dernière sélection, l’arrière de Brest, 29 ans, fait son retour en équipe de France à l’occasion de la Golden League. « J’ai beaucoup galéré dans ma carrière », reconnaît Marion Limal, qui s’est reconstruite à Nîmes et a repris totalement confiance en Bretagne.

Le Bleu lui allait si bien. Il fut un temps où l’équipe de France n’était pas en recherche quasi désespérée d’arrière gauche, comme à l’heure actuelle. Un temps où Marion Limal et Mariama Signaté se partageaient le poste. La première venait d’enchaîner deux titres de vice-championne du monde (2009 avec une moyenne de 3 buts par match, et 2011) et, à 24 ans, comptait déjà 48 sélections pour 79 buts. Plus qu’une promesse donc. Pourtant, cinq ans plus tard, le compteur n’a pas bougé pour la Bourguignonne. Jusqu’à ce week-end et la Golden League, qui devrait lui offrir une nouvelle Marseillaise à la suite de la blessure d’Allison Pineau (cheville droite). « Cela fait longtemps », reconnaît la Brestoise, sourire indéfectible mais voix posée pour dire sa « surprise » d’être là.

Il faut dire que Marion Limal est revenue de loin pour sortir de la case « talents trop vite cramés ». Partie à 22 ans chez les grand Hypo, en Autriche, la joueuse formée à La Motte-Servolex voit son ascension plombée par les blessures. En 2011, elle revient en France, à Metz. « Une année cauchemardesque, j’étais très loin de mon meilleur niveau, souffle-t-elle. C’était tout à fait logique de ne plus être appelée en équipe de France », ses dernières convocations en stage datant de début 2012. A 25 ans, nouveau pas en arrière : elle s’engage avec Nîmes, où elle sert surtout en défense et avec qui elle jouera le maintien la seconde saison. « Je voulais rebondir, j’ai travaillé, ç’a été difficile car j’avais perdu toute ma confiance. Je me suis un peu reconstruite au fur et à mesure. Puis il y a l’opportunité de Brest. »

Krumbholz : « Elle a traversé le désert et s’en est sortie »

On parle alors d’un club qui vient de monter en D2, certes avec le beau projet de retrouver le très haut niveau à court terme. « J’avais déjà eu des contacts avec Laurent Bezeau, je savais qu’il était un bon entraîneur, qu’il allait m’apprendre beaucoup, justifie l’arrière gauche. Ses façons de travailler me conviennent. Et pour prendre de la confiance, il me fallait du temps de jeu, ce que je n’aurai peut-être pas eu dans un club de LFH. Au final, je ne regrette pas du tout de m’être "enterrée" en D2 (sourire). Ç’a redonné un fil conducteur à mon jeu. » Mieux, cela a refait d’elle une buteuse, ce que confirme son retour en élite (4,8 buts de moyenne à 58%, avec une place dans le Top 10 des buteuses du Championnat).

Il n’en fallait pas plus pour qu’Olivier Krumbholz décide de la rappeler la semaine dernière. « Elle a traversé le désert et elle s’en sortie, sourit le sélectionneur. Elle correspond au profil de joueuse que l’on recherche, une pure arrière gauche (elle mesure 1,83 m) qui a du bras, peut tirer. Elle a toujours donné satisfaction en équipe de France et va apporter au groupe. » Seulement sur ce tournoi de quatre jours, ou un peu plus ? Le technicien a réaffirmé son envie de « compléter intelligemment le groupe » présent aux Jeux, « et celles qui mettent le pied en équipe de France sont susceptibles de continuer ». L’intéressée tempère aussitôt : « Evidemment, si je peux avoir une place pur l’Euro, je serai très heureuse. Mais je vais déjà voir comment je m’inscris dans le projet de l’équipe, face aux championnes olympiques (Russie), aux médaillées de bronze (Norvège) ou au Danemark. Si c’est positif et que je peux faire partie longtemps de cette équipe, ça sera avec plaisir. Mais j’ai beaucoup galéré dans ma carrière, alors je vais déjà tirer du positif de cette semaine. Et je vais reprendre ma chance. » A 29 ans, l’occasion lui est donnée de retrouver un niveau qu’elle aurait dû ne jamais quitter.


Cléopâtre Darleux en juin 2015, lors du barrage aller du Mondial face à la Slovénie.
Son avant-dernier match en sélection.

Darleux et Gnabouyou aussi !

Comme Marion Limal, Cléopatre Darleux (27 ans, 129 sélections) et Marie-Paule Gnabouyou (28 ans, 75 sélections) font leur retour en équipe de France, après une assez longue absence (juin 2015 pour la gardienne, décembre 2014 pour l’arrière droite). « On avait peut-être d’autres solutions chez les jeunes, mais pour stabiliser les choses, je préfère voir d’abord les filles à maturité, s’est justifié Olivier Krumbholz. Si elles apparaissent en difficulté, alors on verra les jeunes. »  Pour l’instant, c’est un sourire inaltérable que « Cléo » et « MP » trimballent pendant le stage.

Cléopatre Darleux : « Ç’a été difficile »

« Que ressentez-vous au moment de revenir en équipe de France ?
Cela fait plaisir bien sûr. J’arrive après plus d’un an donc j’ai l’impression d’être une nouvelle au final, le groupe a changé, avec un nouvel entraîneur, ç’a tout chamboulé même si je connais Olivier de l’époque précédente. C’est bien de découvrir ça et d’être ici surtout.

Comment avez-vous vécu ces seize moi loin des Bleues ?
Au départ, il y a eu mes blessures, ç’a été difficile car je n’avais jamais eu l’habitude d’être blessée. J’ai dû apprendre à faire attention, à travailler plus dans la prévention : avant, j’étais à 200% à tous les entraînements ; aujourd’hui, j’essaie de progresser mais je ne peux plus tout faire comme je veux et ç’a été dur à accepter. Quand je suis bien revenue, j’étais déçue de ne pas être appelée en équipe de France. Mais d’autres filles sont arrivées et ont fait leurs preuves, Laura (Glauser) a été bien pendant les Jeux et en club, Julie (Foggea) a découvert la Ligue des champions. C’est le jeu. Et j’étais contente pour elles de leur médaille.

Le sélectionneur a expliqué qu’il ne vous avait pas convoqué avant les Jeux car il souhaitait installer le binôme Leynaud-Glauser. Votre retour signifie-t-il que la concurrence est relancée, selon vous ?
Je sais que j’arrive parce qu’Amandine (Leyanud) est blessée. Donc je suis là pour continuer à apprendre. On me dit que je suis vieille, mais pas tant que ça (sourire). En tant que sportive de haut niveau, on a toujours de l’ambition et tout est ouvert. Je sais qu’Olivier a ses deux gardiennes établies, mais chacune peut avoir sa place. Les plus performantes en club sont appelées, donc ce sera la récompense du travail réussi avec Brest. En attendant, je profite de ces moments pour prendre de l’expérience. »

Gnabouyou « avait un peu mis ça de côté »

Sa dernière expérience, à l’Euro 2014, avait été difficile. Un rôle de remplaçante, trois buts pour son entrée en jeu face à la Serbie, puis quatre rencontres passées sur le banc. En fin de saison, la Toulonnaise prenait la direction de Viborg, au Danemark, sans que ses bonnes performances lui permettent un retour. Alors cette convocation, « c’est inattendu, oui, assure Marie-Paule Gnabouyou. Sincèrement, j’avais un peu mis ça de côté. Je m’étais dit que si je devais retourner en équipe de France, la seule manière serait de performer avec mon club, donc je me focalisais sur ça. » Cela fonctionne puisque Viborg, malgré de nombreux changements cet été, mène le Championnat du Danemark (4 victoire et 1 nul en 5 matchs, dont un succès sur Midtjylland notamment), avec 15 buts pour l'arrière. « Cette convocation récompense mon choix de Viborg, mais surtout les heures, les jours d’entraînement, sourit la gauchère, qui remplace numériquement Alexandra Lacrabère, blessée, dans le groupe. C’est une belle preuve de confiance, je le prends comme une chance, sans me poser de questions. De toute façon, je n’ai rien à perdre. J’arrive dans un groupe sain, plein d’enthousiasme, et le plus dur maintenant est d’y rester. Alors je vais me donner à fond, à 100% dans les matchs que je vais pouvoir jouer. »

Le programme de la Golden League (première étape) :
A Kolding, Danemark.
Jeudi 6 octobre
18h15: France – Norvège. 20h30 : Danemark – Russie.
Samedi 8 octobre
14 h : Norvège – Russie. 16h10 : Danemark – France.
Dimanche 9 octobre
14h : France – Russie. 16h10 : Danemark – Norvège.

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