Les joueurs de Montpellier ou ceux de Saintes succèderont-ils un jour à ceux de Reze (lauréats l'an passé) au palmarès du championnat de France de Nationale 1 masculine ? L'affaire parait compromise vu les incidents qui ont émaillé ce samedi à Créteil, la finale entre les deux clubs. Aucun joueur, aucun entraîneur, aucun dirigeant n'est à la source du malaise. Tout est parti des gradins où des individus (dont certains cagoulés !) ont semé le chaos, au point de faire arrêter définitivement la rencontre.
Ce rendez-vous entre les deux meilleures formations de N1 était programmé à 19h. Jusque-là, aucun incident n'avait perturbé les cinq finales (de N1 à N3) programmées au palais des sports Robert Oubron. Cette dernière rencontre a été retardée d'environ un quart d'heure pour que l'organisation ait le temps de canaliser des prétendus supporters de Saintes, au comportement plutôt virulent et insultant. Leur cible ? Les joueurs de Montpellier qui à leurs yeux, étaient la cause de toute la misère du monde !
Présentation (sommaire) des joueurs, des fumigènes (!) sortent de certains sacs. L'entrée de la formation héraultaise est copieusement sifflée, les insultes ne manquent pas pour corser le cocktail. Le coup d'envoi, malgré cet environnement hostile est quand même donné.
Engagement des Saintais, 1er but. Engagement du MHB et faute adverse débouchant sur un jet de 7 mètres. L'exercice ne sera jamais exécuté. Le match sera arrêté après 1'37, un des arbitres quittant précipitamment le parquet, à clochepied. Quelques minutes plus tard, il mentionnera avoir été atteint par un projectile parti de la fameuse tribune à problèmes.
Après 40 minutes d'opacité, la décision est prise de ne pas reprendre la rencontre. « Je n’aurais jamais laissé mes joueurs courir le moindre danger, martèle Jérôme Diaz, le coach de la réserve du MHB. Le contexte était pesant et on peut se poser bon nombre de questions sur les conditions de sécurité. On se serait cru dans un stade de football avec des chants qu'on n'a pas l'habitude d'entendre au handball. Et on peut se dire, tout ça pour ça. On s'est plié à tout ce qu'on nous a demandé. Notre dernier match officiel, c'était le 24 mai. On s'est entraîné pour présenter le meilleur visage possible et en plus, il a fallu qu'on se déplace à Créteil. » Même sentiment d'injustice dans le camp d'en-face. Les dirigeants de l'US Saintes HB ont en plus, la désagréable sensation d'être pointés du doigt et de voir leur image salie par ces individus à l'aspect peu recommandable qu'on veut leur associer. « Nous n'avons rien à voir avec ces gens-là, s'agace François Woum-Woum, le manager général du club de Charente-Maritime. Apparemment, ils sont issus de la banlieue parisienne et sont venus nous "supporter" mais nous ne les connaissons pas. Je confirme qu'ils sont entrés avec des masques, des fumigènes... des choses qui n'ont pas leur place dans une salle de handball. Nous sommes venus jouer une finale et participer à une fête. Comme Montpellier, nous avons eu droit à autre chose. » La ligue Ile-de-France de handball, organisatrice des finales nationales devra apporter les explications nécessaires sur l'absence de filtrage efficace à l'entrée du palais des sports Robert Oubron. Car la question reste posée: comment les fauteurs de trouble ont ils pu introduire des fumigènes à l'intérieur de l'enceinte sportive ? « Le personnel de sécurité est resté maître de la situation, souligne François Woum-Woum, il n'y a pas eu de bagarre... Mais, c'est vrai, cela aurait pu dégénérer. Je le répète, les deux clubs sont les 1ers lésés. Et poser une quelconque responsabilité sur l'US Saintes HB est une grave erreur, la poser sur la sécurité l'est aussi car personne ne pouvait imaginer ce qui s'est passé.» Dans les prochains jours (ou mois car ne l'oublions pas, les vacances approchent) la COC (Commission d'Organisation des Compétitions) prendra une décision. Le match sera-t-il à rejouer ? Le titre 2025 en N1 masculine sera-t-il attribué ? Rien n'est moins sûr car tout va dépendre aussi, du planning et des transferts impactant les deux équipes concernées.