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Euro U20M: Valentin Kieffer "On a foi en notre collectif !"

International

samedi 21 juillet 2018 - © Yves Michel

 7 min 21 de lecture

Comme ses 15 autres partenaires de l’équipe de France Juniors, Valentin Kieffer s’apprête ce dimanche à disputer le match le plus important de sa jeune carrière d’international. Une victoire est impérative face au Danemark si les Tricolores veulent se retrouver parmi les 8 qualifiés du Tour Principal et poursuivre l’Euro en Slovénie au plus haut niveau. Le gardien de buts des Bleus en est parfaitement conscient. Il en appelle à la mobilisation générale !

par Yves Michel, à Celje (Slovénie)

Chez les Kieffer, on ne vient pas au handball par atavisme mais par passion. Seule Sandrine la maman a échappé à la contagion. Et encore… ce n’est pas certain car à la moindre réunion de famille, lorsque Jean Luc le père, ancien joueur de la Robertsau et de Bundesliga, formateur au pôle de Strasbourg et entraîneur de Plobsheim, rentre d’un match ou même d’une séance d’entraînement, personne n’y coupe.

Il y a tout d’abord Ilona, 21 ans, professionnelle en LFH à Besançon. C’est l’aînée et c’est elle qui la 1ère a repris le flambeau paternel. En juillet 99, Valentin a agrandi le cercle. Quelques années plus tard, le gamin est entré inévitablement dans le système et comme papa dans les années 90, il s’est retrouvé dans les bois. Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Car il ne faudrait pas oublier Timothée, 7 ans qui a pris depuis peu, une sage décision: il va s’y mettre lui aussi, et tiens donc, pourquoi pas dans les cages !

Il est le 1er fan de Valentin, surtout que depuis qu’il est né, il a vu les médailles du frangin s’accumuler dans la vitrine. Depuis le Foje en 2015, en passant par l’Euro en 2016 et le Mondial en 2017, le métal a toujours été le même.

Sur cette Euro juniors, la France est attendue au tournant. Et elle l’a bien compris surtout après l’amère défaite de jeudi face au Portugal. Les 98-99 se retrouvent dans une situation inédite, le dos au mur, avec pour mission de battre le Danemark, ce dimanche à 17h, s’ils veulent continuer l’aventure avec les meilleurs.

Valentin, la contre-perf contre le Portugal a-t-elle été évacuée ?
Forcément, on est encore obligé d’y penser car on a pris une réelle claque et même si sur le second match on s’est remobilisé, on garde toujours une cicatrice. Ça a été une sacrée désillusion mais je pense qu’on a bien réagi.

Le collectif est votre force et contre le Portugal, ce n’est pas ce qu’on a vu…
Carrément, il faut le reconnaître, nous n’avons pas joué sur nos valeurs, on a essayé de trouver des solutions chacun de son côté et cela nous a porté préjudice. Hier (vendredi) contre la Hongrie, on a retrouvé cette envie de vraiment construire ensemble et je pense que cela s’est vu.

Qu’est-ce que ça fait de se sentir à ce point vulnérable ?
Comme cela nous est peu arrivé par le passé, on a pris conscience de la réalité.

C’est-à-dire ?
On avait peut-être oublié qu’un championnat d’Europe c’était ce qu’il y avait de plus difficile à jouer. On n’a pas eu le beau rôle mais du coup, on apprend aussi de nos erreurs. On sait maintenant que chaque match va être à la vie, à la mort.

Qu'est-ce qui s'est passé après le match contre le Portugal ?
Le staff a dit ce qu’il avait à dire et nous a laissés entre nous pour en parler. Les cadres ont donné leur avis mais tous ceux qui voulaient intervenir, ont pu le faire. Gauthier (Ivah, le 3ème gardien, 17ème homme) qui a vécu le match depuis les tribunes, était autant remonté que nous qui en avions été les acteurs. Il fallait se dire des choses même si certaines n’étaient bonnes à entendre.

C’est le genre de situation qui peut vous faire redescendre sur terre…
Je ne pense pas non plus qu’on était sur un nuage, trop sûrs de nous. Mais indirectement, c’est possible que cette défaite nous fasse du bien pour la suite de l’Euro.

La suite, c'est tout d’abord le Danemark… avec un impératif : les battre.
A l’issue de ce match, il n’y aura qu’un seul rescapé.

Vous avez souvent battu les Danois, pour eux, il y a aussi un gros défi à relever…
C’est vrai qu’on les connait parfaitement, qu’il y a peut-être la rage chez eux de vouloir prendre une revanche. Ça se joue sur un match, tout peut se passer, tout est remis à plat, l’impact physique va compter, la différence se fera sur l’envie, le mental.

Vos « gros » ont été un peu tendres contre le Portugal. Il leur a manqué une certaine agressivité…
On ne va pointer personne du doigt. Chacun sait qu’il devra être combattif et surtout ne pas dévier à sa guise, du projet de jeu. Il faudra être discipliné pour battre le Danemark...

… qui évolue sans Emil Laerke sa pièce maîtresse de l’Euro 2016 et du Mondial 2017…
Le souci, c’est que les autres peuvent être tout aussi performants. C’est une équipe dangereuse de loin, avec de gros gabarits, une défense solide, un gardien qui joue bien le contre et une bonne continuité en attaque.

Si on doit mettre un petit billet sur la table, qu’est-ce qui fait qu’on peut vous faire confiance… jusqu’au bout ?
On a foi en notre collectif. On l’a retrouvé, on est tous ensemble, on vise tous dans la même direction.

A titre perso, comment juges-tu tes deux prestations ?
Evidemment, après le 1er match, j’ai eu la sensation qu’il m’avait manqué pas mal de choses, des arrêts que j’aurais pu faire, le 2ème match m’a plutôt rassuré.


Comment fonctionnes-tu avec Bastien, ton binôme ?
On se connait de mieux en mieux puisqu’on est ensemble depuis deux ans, on se parle beaucoup et on est vachement complémentaire, après… il nous manque encore quelque chose sur cet Euro. On n'a pas encore retrouvé l’osmose qu’on avait l’été dernier au Mondial... mais ce n’est pas un sujet d’inquiétude.

Cette complémentarité des deux gardiens, elle va jusqu’aux traits de caractère ? On a à faire à deux calmes ?
(sourires) Pas tant que ça. Bastien doit souvent me canaliser car je ne suis pas si calme que ça. Dans la vie de tous les jours, c’est le mec posé, ce qui des fois contraste avec ma personnalité. Mais c’est cool en fait…

Yohann Delattre est un ancien grand gardien, il a obligatoirement un œil avisé sur ce que vous faites…
Bien-sûr ! Et on est très demandeur de tous les conseils qu’on pourra nous donner. Il y a Yohann mais on a aussi bénéficié de l’expérience de Daouda Karaboué qui est avec France Jeunes mais qui a participé à certains de nos stages. Bastien, Gauthier et moi avons des moments spécifiques pendant lesquels on peut travailler nos gammes.

Sur cet Euro, Gauthier Ivah a vraiment le rôle ingrat…
Je ne sais pas si c’est le mot. En tous cas, il nous apporte un soutien complet, il est à fond même dans les tribunes et aux entraînements, c’est un partenaire exemplaire. Pour la vie du collectif, aussi.



Les oppositions marquantes entre la France et le Danemark…

les deux dernières…
Avril 2018 en amical au Danemark
match nul (33-33) - les Français ont été souvent à la traîne mais sur la fin, ont remonté un handicap de 3 buts, profitant d'un relâchement défensif adverse.
succès des Tricolores 2 jours plus tard (28-33) Emil Laerke présent lors du 1er match est absent et les Français assurent le spectacle de bout en bout.

en compétition officielle
Août 2017 - Mondial U19 en Géorgie 
tour préliminaire - succès tricolore 35-26 (MT 19-15)
demi-finale - bis repetita ou presque pour la France  35-27  (MT 17-12)
Le Danemark avait dans ses rangs Emil Laerke et Emil Jakobsen (104 buts à eux deux sur la compétition - Laerke dans le top 3 derrière l'Islandais Einarsson et Kyllian Villeminot)

Août 2016 - Euro U18 en Croatie
tour principal - défaite des Bleus 28-32 (MT 16-19) sans grande conséquence puisqu'ils se qualifient pour la demi-finale avec la Slovénie. Le Danemark qui avait obtenu le même nombre de points (4) n'entre pas dans le carré final à cause d'une moins bonne différence de buts. A noter que les Danois avaient débuté ce tour avec aucun point et ont donc failli passer. 

Etat des lieux danois sur cet Euro en Slovénie

Emil Laerke (laissé au repos !) et Emil Jakobsen (blessé) sont absents. En revanche, retour de Mathias Möller qui lui n'était pas au Mondial 2017.

résultats
victoire difficile face à la Hongrie 23-22
défaite face au Portugal 29-31

meilleurs buteurs (en 2 m.) Mathias Gidsel (ALD - GOG) 14  - Mathias Möller (DC - Arhus Handbold) 9 - Jonathan Würtz (ARG/DC - Nyborg) et Lukas Jorgensen (PVT - GOG) 6

Euro U20M: Valentin Kieffer "On a foi en notre collectif !" 

International

samedi 21 juillet 2018 - © Yves Michel

 7 min 21 de lecture

Comme ses 15 autres partenaires de l’équipe de France Juniors, Valentin Kieffer s’apprête ce dimanche à disputer le match le plus important de sa jeune carrière d’international. Une victoire est impérative face au Danemark si les Tricolores veulent se retrouver parmi les 8 qualifiés du Tour Principal et poursuivre l’Euro en Slovénie au plus haut niveau. Le gardien de buts des Bleus en est parfaitement conscient. Il en appelle à la mobilisation générale !

par Yves Michel, à Celje (Slovénie)

Chez les Kieffer, on ne vient pas au handball par atavisme mais par passion. Seule Sandrine la maman a échappé à la contagion. Et encore… ce n’est pas certain car à la moindre réunion de famille, lorsque Jean Luc le père, ancien joueur de la Robertsau et de Bundesliga, formateur au pôle de Strasbourg et entraîneur de Plobsheim, rentre d’un match ou même d’une séance d’entraînement, personne n’y coupe.

Il y a tout d’abord Ilona, 21 ans, professionnelle en LFH à Besançon. C’est l’aînée et c’est elle qui la 1ère a repris le flambeau paternel. En juillet 99, Valentin a agrandi le cercle. Quelques années plus tard, le gamin est entré inévitablement dans le système et comme papa dans les années 90, il s’est retrouvé dans les bois. Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Car il ne faudrait pas oublier Timothée, 7 ans qui a pris depuis peu, une sage décision: il va s’y mettre lui aussi, et tiens donc, pourquoi pas dans les cages !

Il est le 1er fan de Valentin, surtout que depuis qu’il est né, il a vu les médailles du frangin s’accumuler dans la vitrine. Depuis le Foje en 2015, en passant par l’Euro en 2016 et le Mondial en 2017, le métal a toujours été le même.

Sur cette Euro juniors, la France est attendue au tournant. Et elle l’a bien compris surtout après l’amère défaite de jeudi face au Portugal. Les 98-99 se retrouvent dans une situation inédite, le dos au mur, avec pour mission de battre le Danemark, ce dimanche à 17h, s’ils veulent continuer l’aventure avec les meilleurs.

Valentin, la contre-perf contre le Portugal a-t-elle été évacuée ?
Forcément, on est encore obligé d’y penser car on a pris une réelle claque et même si sur le second match on s’est remobilisé, on garde toujours une cicatrice. Ça a été une sacrée désillusion mais je pense qu’on a bien réagi.

Le collectif est votre force et contre le Portugal, ce n’est pas ce qu’on a vu…
Carrément, il faut le reconnaître, nous n’avons pas joué sur nos valeurs, on a essayé de trouver des solutions chacun de son côté et cela nous a porté préjudice. Hier (vendredi) contre la Hongrie, on a retrouvé cette envie de vraiment construire ensemble et je pense que cela s’est vu.

Qu’est-ce que ça fait de se sentir à ce point vulnérable ?
Comme cela nous est peu arrivé par le passé, on a pris conscience de la réalité.

C’est-à-dire ?
On avait peut-être oublié qu’un championnat d’Europe c’était ce qu’il y avait de plus difficile à jouer. On n’a pas eu le beau rôle mais du coup, on apprend aussi de nos erreurs. On sait maintenant que chaque match va être à la vie, à la mort.

Qu'est-ce qui s'est passé après le match contre le Portugal ?
Le staff a dit ce qu’il avait à dire et nous a laissés entre nous pour en parler. Les cadres ont donné leur avis mais tous ceux qui voulaient intervenir, ont pu le faire. Gauthier (Ivah, le 3ème gardien, 17ème homme) qui a vécu le match depuis les tribunes, était autant remonté que nous qui en avions été les acteurs. Il fallait se dire des choses même si certaines n’étaient bonnes à entendre.

C’est le genre de situation qui peut vous faire redescendre sur terre…
Je ne pense pas non plus qu’on était sur un nuage, trop sûrs de nous. Mais indirectement, c’est possible que cette défaite nous fasse du bien pour la suite de l’Euro.

La suite, c'est tout d’abord le Danemark… avec un impératif : les battre.
A l’issue de ce match, il n’y aura qu’un seul rescapé.

Vous avez souvent battu les Danois, pour eux, il y a aussi un gros défi à relever…
C’est vrai qu’on les connait parfaitement, qu’il y a peut-être la rage chez eux de vouloir prendre une revanche. Ça se joue sur un match, tout peut se passer, tout est remis à plat, l’impact physique va compter, la différence se fera sur l’envie, le mental.

Vos « gros » ont été un peu tendres contre le Portugal. Il leur a manqué une certaine agressivité…
On ne va pointer personne du doigt. Chacun sait qu’il devra être combattif et surtout ne pas dévier à sa guise, du projet de jeu. Il faudra être discipliné pour battre le Danemark...

… qui évolue sans Emil Laerke sa pièce maîtresse de l’Euro 2016 et du Mondial 2017…
Le souci, c’est que les autres peuvent être tout aussi performants. C’est une équipe dangereuse de loin, avec de gros gabarits, une défense solide, un gardien qui joue bien le contre et une bonne continuité en attaque.

Si on doit mettre un petit billet sur la table, qu’est-ce qui fait qu’on peut vous faire confiance… jusqu’au bout ?
On a foi en notre collectif. On l’a retrouvé, on est tous ensemble, on vise tous dans la même direction.

A titre perso, comment juges-tu tes deux prestations ?
Evidemment, après le 1er match, j’ai eu la sensation qu’il m’avait manqué pas mal de choses, des arrêts que j’aurais pu faire, le 2ème match m’a plutôt rassuré.


Comment fonctionnes-tu avec Bastien, ton binôme ?
On se connait de mieux en mieux puisqu’on est ensemble depuis deux ans, on se parle beaucoup et on est vachement complémentaire, après… il nous manque encore quelque chose sur cet Euro. On n'a pas encore retrouvé l’osmose qu’on avait l’été dernier au Mondial... mais ce n’est pas un sujet d’inquiétude.

Cette complémentarité des deux gardiens, elle va jusqu’aux traits de caractère ? On a à faire à deux calmes ?
(sourires) Pas tant que ça. Bastien doit souvent me canaliser car je ne suis pas si calme que ça. Dans la vie de tous les jours, c’est le mec posé, ce qui des fois contraste avec ma personnalité. Mais c’est cool en fait…

Yohann Delattre est un ancien grand gardien, il a obligatoirement un œil avisé sur ce que vous faites…
Bien-sûr ! Et on est très demandeur de tous les conseils qu’on pourra nous donner. Il y a Yohann mais on a aussi bénéficié de l’expérience de Daouda Karaboué qui est avec France Jeunes mais qui a participé à certains de nos stages. Bastien, Gauthier et moi avons des moments spécifiques pendant lesquels on peut travailler nos gammes.

Sur cet Euro, Gauthier Ivah a vraiment le rôle ingrat…
Je ne sais pas si c’est le mot. En tous cas, il nous apporte un soutien complet, il est à fond même dans les tribunes et aux entraînements, c’est un partenaire exemplaire. Pour la vie du collectif, aussi.



Les oppositions marquantes entre la France et le Danemark…

les deux dernières…
Avril 2018 en amical au Danemark
match nul (33-33) - les Français ont été souvent à la traîne mais sur la fin, ont remonté un handicap de 3 buts, profitant d'un relâchement défensif adverse.
succès des Tricolores 2 jours plus tard (28-33) Emil Laerke présent lors du 1er match est absent et les Français assurent le spectacle de bout en bout.

en compétition officielle
Août 2017 - Mondial U19 en Géorgie 
tour préliminaire - succès tricolore 35-26 (MT 19-15)
demi-finale - bis repetita ou presque pour la France  35-27  (MT 17-12)
Le Danemark avait dans ses rangs Emil Laerke et Emil Jakobsen (104 buts à eux deux sur la compétition - Laerke dans le top 3 derrière l'Islandais Einarsson et Kyllian Villeminot)

Août 2016 - Euro U18 en Croatie
tour principal - défaite des Bleus 28-32 (MT 16-19) sans grande conséquence puisqu'ils se qualifient pour la demi-finale avec la Slovénie. Le Danemark qui avait obtenu le même nombre de points (4) n'entre pas dans le carré final à cause d'une moins bonne différence de buts. A noter que les Danois avaient débuté ce tour avec aucun point et ont donc failli passer. 

Etat des lieux danois sur cet Euro en Slovénie

Emil Laerke (laissé au repos !) et Emil Jakobsen (blessé) sont absents. En revanche, retour de Mathias Möller qui lui n'était pas au Mondial 2017.

résultats
victoire difficile face à la Hongrie 23-22
défaite face au Portugal 29-31

meilleurs buteurs (en 2 m.) Mathias Gidsel (ALD - GOG) 14  - Mathias Möller (DC - Arhus Handbold) 9 - Jonathan Würtz (ARG/DC - Nyborg) et Lukas Jorgensen (PVT - GOG) 6

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