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LFH : Issy avait la rage

LBE

jeudi 15 mai 2014 - © Pierre Menjot

 4 min 8 de lecture

Demi-finale aller de play-offs.
Après le pire, le meilleur. Complètement inhibé trois jours auparavant en Challenge Cup, Issy-Paris a battu Fleury, mercredi, en demi-finale aller de Championnat (27-22) et met la pression sur son adversaire avant le match retour. Sans Angélique Spincer (mollet) ni Charlotte Mordal (maternité), les filles d'Arnaud Gandais ont eu la réaction qu'il fallait.

Séchées, les larmes de dimanche. Mais pas oubliées pour autant. Mercredi soir, les Isséennes avaient l'image des joueuses soulagées, par la victoire, un peu, mais par la manière, surtout, d'avoir réagi après le gros coup de bambou reçu sur la tête dimanche, en finale de la Challenge Cup. « C'était soit on réagissait, soit on s'effondrait », souffle Karolina Zalewski, pas mécontente de la réaction d'orgueil des siennes. Face à Fleury, qui n'avait perdu que contre Metz jusqu'ici en France, Issy-Paris a remporté sa demi-finale aller de Championnat de France, creusant au passage un écart qui, s'il ne lui promet rien, place les Loiretaines en position très inconfortable avant le match retour, dimanche (27-22).

« Il y a eu beaucoup de discussion en début de semaine et les joueuses ont été mises face à leurs responsabilités », avoue Jean-Marie Sifre, le président isséen, lui aussi beaucoup plus léger mercredi. Sur le chemin de la rédemption, les filles d'Arnaud Gandais se sont armées de leur plus fameuse vertu depuis des années : la défense. Hargneuses, accrocheuses, solidaires : jamais les locales n'ont laissé tranquille l'armada offensive de Fleury, alors complètement perdue et qui avait visiblement perdu l'habitude des contacts aussi secs. Passée la folie initiale sous la houlette d'Oftedal (7-4, 14e), les coéquipières d'une solide Darly Zoqbi (15 arrêts) recollaient à la pause (11-11). Puis craquaient à nouveau.

Car face à elles, le show Attingré se poursuivait. Arrêts à six mètres, impeccable derrière son contre, celle qui a tant souffert dimanche s'est montrée beaucoup plus solide que ses statistiques ne peuvent le laisser croire. Et o combien précieuse dans l'agressivité à afficher. « Ce soir, c'était mieux, juge l'internationale française, déjà tournée vers le retour. On a réussi à réagir et surtout à tenir le match. On a montré un autre visage devant notre public, à nos bénévoles, qui le méritent après ce qu'on a fait samedi. Mais ce n'est pas fini, ce n'est que le début d'une excuse. »

Un très bon début même, à voir toutes les attaques loiretaines s'échouer, une par une, encore plus devant Maryam Garba impeccable au relais d'Attingré (¾ arrêts dt 1 pen) – « Elle a été parfaite », en souriait la seconde - faisant grimper l'écart à sept unités à l'approche de l'heure de jeu (24-17, 54e). Passés les temps-mort à rassurer son équipe (« Continuez à jouer, ça va venir »), Fred Bougeant élevait alors la voix et remettait ses deux leaders, les plus fortes mentalement quand le moral s'effrite : Marta Mangué et Gnonsiane Niombla. Avec une Zoqbi elle aussi de retour dans les poteaux (2 arrêts de suite pour finir), Fleury évitait une balle de -8 et recollait même à 5 unités au final, laissant, presque, un peu de déception aux Parisiennes. « Elles ont un peu de réussite sur la fin, mais on n'est pas déçues : c'est mieux d'être à +5 qu'à -5, tranche Armelle Attingré. De toute façon, face à une équipe aussi offensive que Fleury, on ne peut pas se permettre de gérer. »

Les vice-championnes de France, elles, ont filé rapidement aux vestiaires et sont désormais tenues au silence, sur demande de leur staff. Seul Fred Bougeant s'est montré loquace pour tenter d'expliquer ce qui a été une véritable contre-performance des siennes. « On s'en sort bien, respirait l'entraîneur de Fleury. J'ai l'impression que mon équipe n'a pas basculé en mode play-offs, alors qu'on a effectué une bonne préparation. On a joué face à une équipe vexée, blessée même, qui a joué avec peu de remplaçantes. Et on n'a pas su réagir, on a même pris une belle leçon. J'assume la partie handball mais j'ai du mal à comprendre comment on a pu mettre si peu d'implication. D'autant que les entraînements étaient très bons, on n'a rien vu venir ! »

Rentrées sitôt le match terminé chez elles, les Loiretaines vont à présent devoir se lancer dans une « remontada » en mettant beaucoup, beaucoup d'allant offensif. « On va effectuer un travail autant tactique que mental, poursuit Fred Bougeant. Cinq buts, c'est un gros différentiel, et c'est pas évident de bouger une équipe comme Issy. On va mettre du courage mais il faudra surtout de l'application, de la lucidité, pas comme ce soir. Et aussi une dose d'excitation. » Désormais, Fleury est une bête blessée. Et Issy sait trop bien à quel point cela peut rendre dangereux.

ISSY PARIS - FLEURY LOIRET

27-22 (Mi-temps : 11-11)
Statistiques du match

LFH : Issy avait la rage 

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jeudi 15 mai 2014 - © Pierre Menjot

 4 min 8 de lecture

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Demi-finale aller de play-offs.
Après le pire, le meilleur. Complètement inhibé trois jours auparavant en Challenge Cup, Issy-Paris a battu Fleury, mercredi, en demi-finale aller de Championnat (27-22) et met la pression sur son adversaire avant le match retour. Sans Angélique Spincer (mollet) ni Charlotte Mordal (maternité), les filles d'Arnaud Gandais ont eu la réaction qu'il fallait.

Séchées, les larmes de dimanche. Mais pas oubliées pour autant. Mercredi soir, les Isséennes avaient l'image des joueuses soulagées, par la victoire, un peu, mais par la manière, surtout, d'avoir réagi après le gros coup de bambou reçu sur la tête dimanche, en finale de la Challenge Cup. « C'était soit on réagissait, soit on s'effondrait », souffle Karolina Zalewski, pas mécontente de la réaction d'orgueil des siennes. Face à Fleury, qui n'avait perdu que contre Metz jusqu'ici en France, Issy-Paris a remporté sa demi-finale aller de Championnat de France, creusant au passage un écart qui, s'il ne lui promet rien, place les Loiretaines en position très inconfortable avant le match retour, dimanche (27-22).

« Il y a eu beaucoup de discussion en début de semaine et les joueuses ont été mises face à leurs responsabilités », avoue Jean-Marie Sifre, le président isséen, lui aussi beaucoup plus léger mercredi. Sur le chemin de la rédemption, les filles d'Arnaud Gandais se sont armées de leur plus fameuse vertu depuis des années : la défense. Hargneuses, accrocheuses, solidaires : jamais les locales n'ont laissé tranquille l'armada offensive de Fleury, alors complètement perdue et qui avait visiblement perdu l'habitude des contacts aussi secs. Passée la folie initiale sous la houlette d'Oftedal (7-4, 14e), les coéquipières d'une solide Darly Zoqbi (15 arrêts) recollaient à la pause (11-11). Puis craquaient à nouveau.

Car face à elles, le show Attingré se poursuivait. Arrêts à six mètres, impeccable derrière son contre, celle qui a tant souffert dimanche s'est montrée beaucoup plus solide que ses statistiques ne peuvent le laisser croire. Et o combien précieuse dans l'agressivité à afficher. « Ce soir, c'était mieux, juge l'internationale française, déjà tournée vers le retour. On a réussi à réagir et surtout à tenir le match. On a montré un autre visage devant notre public, à nos bénévoles, qui le méritent après ce qu'on a fait samedi. Mais ce n'est pas fini, ce n'est que le début d'une excuse. »

Un très bon début même, à voir toutes les attaques loiretaines s'échouer, une par une, encore plus devant Maryam Garba impeccable au relais d'Attingré (¾ arrêts dt 1 pen) – « Elle a été parfaite », en souriait la seconde - faisant grimper l'écart à sept unités à l'approche de l'heure de jeu (24-17, 54e). Passés les temps-mort à rassurer son équipe (« Continuez à jouer, ça va venir »), Fred Bougeant élevait alors la voix et remettait ses deux leaders, les plus fortes mentalement quand le moral s'effrite : Marta Mangué et Gnonsiane Niombla. Avec une Zoqbi elle aussi de retour dans les poteaux (2 arrêts de suite pour finir), Fleury évitait une balle de -8 et recollait même à 5 unités au final, laissant, presque, un peu de déception aux Parisiennes. « Elles ont un peu de réussite sur la fin, mais on n'est pas déçues : c'est mieux d'être à +5 qu'à -5, tranche Armelle Attingré. De toute façon, face à une équipe aussi offensive que Fleury, on ne peut pas se permettre de gérer. »

Les vice-championnes de France, elles, ont filé rapidement aux vestiaires et sont désormais tenues au silence, sur demande de leur staff. Seul Fred Bougeant s'est montré loquace pour tenter d'expliquer ce qui a été une véritable contre-performance des siennes. « On s'en sort bien, respirait l'entraîneur de Fleury. J'ai l'impression que mon équipe n'a pas basculé en mode play-offs, alors qu'on a effectué une bonne préparation. On a joué face à une équipe vexée, blessée même, qui a joué avec peu de remplaçantes. Et on n'a pas su réagir, on a même pris une belle leçon. J'assume la partie handball mais j'ai du mal à comprendre comment on a pu mettre si peu d'implication. D'autant que les entraînements étaient très bons, on n'a rien vu venir ! »

Rentrées sitôt le match terminé chez elles, les Loiretaines vont à présent devoir se lancer dans une « remontada » en mettant beaucoup, beaucoup d'allant offensif. « On va effectuer un travail autant tactique que mental, poursuit Fred Bougeant. Cinq buts, c'est un gros différentiel, et c'est pas évident de bouger une équipe comme Issy. On va mettre du courage mais il faudra surtout de l'application, de la lucidité, pas comme ce soir. Et aussi une dose d'excitation. » Désormais, Fleury est une bête blessée. Et Issy sait trop bien à quel point cela peut rendre dangereux.

ISSY PARIS - FLEURY LOIRET

27-22 (Mi-temps : 11-11)
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