bandeau handzone

LFH : les douze travaux de la rentrée

LBE

mardi 27 août 2019 - © Laurent Hoppe

 12 min 11 de lecture

Doté lui aussi partenaire-titre, comme les hommes et les Ligues des Champions, le championnat de France féminin remet les... gaz mercredi. Avec une question immuable, lancinante et toujours sans réponse : qui pourra stopper l'hégémonie de Metz, candidat à un 24ème titre au printemps 2020, le cinquième de suite ? Du dauphin niçois au promu Mérignac, en passant par des Brestoises et des Parisiennes en quête de rachat, chacune des douze équipes de l'élite a au moins un défi à relever en cette année pré-olympique. Nous les passons en revue, dans l'ordre inverse du classement de la saison passée.


Mérignac : revenir pour durer
Avec ou sans sésame VAP, Mérignac a été la meilleure équipe de D2 des deux dernières saisons. Le double champion de l'antichambre est plus que légitime pour réintégrer l'élite, quittée en 2008, et replacer la Gironde - et le quart sud-ouest - sur la carte, près de quatre ans après le trépas de l'union Mios/Bègles.
« C'est un luxe, un plaisir », salive Philippe Carrara, appelé à faire prospérer, et évoluer, l'héritage de Raphaël Benedetto. « Un gros chantier s'ouvre devant nous, sait l'ex-entraîneur de Narbonne (N1) et coach-adjoint des Bleues (époque Portes). On a commencé à mettre en place une nouvelle vision, une charge de travail différente. Il faut réapprendre certaines choses, intégrer sept joueuses, des filles sur qui on a fait des paris. »

Certaines rateront le départ de cette « course de longue haleine », chez le vice-champion niçois. Laurine Daquin et Audrey Bruneau sont blessées, Audrey Deroin (meilleure buteuse du club la saison passée) est enceinte. Ca n'obère pas l'enthousiasme général aquitain. « Ce n'est pas parce qu'on vient de D2 qu'on va se laisser faire, avertit l'ailière gauche Maëva Guillerme (photo de tête). On va tout jouer à fond. Le comportement et l'état d'esprit pourront nous apporter quelques victoires. » Les coups gagnants qui aideront le promu à « laisser une équipe derrière nous » et « obtenir le meilleur classement possible », comme l'espère Philippe Carrara.



Bourg-de-Péage : changer de braquet
La troisième saison péageoise en D1 correspond à un changement d'ère. « On a fait un cycle de quatre ans, avec un effectif stable qui est monté en LFH et qui s'est maintenu deux fois, rappelle Camille Comte. Si on veut sortir de la zone 10ème-11ème place, il faut donner un nouvel élan. »

Afin de passer la vitesse supérieure, d'être en symbiose avec l'évolution structurelle de l'entité (changement de statut juridique, budget porté à 1,7 million d'euros), « la moitié de l'effectif a été renouvelée ». Exit Janjic (Nice), les gardiennes (Falcon à Toulon, Carretero à Brest) ou Johanna Lombardo (partie de son propre chef en Norvège). Bienvenue Camille Depuiset, Maud-Eva Copy. Et rebonjour Deonise Fachinello, la Brésilienne qui avait fait les belles heures havraises il y a une décennie.

« Le projet de jeu est complètement nouveau, observe Comte. On doit travailler avec quatre nouvelles arrières. Mais l'équipe est très travailleuse et investie. Le tournoi de Bourg-de-Péage, nos matches contre Dijon et Toulon, montrent qu'on a une base solide. » Des fondations rapidement mises à l'épreuve de la compétition, et des présumés concurrents directs : « Je veux qu'on gagne plus de matches année après année, raisonne le technicien drômois. Trois ou quatre victoires de plus, ce serait bien... »

Dijon : bousculer le quotidien

D'un Christophe M. à l'autre... Maréchal endossant la fonction de directeur sportif, après un septennat sur le banc bourguignon, place à Mazel. Adoubé par son prédécesseur, une connaissance de longue date comme Pierre Terzi, l'ex-technicien de l'US Créteil est pour la première fois entraîneur principal chez les femmes. « Une opportunité », saisie par celui qui avait appartenu au staff de feu le HBC Nîmes, entre 2013 et 2015.

Sous ses ordres, un collectif « un peu juste en nombre, malheureusement » et guère différent de celui qui a terminé dixième en mai dernier. La gardienne danoise Elm et la pivot russe Vetkova (championne du monde 2009, deux saisons à Toulon) sont les seules arrivées. « La plus grande nouveauté, c'est l'entraîneur », sourit Christophe Mazel. Le noyau dur de la JDA (Moretto, Kpodar, Lathoud) n'a pas tardé à le constater aux entraînements... « On essaie de bousculer un peu les habitudes, avec un nouveau projet de jeu. Je mets les joueuses dans une situation d'inconfort, source de progrès », soutient le quadragénaire, qui a le Top 8 dans un coin de la tête. « A part Metz, qui est intouchable, le niveau du championnat est assez homogène. Bousculer cette hiérarchie me semble possible. »


Paris : des vengeances à accomplir
La première sort d'une saison quasi blanche, pourrie par une rupture des croisés quelques jours à peine après son retour au jeu. Placardisée par Brest, la seconde rentre là où elle s'est révélée au plus haut niveau. Tamara Horacek (ci-dessus) et Allison Pineau, vous les aurez reconnues, sont assurément les plus revanchardes parmi les revanchardes de Paris 92. Un club pressé d'évacuer les déboires de l'exercice écoulé. Terminé dans l'anonymat de la poule de maintien, après avoir perdu administrativement le gain de ses deux victoires initiales et accumulé les revers en seconde partie de saison régulière.

Afin de retrouver un rang plus conforme à ses prétention, le club de la capitale se remet en ordre de bataille. Doté d'un nouveau commandant, Yacine Messaoudi, qui a fait du centre de formation messin la référence hexagonale (titre de N1 en juin). Autour des deux demi-centres précitées, la phalange francilienne dispose aussi d'un intriguant atout sud-coréen, Eun-Hee Ryu (arrière droit), et toujours de ses joueuses formées dans les Hauts-de-Seine (D. Lassource, Sercien, Deba...).

Toulon : retrouver des ailes
Qualifiées in extremis pour les quarts de finale, à l'ultime journée de la phase classique, éliminées par Metz dans la foulée, les Varoises escomptent se faire moins peur, redécoller. Au moins aussi haut que leurs nouvelles latérales quand elles enclenchent un tir... Dans le détail, à l'aile droite, Chloé Bulleux atterrit dans son cinquième club français, et supplée Sabrina Zazai, transférée en Hongrie. Côté gauche, Aliénor Surmely, en provenance du relégué Saint-Amand, incarne à tous points de vue la relève de Siraba Dembélé, en attente d'un heureux événement.

Ca bouge également au poste d'arrière droit : Charris Rozemalen pérennise le filon néerlandais et rejoint sa compatriote Jessy Kramer, tandis que Marie-Paule Gnabouyou effectue un come-back attendu, après quatre ans de pérégrinations (Viborg, Krim Ljubljana) et avoir donné naissance à une petite fille il y a 13 mois.

Fleury-les-Aubrais : être imprévisible

Effet papillon : la tenue des Jeux Panaméricains (à Lima) et de l'Euro juniors (en Slovénie) au cœur de l'été s'est plus ressentie dans le Loiret qu'ailleurs. « On a eu une préparation difficile, un peu particulière. On n'a pas fait tous les matches de préparation au complet », relate Laura Kamdop. Et pour cause, Wajoka, Peillon et Bégon s'ébrouaient avec les Bleuettes, tandis que pour Bruna De Paula (Brésil, or) et Eyatne Rizo Gomes (Cuba, bronze), c'était réellement le Pérou...

Une fois rentrées, reposées, les internationales du FLHB n'ont pas eu trop de mal à retrouver repères et enclenchements. Le collectif de Christophe Cassan, septième en mai dernier, est celui qui a le moins bougé : trois départs (dont, tout de même, celui d'Adrianna Placzek pour Nantes) et une seule arrivée (la Roumaine Gabriela Moreschi, qui succède à la Polonaise dans les cages). La stabilité, c'est bien, « mais ça peut être un avantage comme un désavantage, raisonne la pivot et capitaine orléanaise. Beaucoup de personnes savent comment on joue. A nous de trouver des parades », de façon à remplir le contrat minimal : « être en play-off ».



Chambray : passer les frontières
On ne signe jamais en Touraine par hasard. « Suite à ma fin de contrat avec Vaulx-en-Velin (D2), j'ai reçu deux propositions, explique Nina Brkljacic, l'une des six arrivées de l'été. Celle de Chambray était la plus attrayante, tant en termes de projet sportif que sur le plan personnel. Chambray a des ambitions un peu plus hautes d'année en année, et c'est ce qui m'a attiré. »

Estel Memana, déjà sa coéquipière dans la métropole lyonnaise, Jovana Stoiljkovic, qui a quitté Brest, et les autres ne diront pas le contraire. En l'espèce, pour cette quatrième année d'affilée en LFH-LBE, « le projet est d'aller chercher une place en Coupe d'Europe, précise la nouvelle demi-centre du CTHB. Pour cela, il faudra atteindre les play-offs à la meilleure place possible. »

Besançon : voyager plus longtemps, plus loin
En obtenant un laisser-passer de l'EHF pour la coupe d'Europe éponyme, l'ES Besançon s'oblige à usiner davantage que les copines à la rentrée. Pendant le premier mois de compétition, la formation du Doubs jouera en effet deux matches supplémentaires : un premier tour de C2 a priori abordable face aux Portugaises de Gaia retour à domicile, le 14 septembre). « Enchaîner des matches, c'est ce qu'on voulait », assume Raphaëlle Tervel.


Même si son escouade a pu tirer la langue l'hiver dernier, précisément parce qu'elle courait deux lièvres à la fois, l'entraîneure n'a rien contre l'idée d'étirer le parcours continental au maximum. « Le but, c'est de continuer à aller en phase de poules, début janvier. Si on peut aller un peu plus loin, on ne se gênera pas. » Une assertion aussi valable pour le championnat, où Besançon lorgne sur une nouvelle qualification européenne, donc un Top 5, « et plus si affinités... »

Nantes : vaincre le bégaiement
Le recrutement ligérien porte incontestablement la patte d'Allan Heine. Avant de démarrer sa première saison entière sur le banc nantais, l'entraîneur danois a incorporé deux compatriotes à son secteur central : Lotte Grigel, meneuse, et Stine Bodholt, pivot. La Polonaise Adrianna Placzek, 265 parades l'an passé, succède quant à elle à Armelle Attingré. Sans le dire ouvertement, les coéquipières de Léa Lignières (nouvelle capitaine) souhaiteraient par-dessus tout que la saison naissante ne se finisse pas comme les deux dernières : au pied du podium, après avoir échoué en demie contre Metz, leur premier visiteur ce mercredi...

Brest : reconstruire, en mieux
On efface presque tout, et on recommence. Le BBH s'est séparé de huit éléments, en a recruté huit autres, dans un but aussi clair que l'eau de la Penfeld : refaire parler de soi exclusivement sur le terrain. Le bilan sportif 2018-2019, tout à fait acceptable même sans trophée (tour principal de C1, podium en championnat, finale de Coupe de France), restera moins gravé dans l'inconscient collectif que la crise de croissance hivernale, consubstantielle de la relation altérée entre Laurent Bezeau et ses joueuses.

L'épisode a laissé des traces, pourrait avoir tanné les cuirs de celles qui sont restées. « Tout le monde a appris quelque chose, moi aussi. Cette expérience va nous servir cette saison », assure ainsi Ana Gros. Tant en Ligue des Champions, pour laquelle les Finistériennes sont de nouveau invitées, que sur le front domestique, « on veut faire beaucoup mieux, tout gagner, prendre du plaisir sur le terrain », insiste la gauchère slovène. Brest entamera sa résilience sans Kalidiatou Niakaté (l'ex-Nantaise traîne encore sa blessure au genou gauche de début d'année) ni Cléopâtre Darleux, future maman.


Nice : ne rien négliger
Grandir, oui, mais pas trop vite. Dans cette logique, l'OGCN a poliment décliné la place en Ligue des Champions, que son statut de vice-champion de France aurait pu lui octroyer. Le club d'Hatadou Sako (photo ci-dessus) goûtera sa première expérience européenne en EHF, à partir d'octobre. « On va découvrir un monde nouveau, confie la gardienne azuréenne. Mais ce sera à double tranchant. Il ne faudra pas s'économiser, mais garder des forces pour les autres combats, en championnat et en Coupe de France. Ce sera un travail physique, mental et de nos entraîneurs. »

Au sortir de sa meilleure saison en sept ans de LFH, l'ensemble de Marjan Kolev va donc devoir confirmer. « Faire aussi bien que la saison dernière, ce sera difficile, nuance l'internationale sénégalaise. Le collectif a changé, on a perdu des éléments forts (comme Carmen Martin, Linnea Torstensson, reparties à Bucarest). On va essayer de se réadapter, d'atteindre au moins le Top 5. C'est de la prudence, car on ne sait pas encore ce qu'on vaut. » Si Marija Janjic, sur la base arrière, et Marie Prouvensier, à l'aile droite, prennent vite leurs marques, d'autres belles surprises sont à envisager...

Metz : gérer le facteur X
Chez le demi-finaliste de la Ligue des Champions, même l'imprévu paraît sous contrôle. Le traumatisme à l'épaule droite de Xenia Smits, qui lui a valu une opération courant août et au moins quatre mois d'arrêt, a eu la délicatesse de laisser un peu de temps à Emmanuel Mayonnade pour se réorganiser. Pour trouver des alternatives en attaque et en défense, domaines où l'arrière allemande, désignée ce lundi MVP de la saison dernière, excelle tant. « On a des joueuses en capacité de prendre le relais, de proposer des choses, affirme le coach mosellan. Marie-Hélène (Sajka, revenue d'un prêt fructueux à Toulon, ci-dessous) peut défendre en poste 3, avec des capacités différentes de celles de Xenia. Il y a Orlane (Kanor), Grace (Zaadi), Astride (N'Gouan), Olga (Perederiy, la nouvelle pivot ukrainienne)... Nous ne sommes pas à l'agonie sans Xenia. »


C'était vrai pendant la campagne amicale d'août. Ca pourrait le rester dans les compétitions nationales, cannibalisées par le quadruple champion en titre (94 % de victoires en 2018-19). « L'idée est de continuer notre progression, raisonne Mayonnade. On ambitionne de faire au moins aussi bien que la saison dernière, avec une victoire en championnat et en Coupe de France. Les autres équipes semblent plus armées et meilleures encore, mais je ne m'inquiète pas pour nous. » Même après avoir perdu les deux derniers tests, contre Györ et Dortmund.


Le programme de la première journée
Nice - Mérignac (19 h, Halle des sports Charles-Ehrmann)
Bourg-de-Péage - Fleury-les-Aubrais (20 h, complexe sportif Vercors)
Brest - Paris 92 (20h30, Arena)
Chambray-les-Tours - Besançon (20h30, gymnase de la Fontaine-Blanche)
Dijon - Toulon (20h30, salle Véronique-Pécqueux-Rolland à Longvic)
Nantes - Metz (20h30, Beaulieu)

LFH : les douze travaux de la rentrée 

LBE

mardi 27 août 2019 - © Laurent Hoppe

 12 min 11 de lecture

Comments (0)

Doté lui aussi partenaire-titre, comme les hommes et les Ligues des Champions, le championnat de France féminin remet les... gaz mercredi. Avec une question immuable, lancinante et toujours sans réponse : qui pourra stopper l'hégémonie de Metz, candidat à un 24ème titre au printemps 2020, le cinquième de suite ? Du dauphin niçois au promu Mérignac, en passant par des Brestoises et des Parisiennes en quête de rachat, chacune des douze équipes de l'élite a au moins un défi à relever en cette année pré-olympique. Nous les passons en revue, dans l'ordre inverse du classement de la saison passée.


Mérignac : revenir pour durer
Avec ou sans sésame VAP, Mérignac a été la meilleure équipe de D2 des deux dernières saisons. Le double champion de l'antichambre est plus que légitime pour réintégrer l'élite, quittée en 2008, et replacer la Gironde - et le quart sud-ouest - sur la carte, près de quatre ans après le trépas de l'union Mios/Bègles.
« C'est un luxe, un plaisir », salive Philippe Carrara, appelé à faire prospérer, et évoluer, l'héritage de Raphaël Benedetto. « Un gros chantier s'ouvre devant nous, sait l'ex-entraîneur de Narbonne (N1) et coach-adjoint des Bleues (époque Portes). On a commencé à mettre en place une nouvelle vision, une charge de travail différente. Il faut réapprendre certaines choses, intégrer sept joueuses, des filles sur qui on a fait des paris. »

Certaines rateront le départ de cette « course de longue haleine », chez le vice-champion niçois. Laurine Daquin et Audrey Bruneau sont blessées, Audrey Deroin (meilleure buteuse du club la saison passée) est enceinte. Ca n'obère pas l'enthousiasme général aquitain. « Ce n'est pas parce qu'on vient de D2 qu'on va se laisser faire, avertit l'ailière gauche Maëva Guillerme (photo de tête). On va tout jouer à fond. Le comportement et l'état d'esprit pourront nous apporter quelques victoires. » Les coups gagnants qui aideront le promu à « laisser une équipe derrière nous » et « obtenir le meilleur classement possible », comme l'espère Philippe Carrara.



Bourg-de-Péage : changer de braquet
La troisième saison péageoise en D1 correspond à un changement d'ère. « On a fait un cycle de quatre ans, avec un effectif stable qui est monté en LFH et qui s'est maintenu deux fois, rappelle Camille Comte. Si on veut sortir de la zone 10ème-11ème place, il faut donner un nouvel élan. »

Afin de passer la vitesse supérieure, d'être en symbiose avec l'évolution structurelle de l'entité (changement de statut juridique, budget porté à 1,7 million d'euros), « la moitié de l'effectif a été renouvelée ». Exit Janjic (Nice), les gardiennes (Falcon à Toulon, Carretero à Brest) ou Johanna Lombardo (partie de son propre chef en Norvège). Bienvenue Camille Depuiset, Maud-Eva Copy. Et rebonjour Deonise Fachinello, la Brésilienne qui avait fait les belles heures havraises il y a une décennie.

« Le projet de jeu est complètement nouveau, observe Comte. On doit travailler avec quatre nouvelles arrières. Mais l'équipe est très travailleuse et investie. Le tournoi de Bourg-de-Péage, nos matches contre Dijon et Toulon, montrent qu'on a une base solide. » Des fondations rapidement mises à l'épreuve de la compétition, et des présumés concurrents directs : « Je veux qu'on gagne plus de matches année après année, raisonne le technicien drômois. Trois ou quatre victoires de plus, ce serait bien... »

Dijon : bousculer le quotidien

D'un Christophe M. à l'autre... Maréchal endossant la fonction de directeur sportif, après un septennat sur le banc bourguignon, place à Mazel. Adoubé par son prédécesseur, une connaissance de longue date comme Pierre Terzi, l'ex-technicien de l'US Créteil est pour la première fois entraîneur principal chez les femmes. « Une opportunité », saisie par celui qui avait appartenu au staff de feu le HBC Nîmes, entre 2013 et 2015.

Sous ses ordres, un collectif « un peu juste en nombre, malheureusement » et guère différent de celui qui a terminé dixième en mai dernier. La gardienne danoise Elm et la pivot russe Vetkova (championne du monde 2009, deux saisons à Toulon) sont les seules arrivées. « La plus grande nouveauté, c'est l'entraîneur », sourit Christophe Mazel. Le noyau dur de la JDA (Moretto, Kpodar, Lathoud) n'a pas tardé à le constater aux entraînements... « On essaie de bousculer un peu les habitudes, avec un nouveau projet de jeu. Je mets les joueuses dans une situation d'inconfort, source de progrès », soutient le quadragénaire, qui a le Top 8 dans un coin de la tête. « A part Metz, qui est intouchable, le niveau du championnat est assez homogène. Bousculer cette hiérarchie me semble possible. »


Paris : des vengeances à accomplir
La première sort d'une saison quasi blanche, pourrie par une rupture des croisés quelques jours à peine après son retour au jeu. Placardisée par Brest, la seconde rentre là où elle s'est révélée au plus haut niveau. Tamara Horacek (ci-dessus) et Allison Pineau, vous les aurez reconnues, sont assurément les plus revanchardes parmi les revanchardes de Paris 92. Un club pressé d'évacuer les déboires de l'exercice écoulé. Terminé dans l'anonymat de la poule de maintien, après avoir perdu administrativement le gain de ses deux victoires initiales et accumulé les revers en seconde partie de saison régulière.

Afin de retrouver un rang plus conforme à ses prétention, le club de la capitale se remet en ordre de bataille. Doté d'un nouveau commandant, Yacine Messaoudi, qui a fait du centre de formation messin la référence hexagonale (titre de N1 en juin). Autour des deux demi-centres précitées, la phalange francilienne dispose aussi d'un intriguant atout sud-coréen, Eun-Hee Ryu (arrière droit), et toujours de ses joueuses formées dans les Hauts-de-Seine (D. Lassource, Sercien, Deba...).

Toulon : retrouver des ailes
Qualifiées in extremis pour les quarts de finale, à l'ultime journée de la phase classique, éliminées par Metz dans la foulée, les Varoises escomptent se faire moins peur, redécoller. Au moins aussi haut que leurs nouvelles latérales quand elles enclenchent un tir... Dans le détail, à l'aile droite, Chloé Bulleux atterrit dans son cinquième club français, et supplée Sabrina Zazai, transférée en Hongrie. Côté gauche, Aliénor Surmely, en provenance du relégué Saint-Amand, incarne à tous points de vue la relève de Siraba Dembélé, en attente d'un heureux événement.

Ca bouge également au poste d'arrière droit : Charris Rozemalen pérennise le filon néerlandais et rejoint sa compatriote Jessy Kramer, tandis que Marie-Paule Gnabouyou effectue un come-back attendu, après quatre ans de pérégrinations (Viborg, Krim Ljubljana) et avoir donné naissance à une petite fille il y a 13 mois.

Fleury-les-Aubrais : être imprévisible

Effet papillon : la tenue des Jeux Panaméricains (à Lima) et de l'Euro juniors (en Slovénie) au cœur de l'été s'est plus ressentie dans le Loiret qu'ailleurs. « On a eu une préparation difficile, un peu particulière. On n'a pas fait tous les matches de préparation au complet », relate Laura Kamdop. Et pour cause, Wajoka, Peillon et Bégon s'ébrouaient avec les Bleuettes, tandis que pour Bruna De Paula (Brésil, or) et Eyatne Rizo Gomes (Cuba, bronze), c'était réellement le Pérou...

Une fois rentrées, reposées, les internationales du FLHB n'ont pas eu trop de mal à retrouver repères et enclenchements. Le collectif de Christophe Cassan, septième en mai dernier, est celui qui a le moins bougé : trois départs (dont, tout de même, celui d'Adrianna Placzek pour Nantes) et une seule arrivée (la Roumaine Gabriela Moreschi, qui succède à la Polonaise dans les cages). La stabilité, c'est bien, « mais ça peut être un avantage comme un désavantage, raisonne la pivot et capitaine orléanaise. Beaucoup de personnes savent comment on joue. A nous de trouver des parades », de façon à remplir le contrat minimal : « être en play-off ».



Chambray : passer les frontières
On ne signe jamais en Touraine par hasard. « Suite à ma fin de contrat avec Vaulx-en-Velin (D2), j'ai reçu deux propositions, explique Nina Brkljacic, l'une des six arrivées de l'été. Celle de Chambray était la plus attrayante, tant en termes de projet sportif que sur le plan personnel. Chambray a des ambitions un peu plus hautes d'année en année, et c'est ce qui m'a attiré. »

Estel Memana, déjà sa coéquipière dans la métropole lyonnaise, Jovana Stoiljkovic, qui a quitté Brest, et les autres ne diront pas le contraire. En l'espèce, pour cette quatrième année d'affilée en LFH-LBE, « le projet est d'aller chercher une place en Coupe d'Europe, précise la nouvelle demi-centre du CTHB. Pour cela, il faudra atteindre les play-offs à la meilleure place possible. »

Besançon : voyager plus longtemps, plus loin
En obtenant un laisser-passer de l'EHF pour la coupe d'Europe éponyme, l'ES Besançon s'oblige à usiner davantage que les copines à la rentrée. Pendant le premier mois de compétition, la formation du Doubs jouera en effet deux matches supplémentaires : un premier tour de C2 a priori abordable face aux Portugaises de Gaia retour à domicile, le 14 septembre). « Enchaîner des matches, c'est ce qu'on voulait », assume Raphaëlle Tervel.


Même si son escouade a pu tirer la langue l'hiver dernier, précisément parce qu'elle courait deux lièvres à la fois, l'entraîneure n'a rien contre l'idée d'étirer le parcours continental au maximum. « Le but, c'est de continuer à aller en phase de poules, début janvier. Si on peut aller un peu plus loin, on ne se gênera pas. » Une assertion aussi valable pour le championnat, où Besançon lorgne sur une nouvelle qualification européenne, donc un Top 5, « et plus si affinités... »

Nantes : vaincre le bégaiement
Le recrutement ligérien porte incontestablement la patte d'Allan Heine. Avant de démarrer sa première saison entière sur le banc nantais, l'entraîneur danois a incorporé deux compatriotes à son secteur central : Lotte Grigel, meneuse, et Stine Bodholt, pivot. La Polonaise Adrianna Placzek, 265 parades l'an passé, succède quant à elle à Armelle Attingré. Sans le dire ouvertement, les coéquipières de Léa Lignières (nouvelle capitaine) souhaiteraient par-dessus tout que la saison naissante ne se finisse pas comme les deux dernières : au pied du podium, après avoir échoué en demie contre Metz, leur premier visiteur ce mercredi...

Brest : reconstruire, en mieux
On efface presque tout, et on recommence. Le BBH s'est séparé de huit éléments, en a recruté huit autres, dans un but aussi clair que l'eau de la Penfeld : refaire parler de soi exclusivement sur le terrain. Le bilan sportif 2018-2019, tout à fait acceptable même sans trophée (tour principal de C1, podium en championnat, finale de Coupe de France), restera moins gravé dans l'inconscient collectif que la crise de croissance hivernale, consubstantielle de la relation altérée entre Laurent Bezeau et ses joueuses.

L'épisode a laissé des traces, pourrait avoir tanné les cuirs de celles qui sont restées. « Tout le monde a appris quelque chose, moi aussi. Cette expérience va nous servir cette saison », assure ainsi Ana Gros. Tant en Ligue des Champions, pour laquelle les Finistériennes sont de nouveau invitées, que sur le front domestique, « on veut faire beaucoup mieux, tout gagner, prendre du plaisir sur le terrain », insiste la gauchère slovène. Brest entamera sa résilience sans Kalidiatou Niakaté (l'ex-Nantaise traîne encore sa blessure au genou gauche de début d'année) ni Cléopâtre Darleux, future maman.


Nice : ne rien négliger
Grandir, oui, mais pas trop vite. Dans cette logique, l'OGCN a poliment décliné la place en Ligue des Champions, que son statut de vice-champion de France aurait pu lui octroyer. Le club d'Hatadou Sako (photo ci-dessus) goûtera sa première expérience européenne en EHF, à partir d'octobre. « On va découvrir un monde nouveau, confie la gardienne azuréenne. Mais ce sera à double tranchant. Il ne faudra pas s'économiser, mais garder des forces pour les autres combats, en championnat et en Coupe de France. Ce sera un travail physique, mental et de nos entraîneurs. »

Au sortir de sa meilleure saison en sept ans de LFH, l'ensemble de Marjan Kolev va donc devoir confirmer. « Faire aussi bien que la saison dernière, ce sera difficile, nuance l'internationale sénégalaise. Le collectif a changé, on a perdu des éléments forts (comme Carmen Martin, Linnea Torstensson, reparties à Bucarest). On va essayer de se réadapter, d'atteindre au moins le Top 5. C'est de la prudence, car on ne sait pas encore ce qu'on vaut. » Si Marija Janjic, sur la base arrière, et Marie Prouvensier, à l'aile droite, prennent vite leurs marques, d'autres belles surprises sont à envisager...

Metz : gérer le facteur X
Chez le demi-finaliste de la Ligue des Champions, même l'imprévu paraît sous contrôle. Le traumatisme à l'épaule droite de Xenia Smits, qui lui a valu une opération courant août et au moins quatre mois d'arrêt, a eu la délicatesse de laisser un peu de temps à Emmanuel Mayonnade pour se réorganiser. Pour trouver des alternatives en attaque et en défense, domaines où l'arrière allemande, désignée ce lundi MVP de la saison dernière, excelle tant. « On a des joueuses en capacité de prendre le relais, de proposer des choses, affirme le coach mosellan. Marie-Hélène (Sajka, revenue d'un prêt fructueux à Toulon, ci-dessous) peut défendre en poste 3, avec des capacités différentes de celles de Xenia. Il y a Orlane (Kanor), Grace (Zaadi), Astride (N'Gouan), Olga (Perederiy, la nouvelle pivot ukrainienne)... Nous ne sommes pas à l'agonie sans Xenia. »


C'était vrai pendant la campagne amicale d'août. Ca pourrait le rester dans les compétitions nationales, cannibalisées par le quadruple champion en titre (94 % de victoires en 2018-19). « L'idée est de continuer notre progression, raisonne Mayonnade. On ambitionne de faire au moins aussi bien que la saison dernière, avec une victoire en championnat et en Coupe de France. Les autres équipes semblent plus armées et meilleures encore, mais je ne m'inquiète pas pour nous. » Même après avoir perdu les deux derniers tests, contre Györ et Dortmund.


Le programme de la première journée
Nice - Mérignac (19 h, Halle des sports Charles-Ehrmann)
Bourg-de-Péage - Fleury-les-Aubrais (20 h, complexe sportif Vercors)
Brest - Paris 92 (20h30, Arena)
Chambray-les-Tours - Besançon (20h30, gymnase de la Fontaine-Blanche)
Dijon - Toulon (20h30, salle Véronique-Pécqueux-Rolland à Longvic)
Nantes - Metz (20h30, Beaulieu)

Dans la même rubrique

  1 2 3 4