Même s'ils peuvent être rejoints au classement, les Parisiens ne peuvent plus être dépassés à la différence de buts qu'ils ont su établir sur Nantes et Montpellier, leurs poursuivants immédiats. Grâce à une nette victoire à Aix, le PSG rafle son 6ème titre national de l'histoire, le 5ème consécutif, au terme d'une saison marquée par l'absence d'une participation au carré final de la Ligue des Champions.
par Yves MICHEL
Ils devront encore en gagner quelques-uns pour rattraper un jour la performance et les 14 titres de Montpellier mais ce jeudi soir à Aix en Provence, le PSG a raflé le 6ème titre national de son histoire, le 5ème consécutif. Sacrés champions à quatre journées de la fin, la performance est louable, le dernier écart le plus conséquent au classement remonte à 2016, l'année où St Raphaël avait pris la place de dauphin à tout de même 10 points du leader parisien. La saison passée par exemple, il avait fallu attendre l'ultime journée pour lever définitivement tout suspense. « Réussir à être champion avec autant d’avance, souligne Nikola Karabatic au micro de beIN Sports, de nos jours en Star Ligue, c’est un vrai exploit. Malheureusement, notre objectif était d’aller au Final Four et on a vu que ce n’était pas aussi facile. Les années d’avant on y arrivait et on banalisait tout ça, on ne l’a pas fait cette année même si l’équipe le méritait car on a fait une très grosse saison. Ce soir, c’était important de rebondir.» A l’issue de cette 22ème journée, les Parisiens comptent donc huit points d’avance sur Nantes et Montpellier et même si d’ici le 6 juin, ils venaient à perdre les quatre matches restants, ils ne pourraient être rejoints. Les partenaires de Thierry Omeyer ont fait largement le boulot en amont en soignant la différence de buts particulière sur le "H" (+6) et le "MHB" (+15). Ils devront aller à St Raphaël (dès dimanche prochain), accueillir Nîmes et Cesson et entre ces deux derniers rendez-vous, se déplacer à Pontault-Combault.
Depuis le début de la saison, c’est seulement à Nîmes que le PSG a concédé un point. Parcours quasi donc sans faute pour une formation qui réalise un doublé (coupe de la Ligue et Championnat) mais à qui il manquera inévitablement quelque chose. La déconvenue européenne est trop proche pour ne pas l’évoquer. Les différents scénarios de la double confrontation face à Kielce ont laissé et laisseront encore des traces. Depuis 2016, le plus gros budget d’Europe (17,7 millions d’euros) avait pris l’habitude de s’offrir une balade à Cologne, c’est donc raté pour cette fois. « Aller chercher un nouveau titre de champion, c’est très difficile à réaliser et je tiens à rendre hommage à toute l’équipe, le staff, insiste Thierry Omeyer. Je pense qu’on a montré de la constance et de la régularité sur la saison dans une Star Ligue de très haut niveau. C’est ma dernière saison donc j’avais à cœur de terminer avec des titres, j’aurais aimé bien-sûr décrocher cette Ligue des Champions, l’exploit n’était pas loin mais c’est le sport, c’est comme ça. » Depuis la saison 95-96 et le titre de l’OM-Vitrolles, aucune équipe n’a terminé le championnat invaincue (avant de disparaître totalement du paysage, les Marseillais n’avaient concédé que deux nuls). Le PSG aura donc ce challenge à relever. A noter aussi que Nikola Karabatic entre un peu plus dans l’histoire en rejoignant Mladen Bojinovic avec 11 titres à son actif. Et ce, comme l’arrière serbe, sous deux maillots, celui de Montpellier et celui de Paris.

C’est donc à Aix que le PSG valide ce titre de la saison 2018-2019. Au terme d’une rencontre qui ne restera pas dans les mémoires tant l’adversaire a opposé une bien piètre réplique. Certes les Parisiens ont eu du mal à entrer dans le rythme, butant d’entrée sur un bon Wesley Pardin mais quand ils ont pu exploiter les nombreuses pertes de balle aixoises (9 contre 6 en 1ère période), ils ont creusé l’écart. Peu avant la pause et à la reprise, la mainmise du PSG a été totale, les Provençaux malheureux dans la finition ont payé au prix fort une double exclusion numérique. Un 0-7 passé en 12 minutes sera rédhibitoire. Paris n’a eu qu’à dérouler, augmentant progressivement son avance pour finir confortablement (20-29). On eut aimé voir un peu plus d’engagement et de résistance de la part des Aixois. Aymeric Minne certainement déconcentré par les transactions en coulisses d'un transfert imminent vers Nantes, l’absence de Goni Leoz, la transparence de Stenmalm, toutes ces limites qui ont empêché les hommes de Jérôme Fernandez d’enflammer le parquet, tout cela a véritablement facilité la tâche des néo champions de France.
Si Paris n’a plus rien à soulever (simplement le trophée qui est acquis le soir du 6 juin), les équipes qui suivent ont encore quelque chose à jouer. Même Pays d’Aix peut lorgner vers l’Europe avec une 6ème place potentiellement qualificative pour l’EHF. Tout dépendra de l’issue de la finale de la Coupe de France, le 25 mai entre Chambéry et Dunkerque. Si les Savoyards qui termineront a minima 5ème de l’élite, s’imposent, la 6ème place sera européenne. Si ce sont les Nordistes, ils décrocheront le ticket et on en restera là. La lutte pour les deux accessits sur le podium est tout aussi passionnante. Les quatre équipes classées après Paris sont dans un mouchoir, en deux points. A la clé, il y a la qualification en Ligue des Champions.